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2009-06-08

2009-06-08: Hugh Hopper (RIP)

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-08


J’ouvre l’ordinateur ce matin et la première nouvelle à me sauter aux yeux: la mort, hier, du grand bassiste Hugh Hopper. Je suivais sa carrière depuis longtemps (non, pas depuis Soft Machine, je suis trop jeune) et j’avais énormément de respect pour Hopper le compositeur, le musicien et l’homme. J’ai échangé à quelques reprises avec lui et il était d’une gentillesse fort attachante. On le savait malade depuis l’été dernier (leucémie diagnostiquée en juin 2008), mais le coup est dur à encaisser, tout de même. Il laisse derrière lui une grande œuvre, des disques merveilleux, dont l’épisode Soft Machine n’est que la pointe de l’iceberg. Je consacre toute ma journée d’écoute à revisiter quelques disques. Les nouveautés peuvent attendre...

Quelques infos:

Son site.

Son entrée sur Wikipedia (en anglais, l’entrée française est fragmentaire).

Sa biographie sur Calyx (en anglais, beaucoup plus complète).

So I turn on the computer this morning, and the first piece of news to appear on the screen is the death, yesterday, of the great bassist Hugh Hopper. I had been following his career for a long while (non, not since Soft Machine, I’m too young for that), and I had tremendous respect for the composer, the musician, and the man. I have had the pleasure of exchanging emails with him, and he was an endearingly nice mine to converse with. He had been diagnosed with leukemia in June 2008 and we knew he was ill. Still, this is a hard blow. He leaves a very significant body of work, out ofwhich his stint with Soft Machine is only the tip of the iceberg. I will spend my whole day revisiting some of his records. The pile of new releases can wait...

Some info:

His website.

His Wikipedia entry.

His bio on the Calyx website (much more complete).

HUGH HOPPER / Jazzloops (Burning Shed)

On l’associe surtout au soi-disant “rock progressif de Canterbury” et au jazz-rock, mais Hopper avait aussi un fort penchant expérimental. Il excellait dans le collage sonore et le travail de boucles. Il a produit peu dans ce sens, mais ce sont d’excellents disques, à commencer par son premier album solo, l’inquiétant 1984. Beaucoup plus récent, Jazzloops (2002) marquait un retour à cette forme, retour fort réussi d’ailleurs. Onze pièces consistant en des boucles de basses, de claviers et d’échantillons, avec la participation de nombreux invités. Forme expérimentale, résultat assez accessible.

Hopper’s name is mostly associated with so-called “Canterbury prog rock” and jazz-rock, but he also had serious interests in experimental music. He was great at sound collage and loopwork. He has recorded little music in that genre, but the few records he has released are excellent, starting ith his first solo album, the disquieting 1984. Jazzlooops is much more recent (2002) and marked a come-back to this form of work – and a succesful one at that. Eleven pieces consisting of bass/keyboard/sample loops, with several guests chiming in. Very accessible considering the experimental nature of the project.


HUGHSCORE / Delta Flora (Cuneiform)

Mi-fin des années 90, Hugh Hopper a connu un regain d’activité du côté rock et chanson. Cela a donné lieu à une série d’excellents disques, à mon avis sa période post-Soft Machine la plus intéressante. Delta Flora (1999) est la dernière de trois collaborations avec le groupe Caveman Shoestore (d’où le nom Hughscore). C’est un excellent disque d’avant-rock avec des fortes tendances prog et fusion, mais la couleur dominante est d’une teinte “rock alternatif” qui, à l’époque, détonnait, mais qui 10 ans plus tard se rèvèle en avance sur son temps. Ce disque contient la meilleure version de la chanson “Was a Friend” (que Hopper a aussi endisqué avec Robert Wyatt et Lisa S. Klossner), ainsi qu’une excellente version de son classique “Facelift”, entre autres grands moments. Delta Flora demeurera mon disque favori toutes catégories de Hopper. C’est aussi l’une des plus grandes réussites de l’étiquette Cuneiform Records. Bref, un essentiel.

In the mid-to-late-‘90s, Hugh Hopper rekindled his interest in the rock side of things and songwriting, which led to a series of fabulous records, something that I personally consider to be his best post-Soft Machine period. Delta Flora (1999) is the last of three collaborations with the group Caveman Shoestore (hence, the name Hughscore). This is an excellent avant-rock record with strong prog and fusion leanings, but a dominating alt-rock colour that surprised back than but, 10 years down the path, proves to have been ahead of its time. This CD features the best recorded version of the song “Was a Friend” (which Hopper also recorded with Robert Wyatt and Lisa S. Klossner), and an excellent revamped reading of his classic “Facelift”, among other high marks. Delta Flora will remain my favorite record on Hugh. It’s also one of Cuneiform Records’ best-ever releases. In short, a must-have.

HUGH HOPPER & ALAN GOWEN / Two Rainbows Daily (Cuneiform)

Une écoute pénible, pas à cause de la musique (au contraire!) mais en raison de ses résonances funestes. Vous voyez, cette collaboration entre Hopper et le claviériste Alan Gowen (Gilgamesh, National Health) remonte à 1978, deux ans avant que Gowen ne meurt... de leucémie. Et donc près de 30 ans avant que Hopper ne succombe à la même maladie. Triste triste triste. Two Rainbows Daily est un beau disque de pièces instrumentales douces-amères. On y entend seulement la basse électrique et les claviers (surtout le miniMoog). C’est lent, paisible et introspectif à souhait. [Ci-dessous: un extrait trouvé sur YouTube.]

A difficult listen, not because of the music (quite the contrary!), but for this record’s funereal resonances. You see, this collaboration between Hopper and keyboardist Alan Gowen (Gilgamesh, National Health) was recorded in 1978, two years prior to Gowen’s death… from leukemia. And so 30 years or so before Hopper would die from the same illness. So sad. Two Rainbows Daily is a beautiful record of sweet-and-sour instrumental pieces, featuring only electric bass and analog synths (mostly the miniMoog). It’s slow, peaceful, and so introspective. [Below: An excerpt found on YouTube.]


HOPPER S. KLOSSNER / Different (Blueprint)

Premier de deux disques en collaboration avec la chanteuse Lisa S. Klossner, contemporains au projet Hughscore (1997). De la chanson avant-pop-alterno-électro, synthétique (mais beaucoup d’invités, dont Elton Dean), des textes denses, une livraison vocale qui fait penser à Anne Clark, si celle-ci avait su chanter. Il y a une comparaison à faire avec le groupe The Remote Viewers. Un très beau disque plein d’étranges et sinueuses mélodies, dont une inquiétante version de “Was a Friend” (popularisée par Robert Wyatt).

The first of two records in collaboration with singer Lisa S. Klossner, from the same period as the Hughscore project (1997). Avant-alternative-electro-pop songs, synthetic sounding (though there’s a lot of guests, including Elton Dean), dense lyrics, and a vocal delivery that evokes Anne Clark if she’d ever known how to sing. A comparison with The Remote Viewers is in order too. A very fine CD full of strange and meandering melodies, plus a disquieting version of “Was a Friend.”


HUGH HOPPER / Hopper Tunity Box (Cuneiform)

Paru en 1977, réédité par Cuneiform en 2007, Hopper Tunity Box est un album essentiel. Compositions de Hopper interprétées par un solide groupe (Elton Dean, Nigel Morris, Gary Windo, Mark Charig, etc.), dans une veine jazz-rock, mais avec ce côté pesant dans les basses typique à Hopper. Les amateurs de Third de Soft Machine ont intérêt à ne pas laisser passer ce disque! Agréable d’un bout à l’autre, c’est un disque qui a très bien vieilli. Il était audacieux à l’époque et demeure difficile à classer aujourd’hui.

Released in 1977 (and reissued by Cuneiform in 2007), Hopper Tunity Box is an essential item. Compositions by Hopper performed by a stellar group (Elton Dean, Nigel Morris, Gary Windo, Mark Charig, amon others) in a jazz-rock vein, with the bass-heavy style so typical of Hugh. Fans of Soft Machine’s Third need to hear this! Enjoyable from A to Z, this one is aging very well. It was bold back then and remains hard to pin down now.


HUGH HOPPER & JULIAN WHITFIELD / In a Dubious Manner (Burning Shed)

Collaboration parue en 2003. Hopper et Whitfield aux guitares/basses, boucles, claviers et voix (Whitfield), pour un disque de chansons rythmées et légèrement glauques, dans un genre alternatif à boucles presque hip-hop. C’est sans prétention mais très bien fignolé, et ça fait ressortir, encore une fois, le talent de Hopper pour composer des chansons punchées qui sortent de l’ordinaire.

A collaboration released in 2003. Hopper and Whitfield on basses/guitars, loops, keys, and vocals (Whitfield), for a record of beat-driven and slightly sombre songs, in a loop-based alternative style that occasionally verges on hip-hop. Unpretentious but fienly chiselled. Once again, it highlights Hopper’s talent at writing punchy unusual songs.

HUGH HOPPER / Numéro d’vol (Moonjune)

J’ai mis l’accent sur les projets plus rock de Hugh. Il fallait conclure cette journée d’écoute avec un projet plus typique de son travail jazz-rock. Voici un très beau quatuor d’improvisation avec Simon Picard (saxo), Steve Franklin (claviers) et Charles Hayward (batterie). Une musique issue du jazz-rock de Canterbury, développée à travers les projets post-Soft Machine (Soft Head, Soft Heap, Soft Machine Legacy). Du jazz improvisé qui grogne et qui jappe. Et qui démontre qu’en 2007 encore, l’homme recelait encore beaucoup de créativité.

I instinctively went mostly for Hugh’s rock projects today, but I just had to conclude this day’s worth of listening with one of his more typical jazz-rock projects. This is a very fine improvisation quartet featuring Simon Picard (sax), Steve Franklin (keys) and Charles Hayward (drums). Music with roots into Canterbury jazz-rock, developed through the post-Soft Machine projects (Soft Head, Soft Heap, Soft Machine Legacy). Improvised jazz-rock that barks and bites,and shows how, as late as 2007, Hopper still had a lot of creativity in him.


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