Journal d'écoute / Listening Diary
2014-11-03
Jean Dubuffet, peintre, sculpteur, pionnier de l’art
brut, a aussi fait de la musique. Coucou
Bazar était un spectacle inclassable mêlant sculpture, musique,
chorégraphie. Pour sa première réalisation, en 1973, Dubuffet commande la
musique à l’électroniciste Ilhan Mimaroglu. C’est cette musique (plus un texte
multipiste de Dubuffet) qui occupe le premier disque de cet album double. Une
musique joviale et éclatée, pleine de mouvements et d’étrangetés. Puis, pour la
reprise du spectacle en 1978, Dubuffet a colligé une musique de son crû à
partir d’expériences sonores réalisées en 1961 et en 1973-1974; c’est le
contenu du second CD. Et c’est à la fois beaucoup plus expérimental et moins
bien construit. Manipulations de bande, accumulations d’instruments, le tout
représente une recherche presque fondamentale sur l’objet sonore; ça réussit
bien dans certains passages, moins dans d’autres. Très belle présentation
physique avec un livret en photos et en mises en contexte.
Painter,
sculptor, pioneer of “art brut”, Jean Dubuffet also dabbed in music. Coucou
Bazar was an unclassifiable performance
that blended sculptures, music, and dance. For its premiere in 1973, Dubuffet
commissioned music from electronicist Ilhan Mimaroglu. That music (plus a
multitracked poem by Dubuffet) is found on CD 1 of this double album. Dynamic,
ild music full of movement and oddities. Then, when the performance was
re-staged in 1978, Dubuffet decided to put together his own soundtrack from
audio experiments he conducted in 1961 and in 1973-1974; that’s the material on
CD 2. And that material is both more deeply experimental and less well
constructed than Mimaroglu. Tape manipulations, heaps of instruments, the whole
thing can be listened to as fundamental research on sound objects; it worls
well in some4 passages, less in others. Gorgeous layout with a booklet generous
in contextualization and photographs.
KAYO DOT / Coffins on Io (The
Fienser)
On m’avait prévenu et je suis habitué aux revirements
de ce groupe... et pourtant, quel choc que ce nouveau Kayo Dot. Après l’orgie
avant-métal/jazz qu’était Hubardo,
voici que le groupe prend un tournant... new-wave?!? New wave. Pensez The Cure,
The Smiths, The Legendary Pink Dots, Joy Division. Synthés mur à mur,
production en boîte, voix grave et imbue d’elle-même. L’écriture emprunte aussi
au néo-prog. C’est bien fait, bon même une fois la surprise digérée, mais j’ai
presque envie d’approcher ce disque comme le Blue de Mostly Other People Do the Killing: un hommage, un
pastiche, un exercice de style, une réflexion sur l’identité d’un groupe. [Ci-dessous:
Faites-vous votre propre idée, l’album est en écoute libre sur bandcamp.]
I had been
warned, and I’m used to this band’s stylistic about-faces... and yet, what a
shock this new Kayo Dot album is. After the avant-metal/jazz orgyt hat was Hubardo, this time the band turns... new-wave?!?
New wave. Think The Cure, The Smiths, Joy Division, The Legendary Pink Dots. Wall-to-wall
synthesizers, boxed production, self-absorbed vocals. The songwriting also
borrows from neo-prog. It’s well done, and even good once you move pass the initial
surprise, but I’m tempted to approach this album like Mostly Other People Do
the Killing’s Blue, i.e. as a homage,
a pastiche, a reflection on what the identity of a band stands on. [Below:
Make up your own mind, the album’s up for streaming on bandcamp.]
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