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2009-11-19

2009-11-19: Klaxon Gueule, Laura Andel, Joachim Gies, Ergo, Do Make Say Think

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-19


KLAXON GUEULE / Infininiment (Ambiances Magnétiques)

Klaxon Gueule, un groupe qui publie peu mais qui persévère et qui se renouvelle constamment. Sur Infininiment (non, ce n’est pas une faute de frappe), le trio de base (Michel F. Côté, Bernard Falaise, Alexandre St-Onge) est augmenté de trois musiciens: Gordon Allen, Jean Derome et Philippe Lauzier. Le groupe continue de faire dans l’improvisation libre entre acoustique et électronique, entre son et bruit, entre dur et mou. Plus mou que dur en fait, surtout au début du disque, où la matière sonore donne l’impression de plastique laissé trop près d’un chauffage et pas tout à fait repris. Drôle d’image? Peut-être. Tout de même intrigant, ce disque, presque captivant même. J’y reviendrai, une deuxième écoute s’impose.

Klaxon Gueule, a band that makes few albums but carries on and keeps on renewing itself. On Infininiment (no, it’s not a typo), the core trio – Michel F Côté, Bernard Falaise, Alexandre St-Onge – is joined by three guests: Gordon Allen, Jean Derome, and Philippe Lauzier. The group is still playing free improvisation sitting between the acoustic and the electronic, between sound and noise, between hard and soft. More soft than hard, actually, especially early on this CD, where the sonic matter feels like plastic left too close to the heater. Strange image? Possibly. Still, an intriguing record, almost captivating even. I’ll have to get back to it. A second listen is mandatory.


LAURA ANDEL ORCHESTRA / Doble Mano (Rossbin)

La compositrice Laura Andel propose ici une œuvre aux multiples facettes, pour une instrumentation hautement inhabituelle: cornet (Taylor Ho Bynum), alto, clarinette (Matt Bauder), bandonéon, Fender Rhodes, piano, contrebasse (Ken Filiano), vibraphone et deux joueurs de gamelan. Une composition pour improvisateurs aux mouvements un peu flous, imbriqués, avec des relations complexes entre les instruments. À réécouter une ou deux fois pour bien saisir le flot de la musique, mais à elle seule l’instrumentation attire mon attention. [Ci-dessous: un extrait trouvé sur le site de Laura Andel.]

Composer Lauren Andel delivers a multi-facetted work for a highly unusual instrumentation: cornet (Taylor Ho Bynum), viola, clarinet (Matt Bauder), bandonion, Fender Rhodes, piano, doublebass (Ken Filiano), vibraphone, and two gamelan players. A composition for improvisers, with blurry, integrated movements featuring building complex relations between the instruments. I’ll have to listen again once or twice to get a grip on the flow of the music, but the instrumentation alone got a hold of my attention. [Below: An excerpt available on Laura Andel’s website.]

http://www.lauraandel.com/DobleManoBrac254.mp3


JOACHIM GIES & SOUND/BODY/CELLS / Shimmering (Leo Records)

Je ne suis pas un fan du saxophoniste Joachim Gies, mais je ne saurais dire pourquoi: trop froid? Trop cérébral? Cela dit, Shimmering compte parmi les meilleurs disques que j’ai entendus de lui. Il est entouré du percussioniste Denis Stilke et de la vocaliste Ronni Gilla. Cette dernière a une formation de soprano mais utilise des techniques étendues qui l’approchent à la fois du côté atavistique/primal et du côté enfantin de la voix. Par le timbre et le style, elle ressemble beaucoup à Lauren Newton (avec qui Gies a déjà travaillé, d’ailleurs). C’est la star de ce disque, et sa prestation sur “Magically Attracted” (alternances entre chant de gorge et cris) vaut le détour. Plusieurs belles pièces sur ce disque, de belles explorations sonores, souvent délicates et ténues.

I’m not a fan of saxman Joachim Gies, but I couldn’t say why: too cold? Too cerebral? That said, Shimmering ranks among his best works I’ve heard. His companions are percussionist Denis Stilke and vocalist Ronni Gilla. The latter is a classically-trained soprano using extended techniques to access the atavistic/primal and childlike facets of the hman voice. Her tone and style put her very close to Lauren Newton (with whom Gies has previously worked, incidentally). She is the star of this CD, and her performance on “Magically Attracted” (back and forth between throat singing and sudden outbursts) is worth the price of admission. Several beautiful pieces, delicate and thin sonic explorations.


ERGO / Multitude, Solitude (Cuneiform)

Ceci n’est pas le genre de disque qu’on attend de Cuneiform: un trio d’électrojazz ambiant. Pas que c’est mauvais, au contraire, mais ça surprend. Ergo, c’est un trio: Brett Sroka (trombone), Carl Maguire (claviers) et Shawn Baltazor (batterie), avec beaucoup d’électroniques en plus. De longues pièces aux grooves ambiants, aux textures fines, au son flottant. Pas mal. Je vais y prendre goût au fil des écoutes, mais ce n’est pas une révélation.

This is not the kind of record you would expect from Cuneiform: an ambiant electrojazz trio. It’s not bad, quite the contrary, but it’s surprising. Ergo is a trio: Brett Sroka (trombone), Carl Maguire (keys), and Shawn Baltazor (drums), with a lot of electronics in the mix. Long tracks with ambiant grooves, fine textures, a floating sound. Not bad at all. I’ll warm to it with each listen. That said, it’s not a revelation.


Do Make Say Think / Other Truths (Constellation)

Je crois bien que c’est le meilleur disque de post-rock que j’aie entendu depuis Slow Riot for New Zero Kanada de Godspeed You Black Emperor. Ce genre de post-rock (atmosphères en demi-teintes, crescendos réguliers, augmentations de tensions presque imperceptibles et relâchements nirvanesques) ne tient qu’à un fil. Peu de groupes le réussissent, et peu souvent. Do Make Say Think le réussit ici, merveilleusement bien. Quatre pièces, une dizaine de minutes chacune, chacune un petit bijou. Leur meilleur disque à ce jour. [Ci-dessous: Un montage d’extraits de l’album trouvé sur le site de Constellation.]

I think this is the best post-rock record I have heard since Godspeed You Black Emperor’s Riot for New Zero Kanada. This type of post rock – half-hued moods, nogoing crescendos, near imperceptible tension-rising, mind-melting climaxes) holds only by a thread. Few groups manage to pull it off, and those that do don’t do it often. Here, Do Make Say Think succeed superbly. Four pieces, ten minutes or so each, and each one a marvel. Their best album to date. [Below: A mix of excerpts from the album found on Constellation’s website.]

http://cstrecords.com/audio_files/0000/0018/DMST_Other_Truths_Mix.mp3

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