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2009-11-16

2009-11-16: Lene Grenager, R.S. Gjertsen, Kabelbrand, Magma, Sloche

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-16


LENE GRENAGER / Affinis Suite (+3dB Records - merci à/thanks Dense Promotion)

Lene Grenager: ce nom ne vous évoque rien, peut-être, mais il s’agit de la violoncelliste du groupe d’impro féminin norvégien Spunk. Elle est compositrice de formation. Affinis Suite est une suite de six pièces composées pour l’Affinis Ensemble, un ensemble de chambre contemporain de sept musiciens. L’œuvre est une série de permutations, variations et redéveloppements thématiques de son premier mouvement, “Attitude.” Une musique touffue (malgré quelques solos et duos plus aérés) et complexe, mais aussi vivante et interprétée avec brio. Belle utilisation folichonne des percussions.

Lene Grenager – the name might not ring a bell, but this is Norwegian all-female improv group Spunk’s cellist. She is a contemporary composer by trade. Affinis Suite is a six-piece suite composed for Affinis Ensemble, a chamber septet. The work consists in a series of permutations, variations, and thematic developments on its first movement “Attitude.” Dense, busy, complex music (despite a few solos and duos where the music has more room to breathe), vivid music too, and brilliantly performed. Nice playful use of percussion.


R.S. GJERTSEN / Grains (+3dB Records - merci à/thanks Dense Promotion)

Ruben Sverre Gjertsen est un jeune compositeur norvégien. L’étiquette +3dB consacre tout un disque à ses oeuvres. L’instrumentation va d’un solo pour violoncelle à un trio pour percussions, alto et harpe, à une pièce pour 14 musiciens. L’écriture de Gjersten est chaotique, fragmentaire, très difficile à suivre. “Fluente” pour violoncelle est très belle, mais les autres pièces sont disjointes et truffées d’idées qui semblent souvent à demi développées. Cela dit, ce langage déroutant, Gjertsen le maîtrise, et sa musique, à défaut de me séduire, me convainc qu’il sait ce qu’il fait.

Ruben Sverre Gjertsen is a young Norwegian composer. The +3dB label releases an entire CD of his works. Instrumentations range from a cello solo to a trio for percussion, alto and harp, up to a piece for 14 musicians. His writing is chaotic, fragmentary, hard to follow. “Fluente” for cello is beautiful, but the other pieces are disjointed and full of half-developed ideas. That said, although his language may be disconcerting, he masters it, and if his music failed to seduce me, it did convince me that Gjertsen knows what he’s doing.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Kabelbrand: Sounds from the Max Brand Synthesizer (Moozak - merci à/thanks Dense Promotion)

Une collaboration entre Clemens Hausch, Benedikt Guschibauer, Gerald Krist et Ulrich Kühn, afin de rescussiter le son du synthétiseur Max Brand. Le quoi, vous dites? Le synthétiseur que Bob Moog (oui, CE Bob Moog) a bâti dans les années 50 (avant de se faire un nom) pour Max Brand, un compositeur autrichien émigré aux États-Unis dans les années 30. Kabelbrand présente donc d’abord une séquence de 12 pièces desdites personnes interprétées sur la bestiole en question - des pièces d’électronique expérimentale bien modernes, faisant appel aux diverses sonorités de l’appareil, qui lui-même a servi de banc d’essai au grand Moog. Puis, deux pièces DE Brand, dont “Ilian 4” (1974) qui fait près de 30 minutes et qui est éminemment extra-terrestre par ses sons et son approche. Un disque intéressant, et pas seulement pour sa dimension historique.

A collaboration between Clemens Hausch, Benedikt Guschibauer, Gerald Krist, and Ulrich Kühn, their goal being to ressuscitate the sound of the Max Brand synthesizer. The what? The synthesizer Bob Moog (yes, THAT Mr. Moog) build in the ‘50s (very early in his career) for Max Brand, an Austrian composer who had emigrated to the US in the ‘30s. Kabelbrand is a CD in two parts: first are 12 tracks by said people performed on that creature – electronic, resolutely modern experimental pieces that call on the machine’s full range of tones and possibilities. Then, two pieces BY Brand, including “Ilian 4” (1974), near 30 minutes long, and totally alien-sounding.


STOPPEZ LES ROTATIVES (virtuelles)! La factrice est passée et m’a laissé... le nouveau MAGMA!!!

STOP THE (digital) PRESS! The mailwoman just stopped by and handed me... the new MAGMA!!!


MAGMA / Ëmëhntëhtt-Rê (Seventh)

La Terre cesse de tourner pendant 50 minutes, le temps de donner une première écoute attentive à ce Magma nouveau, le premier en cinq ans. “Ëmëhntëhtt-Rê”, la pièce, est le dernier volet du second triptyque composé par Christian Vander dans les années 70. Commencée en 1975, elle n’avait pas été achevée, mais elle avait été tout de même présentée sur scène en 1977, puis démembrée (une partie retitrée “Hhaï” publiée seule, une autre retitrée “Zombies” refaite en studio pour Üdü Wüdu, une autre enfin retitrée “Rind/ë” et publiée sur Inédits), et enfin rapiécée en 2005 pour la série de concerts Ëpok (quatre DVD). Mise en chantier dès la complétion de K.A. en 2004, la version finale d’Ëmëhntëhtt-Rê aura pris beaucoup de temps à aboutir. Ça valait la peine d’attendre? Que diantre, oui! Ma première écoute me laisse subjuguer par l’intensité de cette composition, plus dense et soutenue que K.A., plus extatique que Kohntarkosz. Presque pas de développements instrumentaux, les voix à fond la caisse, à travers des arrangements à train d’enfer. La pièce est maintenant divisé en quatre mouvements, dont le premier correspond à “Rind/ë” (superbe, elle éclipse toutes les versions précédentes) et aux fragments qui l’encadrent, et le second réunit “Hhaï” et “Zombies” en une seule pièce, avec d’autres fragments et un rappel thématique de K.A. qui unit le triptyque. Voilà. Reste encore plus de 20 minutes de matériel entièrement nouveau! Et le troisième mouvement est une orgie d’acrobaties vocales en groupe qui me laisse pantois. Et que dire de “Funëhrarïum Kanht”, final funéraire qui sonne le glas de Kohntarkosz, héros prophétique! Superbe de retenue et de lourdeur. Je n’ai pas encore regardé le DVD (un making-of d’une heure), et je réécouterai quelques fois ce disque avant d’y revenir pour une appréciation plus définitive. Mais ma première réaction en est une d’enthousiasme sans borne! [Ci-dessous: Sur cette page, trois extraits du CD et un extrait du DVD.]

The Earth stopped turning for 50 minutes as I gave this new Magma a first attentive listen. This is the first new Magma in five years. “Ëmëhntëtt-Rê” is the final part of the second triptych Christian Vander wrote in the ‘70s. Started in 1975, it was left unfinished, but was still performed on stage in 1977, before being dismembered (one part retitled “Hhaï” came out as a stand-alone track on a live album; another retitled “Zombies” got a studio recording for Üdü Wüdü; another bit retitled “Rind/ë” came out on Inédits), and finally put back together for the Epok concerts in 2005 (four DVDs). Vander went back at it as soon as he completed K.A. in 2004, but it took five years before he had the final version of Ëmëhntëtt-Rê. Was it worth the wait? Darn straight, it was! The first listen leaves me stunned by the intensity of this piece, denser and more relentless than K.A., more ecstatic than Kohntarkosz. Almost no instrumental developments, the vocals/choir go at it constantly through rollercoaster arrangements. The piece is split into four movements, the first one corresponding to “Rind/ë” (beautiful, much better than any previous recording/version available) and the fragments that bookend it. The second movement brings together “Hhaï” and “Zombies” in a single piece, along with other fragments and a thematic reminder from K.A. to tie up the trilogy. There. We’ve reached the end of “Ëmëhntëtt-Rê” as it was featured on the Epok 3 DVD, and there’s still 20 minutes of music left! And the thirs movement is an orgy of acrobatic vocal interplay that left me speechless. And what can say about “Funëhrarium Kanht”, a final dirge that marks the end (Stephen King would say “the clearing at the end of the path”) for our prophetic hero Kohntarkosz. Splendidly restrained and heavy. I have yet to watch the DVD (a one-hour making-of), and I’ll be listening to the CD a few more times before I submit a more definitive appreciation. But my first reaction is one of boundless enthusiasm! [Below: On this page you’ll find three excerpts from the CD and one from the DVD.]

http://www.seventhrecords.com/MAGMA/EMEHNTETT-RE/html/french.htm


SLOCHE / J’un oeil (ProgQuébec)

Sloche fut l’un des groupes de rock progressif québécois les plus intéressants des années 70. Les disques qu’ils ont réalisé pour RCA font preuve d’originalité, de cran, de fantaisie. Si Morse Code était la réponse québécoise à Genesis et ELP, Sloche était notre réponse à Gentle Giant et à la mouvance de Canterbury. J’un oeil, premier de ces deux opus, est légèrement chaotique, mais cet éclectisme lui confère un fort facteur sympathique (Stadaconé est plus ramassé). “Le Karême d’Éros” et “Potage aux herbes douteuses” sont des compositions mal embouchées et loufoques, mais très divertissantes, alors que “J’un oeil” et “Algébrique” sont précises et complexes. Du grand art. Pas d’extras sur la réédition de ProgQuébec, mais un beau travail sur les bandes. Quelle joie de réentendre cet excellent disque!

Sloche was one of the greatest ‘70s progressive rock groups from Quebec. The two LPs they made for RCA were original, bold, and playful. If Morse Code was Quebec’s answer to Genesis and ELP, then Sloche was our answer to Gentle Giant and the Canterbury scene. J’un oeil, their first LP, is slightly chaotic, but it’s a good eclecticism that makes it endearing (Stadaconé is more focused). “Le Karême d’Éros” and “Potage aux herbes douteuses” are silly, irreverent compositions, very entertaining though, while “J’un oeil” and “Algébrique” are precise and complex pieces. Fantastic music. No extras on ProgQuébec’s reissue, but a fine remastering job. What a delight to hear this excellent record again!

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