Journal d'écoute / Listening Diary
2009-06-09
JACQUES TREMBLAY / Chroniques d’une séduction (empreintes DIGITALes)
Je débute en musique électroacoustique ce matin. Ce nouveau disque de Jacques Tremblay est inégal, mais pas inintéressant. Trois pièces. D’abord, “Espresso espressivo” (12 minutes) est consacrée au café. Je n’aime pas le café (je suis du type thé), mais j’ai bien apprécié cet élégant montage de jeux de formes et des sons autour du grain brun (quoi que la référence à Gainsbourg était trop facile, presque indigne). “L’énigme anima” (9 minutes) est la pièce la plus abstraite du programme, d’une esthétique très près d’Yves Daoust. La pièce de résistance de ce disque est “Empathies entropiques” (47 minutes), sur l’altérité, à partir de convesations en diverses langues, saisies au vol (ou mises en scène de la sorte). Certains passages sont captivants et inventifs (“La petite Camille”), d’autres sont péniblement longs (“Haïti troubadour”). Je ne suis pas convaincu que le compositeur réussit à transmettre l’idée d’échange culturel, de réciprocité. En fait, je demeure carrément ambivalent face à cette (trop) longue œuvre. À réécouter pour me faire une meilleure idée. [Ci-dessous: Un extrait d’Espresso Espressivo qui s’ouvrira sur le site d’empreintes DIGITALes]
Let’s start the day with some electroacoustic music. This new CD by Jacques Tremblay is uneven, but certainly not uninteresting. Three works. First is “Espresso Espressivo” (12 minutes), a piece about... coffee! I don’t like coffee (I’m a tea man), but I appreciate this classy collage of form plays and sound plays around the brown bean (although the reference to Gainsbourg is so easy it’s cheap). “L’énigme anima” (9 minutes) is the most abstract piece on the program, and its esthetics is very close to Yves Daoust. The piece de résistance is “Empathies entropiques” (47 minutes), about otherness and based on conversations in various foreign languages, seemingly captured on the fly. Some sections are captivating and original (“La petite Camille”) but others are tiringly long (“Haiti troubadour”). I am not convinced that the composer succeeds in conveying the idea of cultural exchange and reciprocity. In fact, I’m downright uncertain about this (over)long piece. I’ll need to give it another listen if I want to make up my mind. [Below: An excerpt from Espresso Espressivo you can listen to on empreintes DIGITALes’ website.]
http://www.electrocd.com/fr/audio/?poste=cat_imed_0897&prog=2081
VYACHESLAV GUYVORONSKY / Interventions into Bach & Mozart (Leo Records)
Ce trompettiste russe est un cas à part. C’est un improvisateur-compositeur baroque-moderne, tendance déjà fort présente sur son disque Caprichos de l’an dernier (exquis, au demeurant). Celui-ci est un projet de longue haleine développé à partir d’oeuvres de Bach et de Mozart, auxquelles il greffe ses propres compositions qui sont à la fois indépendantes et contrapuntiques de l’original. Le résultat est étonnant et, ma fois, très agréable. Déstabilisant aussi. À soulignez, “Intervention I” (32 minutes), sur la Franzosische Ouverture de Bach, réarrangée et recomposée pour accordéon (Evelyn Petrova!), flûte, contrebasse, trompette et voix.
This Russian trumpeter is in a league of his own. He is a Baroque-Modern improvising composer, something that has become clear to me with his previous Leo CD, the exquisite Caprichos. This here project was started ten years ago and consists in works by Bach and Mozart, upon which Guyvoronsky has grafted compositions of his own, pieces that are self-standing yet function as counterpoints to the great masterpieces. The results are stunning and thoroughly enjoyable, but also destabilizing to say the least. I must point out the 32-minute “Intervention I”, based on Bach’s Franzosische Ouverture, here rearranged and overcomposed for accordion (Evelyn Petrova!), flute, bass, trumpet, and voice.
THE PROJECT_PALE / Our Inventions and How They Fail Us (Ohm Resistance - merci à/thanks to Massive Music)
On fusionne aujourd’hui des genres autrefois opposés, voire contradictoires. Électro-métal? C’est le meilleur descriptif que je trouve pour ce groupe, formé de Jason Selden (de la scène drum’n’bass) et Submerged. Le son réside quelque part entre Isis/Lento et OSI/Chroma Key. Guitares TRÈS pesantes, un côté très rock progressif sur “Driving These Icy Roads” (la meilleure pièce du disque), mais aussi une langueur et des longueurs qui font traîner les choses. Bref, l’idée est bonne, mais l’exécution serait à resserrer. Tout de même une surprise de taille venant d’une étiquette de drum’n’bass. Produit par Bill Laswell.
Nowadays, the most opposite music genres get the blending treatment. Electro-Metal? It’s the best I can find to describe this group consisting of Jason Selden (a drum’n’bass artist) and Submerged. The music lies somewhere between Isis/Lento and OSI/Chroma Key. VERY heavy guitars, a prog rock influence on “Driving These Icy Roads” (the album’s highlight), but also a languid pace and overstretched tracks that make the whole thing drag. In other words: good idea, but the execution needs to be tightened up. Still quite a surprise coming from what is basically a drum’n”bass label. Bill Laswell in the producer’s chair.
Et maintenant, un peu de préparation pour le Délire musical de ce soir:
And now, for some preparation for tonight’s Délire musical:
2e écoute/2nd listen: MIRIODOR / Avanti (Cuneiform)
Une deuxième écoute fort satisfaisante (première écoute ici). C’est définitivement le disque le plus sombre du groupe depuis Rencontres, au début des années 80. Sombre, mais ô combien palpitant, dense et riche au niveau compositionnel. Disque de l’année? Hmmm... p’têt’ bien... Mon collègue Dave Lynch du All-Music Guide a écrit une critique très judicieuse ici.
A very satisfying second listen (find my first comments here). This is definitely Miriodor’s darkest album since Rencontres in the early ‘80s. Dark but oh so thrilling, dense, and compositionally rich. Best album of 2009? Hmmm, might be. And I totally agree with my AMG colleague Dave Lynch’s review (here).
2e écoute/2nd listen: FINN. / The Best Low-Priced Heatbreakers You Can Own (Erased Tapes)
Peut-être un peu trop mélo dans les violons, mais tout de même un très beau disque de folk-pop. L’influence Sigur Rós, si évidente à la première écoute, s’atténue quelque peu pour laisser ressortir la touche personnelle dans l’écriture. (Premier commentaire ici.)
Might be a little too sweet in the strings department, but it’s still a very nice folk-pop album. The Sigur Rós influence, overwhelming on first listen, has pulled back a bit to let the personal songwriting come through. (My first comments here.)
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