2010-01-06
JACKOUT / Saturnalia (Slam Productions)
Disons que, cette fois, Slam Productions, l’étiquette du saxo britannique George Haslam, a réussi à me surprendre. Saturnalia n’est pas l’album de jazz actuel ou de free jazz auquel je m’attendais. Pas du tout. JackOut est un trio saxo/clavier/batterie. Mais il y a plus: le batteur Justin Paterson fait aussi beaucoup de programmation et d’échantillonnage. Et la claviériste-guitariste Margo Sagov fait encore plus de programmation. Les pistes groovées, faites de fusion métissé de musiques du monde et de percussions ethniques, sont habitées par les saxos de Gary Curson (de Dreamtime!), dont les mélodies chaudes deviennent la vedette de ce disque. Dans les faits, Saturnalia est très proche d’un space rock un peu trip-hop - Astralasia ou le côté plus “world” d’Ozric Tentacles, avec un facteur jazz prononcé. Étonnant, pas désagréable du tout, plutôt accessible.
Let’s just say that this time, Slam Productions – the label ran by UK saxman George Haslam – has managed to surprise me. Saturnalia is not an avant-jazz or free-jazz album. Not at all in fact. JackOut is a sax/keys/drums trio, but there’s more: drummer Justin Paterson also does a lot of programming and sampling. And keyboardist-guitarist Margo Sagov actually does more programming than playing. And ex-Dreamtime Gary Curson’s saxes inhabit breath soul into these groovy tracks of world music-infused fusion with lots of ethnic percussion samples – his warm melodies are the stars of the record. Saturnalia actually comes close to a trip-hoppy form of space rock - think Astralasia, or the “world” side of Ozric Tentacles, with a strong jazz element. Surprising, quite enjoyable, and accessible too.
STEKPANNA / Starlight Barking (Slam Productions)
Voilà plus ce que j’attends de Slam: du jazz moderne, intelligent, rigolo même. Ce trio angloscandinave (Mads Kjølby, guitare; Steve Kershaw, contrebasse; Peter Svärd, batterie) n’en est pas à son premier album. Starlight Barking frétille d’échanges allumés entre acolytes. Je détecte une forte influence de Monk, un peu de Mahavishnu Orchestra aussi. Et on trouve une reprise audacieuse de “Paranoid” de Black Sabbath!
That’s what I was expecting from Slam: modern, intelligent, funny jazz. This Anglo-Scandinavia trio (Mads Kjølby, guitar; Steve Kershaw, bass; Peter Svärd, drums) has a few other albums under their belt. Starlight Barking is full of enlightened exchanges between long-time friends. I can hear a strong Monk influence, and a certain Mahavishnu Orchestra flavor. And wait until you hear their bold rereading of Black Sabbath’s “Paranoid”!
ARAM SHELTON’S FAST CITIZENS / Two Cities (Delmark)
Le saxo Aram Shelton est un bon instrumentiste et pas inintéressant comme improvisateur, mais c’est dans la composition jazz qu’il excelle. En témoigne ce disque, Two Cities, une solide galette de compositions originales, dans un jazz résolument moderne, actuel et torride, très Chicago, avec un léger côté Sun Ra. Fast Citizens est un sextuor qui comprend aussi Keefe Jackson au saxo, Josh Berman au cornet, le violoncelliste Fred Lonberg-Holm, le bassiste Anton Hatwich et le batteur Frank Rosaly. Un bel enregistrement. J’y reviendrai certainement. [Ci-dessous: On trouve sur YouTube un spectacle complet de ce groupe, datant de décembre 2009. Plusieurs pièces de l’album sont interprétées, dont celle-ci.]
Sax player Aram Shelton is a good musician and a fair improviser, but where he shines at is written-down jazz. Case in point: Two Cities, an assured slice of original compositions in a resolutely modern, creative jazz format, very Chicago-sounding, with just a touch of Sun Ra thrown in. Fast Citizens is a sextet also comprising Keefe Jackson (sax), Josh Berman (cornet), Fred Lomberg-Holm (cello), Anton Hatwich (bassist) and Frank Rosaly (drums). A fine recording. I’ll be coming back to this one. [Below: On YouTube, there’s a complete concert by this band, from December 2009. They perform several songs from the CD, including this one.]
JOHN HEARTSMAN AND CIRCLES / Music of My Heart (Jazzman Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une rareté de la côte ouest américaine, un album double de soul jazz bien groovy signé John Heartsman, un organiste-flûtiste de sessions. Un disque autoproduit en 1977, enregistré live avec les moyens du bord, mais la musique est éminemment honnête. Souvent, elle frôle aussi le kitsch, surtout dans les grooves qui font porno des années 70 - oui, vous voyez le genre. À signaler, les prestations de la chanteuse Janice Le Von, très soul. Les textes de Heartsman sont insipides, ses mélodies prévisibles, mais la musicalité est au rendez-vous, le talent aussi, somme toute.
A rarity from the US West Coast: a double LP of groovy soul jazz by one John Heartsman, who used to be an in-demand session organist/flutist. Self-produced in 1977, recorded live on a shoestring budget, but the music is brutally honest. And sometimes, it border on kitsch, especially when the grooves start sounding like ‘70s porn soundtracks – yeah, you know what I’m talking about. Singer Jaince Le Von deserves a honorary menion for her soulful performance throughout. Heartsman’s lyrics stink and his melodies are predictable as hell, but there’s musicianship here, and talent, and spirit.
MARTIN REV / Stigmata (Blast First Petite - merci à/thanks to Forced Exposure)
Je ne suis pas un fan de Suicide, mais j’étais curieux d’entendre ce nouveau disque solo d’une de ses moitiés, Martin Rev, puisqu’on le disait très différent de ce pour quoi il est connu. C’est assurément vrai. Stigmata est un projet au style très circonscrit: 14 courtes pièces instrumentales à base d’orchestre à cordes synthétisé et manipulé. C’est gothique, joli, mais aussi un peu kitsch et maniéré. Pas une révélation, mais pas désagréable non plus - il est clair que Rev pastiche certaines modes de la musique classique, ce qui me plaît. Mais la palette sonore est vraiment limitée.
I’m not a fan of Suicide, but I was curious to hear this new solo CD by one of its halves, Martin Rev, since it is presented as a departure. It definitely is. Stigmata is a very specific-sounding project: 14 short instrumentals made using synthesized and treated string orchestra sounds. Gothic, nice, also a bit kitsch and pompous. Not a revelation, but unpleasant either. Clearly, Rev is pastiching classical music trends, and I like that. But the album has a very limited expressive palette.
HELIOS / Live at Triple Door (Circle into Square Records)
Un court album en concert (inhabituel pour ce genre de musique instrumentale), meilleur que le dernier album studio de Helios (Unleft). Une belle sélection de pièces, des versions inspirées. Difficile de savoir la part de parties préparées (recrachées par l’ordi) et la part de “performance”, mais tout de même un joli concert de post-folk/post-classique ambiant, devant un public sympathique.
A short live album (live being an unusual format for this kind of instrumental music), better than Helios’ latest studio opus (Unleft). A nice selection of tunes, inspired versions. Hard to know what is pre-recorded tracks coming from the laptop and what is actual “performance,” but it’s a nice set of post-folk/post-classical ambient, in front of a sympathetic audience.
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