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2009-10-30

2009-10-29: Phill Niblock, Supersilent, Porcupine Tree, Frank Rothkamm

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-10-29

PHILL NIBLOCK / Touch Strings (Touch - merci à/thanks to Forced Exposure)

Le vénérable minimaliste Phill Niblock vient de publier un disque double chez Touch. Touch Strings présente trois longues pièces aux procédés très différents mais aux résultats qui peuvent paraître semblables. En fait, la musique de Niblock s’approche de deux manières. En surface, vous y trouverez la musique de méditation ultime: un drone super long (une heure, dans le cas de “Stosspeng”), calme, statique, introspectif. Mais montez le son et “plongez” dedans, immersez-vous, et vous découvrirez un univers de changements subtils. Niblock travaille sur le presque-unisson et les battements qui en découlent. C’est un monde en mouvement, un mouvement lent, hypnotique, qui résonne en soi plus qu’entre les haut-parleurs. Ce qui n’en fait pas nécessairement une écoute excitante ou captivante - loin de là - tout dépend de votre fascination envers ce genre de phénomène. Cela dit, “Stosspeng” (à partir d’échantillons de guitare et de basse) est d’une tranquillité TRÈS agréable. À l’autre bout du spectre, “One Large Rose”, pour quatuor à cordes enregistré quatre fois, développe en une atonalité de plus en plus grinçante, qui me fait penser à certaines pièces de Koji Asano.

Phill Niblock, the venerable minimalist, has just released a 2CD set on Touch. Touch Strings features three extended pieces using different processes to achieve seemingly similar results. In fact, Niblock’s music can be experienced two ways. On the surface, you’ll find the ultimate meditation music: an extra-long drone (an hour for “Stosspeng”), cam, quiet, static, introspective. However, turn up the volume and “dive” into the sound, and you’ll find a world of incremental changes. Niblock is working with quasi-unisons and the flapping effects they produce. It’s a soundworld in motion, a slow, hypnotic movement that resounds more within you than in between your loudspeakers. Which doesn’t make it an exciting or captivating listen – far from it. It depends on your level of fascination with this type of phenomenon, That being said, “Stosspeng” (made from guitar and bass samples) is VERY quiet and VERY appeasing. At the other end of the spectrum, “One Large Rose” (for live string quartet recorded four times) develops an increasingly gritty form of atonality that reminded me of some of Koji Asano’s works.

SUPERSILENT / 9 (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

J’adore Supersilent. J’étais donc très bien disposé à ce nouveau disque. Tout de même, quelle surprise! Quelle merveille! Pour les connaisseurs, sachez deux choses: le batteur Jarle Vespestad a quitté le groupe, juste avant les sessions de 9. En réaction, Helge Sten, Stale Storløkken et Arve Henriksen ont improvisé tout l’album en n’utilisant que trois orgues Hammond. Point. Inutile de préciser que ce disque est TRÈS différent des précédents (qui utilisaient guitare, clavier, tompette, batterie et électroniques). Un disque TRÈS planant, expérimental, très doux aussi (j’ai crinqué le son), fantômatique... parfait pour l’Halloween. Jusqu’à un certain point, ça m’a fait penser à Zeit de Tangerine Dream. À réécouter encore et encore.

I love Supersilent, so I was approaching this new CD with a very favorable mindset. Still, what a thrilling surprise! Those of you aware of Supersilent, you should know two things: 1) drummer Jarle Vespestad has quit the group; 2) he did so right before the scheduled sessions for 9, which prompted Helge Sten, Stale Storløkken, and Arve Henriksen to use only three Hammond organs. Period. No need to say that 9 is a QUITE different from previous records (which featured guitar, keyboard, trumpet, drums, and electronics). A VERY trippy, experimental, and quiet record ( I had to turn the volume way up). Ghosly too… an apt listen on Halloween night. To an extent, it made me think o Tangerine Dream’s Zeit. I’ll be listening to this one again and again.

PORCUPINE TREE / The Incident (Roadrunner Records)

Il est rare que je désire un disque qui se trouve facilement chez le disquaire local. C’est pourquoi je me suis retenu à la sortie du nouveau Porcupine Tree, me doutant qu’on me l’offrirait pour mon anniversaire. Merci, Daniel! Une première écoute très positive, surtout pour ce qui regarde la longue suite-titre qui fait tout le disque 1. Faudra réécouter pour bien saisir ce qui unit tous ces fragments, mais c’est une solide collection de chansons, bien pesantes mais moins sombres et lourdes que celles du disque précédent (Fear of a Blank Planet). Beaux arrangements, quelques touches bruitistes héritées des aventures récentes de Bass Communion, un son généralement plus progressif, moins alterno que les derniers albums. Pas décu du tout. Cela dit, au risque de me faire lancer des tomates, je préfère Insurgentes, l’album solo de Steven Wilson (mais ça pourrait changer au fil des écoutes...).

I rarely desire an album that can be easily found at the local record store. That’s why, when the new Porcupine Tree came out, I held back, thinking that someone would give it to me for my birthday. Thanks, Daniel! The first run-through is very positive, especially toward the disc-long title suite. I’ll have to listen again to grasp how all these fragments are tied together, but it’s a strong set of songs, heavy but not as ominous as the previous album Fear of a Blank Planet. Nice arrangements, touches of noise inherited from Bass Communion’s latest adventures, a sound signature generally more progressive and less alternative than on the last few albums. I’m not disappointed at all. That said, and knowing I’ll get flak for that, I think I still prefer Steven Wilson’s solo album Insurgentes (but that could change as the spins pile up…).

FRANK ROTHKAMM / Ghost of New York (Flux Records)

C’est fête au logis à l’arrivée d’un nouveau disque de Frank Rothkamm - l’homme allie recherche électronique sérieuse, absurdité, et dadaïsme avec un aplomb insurpassé. Ghost of New York est annoncé comme la première partie d’une tétralogie et placé sous le sceau du spiritisme. Ce disque de 33 minutes 33 secondes, cinq pièces en tout, consiste strictement en musique de synthétiseurs, ce qui, au niveau de la palette sonore, nous ramène près de sa trilogie FB. Mais tout est instable et évanescent: les sons glissent entre les tons en sinusoïdales nauséuses, ils volent en tous sens comme des feux follets, et ils disparaissent soudainement, coupés courts, comme des poltergeists sur un mauvais coup. Merveilleusement déstabilisant!

Whenever a new Frank Rothkamm CD comes in, it’s party time – the man mixes in serious electronic research, absurdism, and dadaism with unequaled gusto. Ghost of New York is introduced as the first installment in a tetralogy, and the titles and oblique liner notes set it up over a spiritism backdrop. This album of 33 minutes 33 seconds, five tracks, is made strictly of synthesizer music. In terms of tone palette, it takes us back to Rothkamm’s FB trilogy. However, everything’s unstable and evanescent: sounds slip in-between tones in nauseating sinewave patterns, they fly all around like St. Elmo’s fires, and they suddenly disappear, cut short, like poltergeists up to nothing good. Marvelously destabilizing!

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