Journal d'écoute / Listening Diary
2013-10-22
ERDEM HELVACIOGLU & STUART GERBER / Esther’s Memory (Aucourant Records)
Le guitariste Erdem
Helvacioglu poursuit sa veine cinématique avec Esther’s Memory, un album d’improvisations avec le percussionniste
Stuart Gerber. Guitare préparée (une TogaMan GuitarViol, en fait), percussions
choisies, des pièces plutôt courtes qui, au-delà de l’ambiance, tissent un
dialogue intérieur. Moins planant que Planet
X (collab. avec Ulrich Mertin).
Guitarist Erdem Helvacioglu carries on in his
cinematic vein with Esther’s
Memory, a CD of free improvisations with
percussionist Stuart Gerber. Prepared guitar (actually a TogaMan GuitarViol)
and selected percussion, rather short tracks that weave an inner dialogue, in
addition to creating pensive moods. Less aerial than Planet X (his collaboration with Ulrich Mertin).
MICHEL DONEDA & JORIS RÜHL / Linge (Umlaut Records)
On se rappellera
l’excellent concert qu’ont donné Michel Doneda et Tatsuya Nakatani au FIMAV
2013. On y a entendu un Doneda dans une forme olympienne produisant des sons
inédits au saxo soprano. Le voilà qui remet ça, en compagnie du clarinettiste
Joris Rühl. Linge (à la française)
est une série d’improvisations pleines d’une intensité silencieuse et ténue,
enregistrées sur trois jours. Une écoute très difficile mais pas aride du tout.
Le genre d’improvisation où on retient son souffle pendant que les
instrumentistes étirent le leur.
Michel Doneda gave a fabulous concert with Tatsuya
Nakatani at FIMAV 2013. He was in Olympian shape and produced unheard-of sounds
with his soprano saxophone. Here he is doing it again, this time with clarinet
player Joris Rühl. Linge (French for clothing or linen) is a series
of free improvisations driven by a silent and tenuous form of intensity. The
album was recorded over three days. It’s a very difficult listen, but it never
gets arid. This is the kind of improvisation where listeners hold their breath
while the players stretch theirs out.
EVAN PARKER & JOE MCPHEE / what / if / they both could fly (Rune Grammofon – merci à/thanks to Forced Exposure)
Deux saxophonistes
TRRRRRÈS différents, l’un (Parker, au saxo ténor) issu de l’école européenne
d’improvisation libre, l’autre (McPhee, au saxo soprano et à la trompette de
poche) nettement plus près du free jazz à l’américaine. Un concert datant de
juillet 2012, 40 minutes, trois morceaux, une belle complicité, de
l’inventivité, de la tension et de l’attention. Ce n’est pas un enregistrement
marquant dans la carrière de l’un ou de l’autre, mais ça passe très bien. Et je
suis content de voir l’étiquette Rune Grammofon s’aventurer hardiment en
terrain improvisé. [Ci-dessous: “they
both could fly”.]
Two verrrrrry different sax players, one (Parker, on
tenor sax) from the European school of free improvisation, the other (McPhee,
on soprano sax and pocket trumpet) with roots in American free jazz. A live set
from July 2012, 40 minutes, three pieces. Great complicity, invention, tension
and attention. This is not a stand-out recording for either, but it goes down
very well. And I’m glad to see label Rune Grammofon making a foray into «pure»
free improvisation. [Below: “they
both could fly.”]
JAMES PLOTKIN & PAAL NILSSEN-LOVE / Death Rattle (Rune Grammofon – merci à/thanks to Forced Exposure)
Bon, ici, on est dans
un tout autre type d’improvisation libre. Le guitariste métal James Plotkin
(Khanate, Scorn, Jodis, etc.) et le batteur jazz Paal Nilssen-Love (The Thing,
etc.). Drôle de collaboration? Pas tant que ça, considérant la participation de
Nilssen-Love au Scorch Trio de Raoul Björkenheim – Death Rattle a quelque chose du premier album de ce trio:
viscéralité rock, désir de chacun de sortir de sa boîte. Évidemment, Death Rattle est plus pesant, plus
bruyant, plus agressif. Plus réussi? Question de goût, mais les moments forts
abondent.
Okay, this is a completely different type of free
improvisation. Metal guitarist James Plotkin (Khanate, Scorn, Jodis, etc.) and
jazz drummer Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.). Strange pair-up? Not so much,
considering that Nilssen-Love plays in Raoul Björkenheim’s Scorch Trio. And Death Rattle shares similarities with the trio’s debut CD: rock viscerality, each
player’s desire to step outside of his own box. Of course, Death Rattle is heavier, noisier, and more agressive.
Better? A matter of taste, but highlights abound.
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