2014-10-31
Non, je ne ferai rien de spécial
pour l’Halloween.
No, I won’t do anything special for Halloween.
Déjà un nouveau Marsen Jules,
alors que Beautyfear me semble encore
tout frais. Ce disque de 34 minutes est le résultat d’une résidence de deux
semaines dans les studios du Groupe de recherche musicale de Paris, mais je n’y
entends rien de bien différent. Le CD propose deux morceaux d’électronique
ambiante de 18 et 16 minutes. Planant, enveloppant, filtré; plus “propre” que les
concoctions de Lawrence English, moins statique que celles de Celer, mais
surtout moins distinctif que Beautyfear.
A new Marsen Jules already? Beautyfear still feels fresh! This
new 34-minute CD is the result of a two-week residency at the GRM studios in Paris,
but I can’t say I’m hearing different results. The album consists of two
ambient electronic tracks of 18 and 16 minutes. Trippy, engulfing, filtered;
“cleaner’ than Lawrence English’s concoctions, less static than Celer’s, but
most of all less unique than Beautyfear.
GABRIEL SALOMAN / Movement Building Vol. 1 (Shelter Press - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’ex Yellow Swans Gabriel Saloman
propose le premier de deux vinyles (j’ai eu un promo numérique) intitulés Movement Building. Ce premier tome a été
composé à l’origine pour une chorégraphie de Daisy Karen Thompson. La face A
propose un drone de guitare sombre et riche, additionné d’une légère
intervention à la caisse claire. La face B propose une texture bruitiste qui
gonfle, s’emballe et se transforme en hymne post-rock à la sauce Godspeed You
Black Emperor. Surprenant, mais réussi. [Ci-dessous: Un extrait de la face
A.]
Ex-Yellow Swans Gabriel Saloman delivers the first of two LPs (I got a
digital promo) entitled Movement
Building. This first volume was composed
for a dance choreographed by Daisy Karen Thompson. Side A features a dark and
rich guitar drone with a delicate snare drum intervention added in. Side B
consists in a noisier texture that builds, freaks out and turns into a
post-rock hymn a la Godspeed You Black Emperor – a surprising twist, but well
done. [Below: An excerpt from Side A.]
Les No Business d’hier étaient des
CD; ceux d’aujourd’hui sont parus uniquement sur vinyle (j’ai eu un CDr). À
commencer par ce mignifique disque de jazz créatif, certainement le meilleur
truc que j’ai entendu du pianiste Gianni Lenoci. Et j’adore le contrebassiste
Kent Carter, au son si souple, si tendre, même quand il joue agressif. Le
batteur Bill Elgart complète agilement la formation. Cinq compositions de
Lenoci, une de chacun des deux autres; musiques rêveuses, sensibles,
d’expérience trempée. Un ravissement. [CI-dessous: Un extrait de deux
minutes de “Plaything”.]
The No Business releases I reviewed yesterday were CDs; today’s are
available only on LP. Starting with this wonderful creative jazz album, surely
the best thing I’ve heard from pianist Gianni Lenoci. And I just love Kent
Carter’s bass playing, so supple, so tender, even when he plays hard. Drummer
Bill Elgart more than adequately completes this trio. Five Lenoci compositions,
one each by the other two musicians. Dreamy, sensitive music, the fruit of
hardened experience. Pure delight. [Below: A two-minute excerpt of
“Plaything.”]
Trio intéressant dirigé par le
tromboniste Daniel Blacksberg, qui compose tout le matériel, bien que celui-ci
laisse beaucoup de place à l’improvisation libre. Écriture éclatée – en fait,
on oublie souvent qu’il s’agit de compositions, le groupe passant régulièrement
en mode improvisation libre à l’européenne. Cela dit, c’est simplement moins
bon que Plaything de
Lenoci/Carter/Elgart, mais mon écoute s’en ressent.
Interesting trio led by trombonist Daniel Blacksberg, who writes all the
band’s material, though there’s lots of room left for free improvisation.
Scattered writing – I often lose track of the composition, the band diverting
into European-style free improvisation. That being said, this album is simply
less good than Lenoci/Carter/Elgart’s Plaything, and that affects how
I’m perceiving Perilous Architecture.
J’ai dit que je ne faisais rien de
spécial pour l’Halloween et c’est vrai. Cela dit, certaines personnes
pourraient voir en No Record quelque
chose d’effrayant au cube. Pas moi. J’adore le Nihilist Spasm Band. Et No Record est leur tout premier disque,
paru en 1968. Je ne l’avais jamais entendu – tous les autres, oui, mais par
celui-là. Lion Productions vient de le rééditer sur CD avec livret de 32 pages
– photos d’époque et d’aujourd’hui, entrevues d’aujourd’hui. No Record est tout simplement
halluciant. Faire un tel bruit, un tel vacarme en 1968, et qui plus est à
London, Ontario, c’est inimaginable. Pionniers du noise? Ils étaient dix ans en
avance. Et 100 000 ans en retard. Bill Exley hurle et se lamente, les
instruments s’entrechoquent, on nage en plein absurde. Et le tout est présenté
avec un son des plus crus, imparfait (il y a de brefs silences sur la bande).
Le groupe est devenu meilleur avec le temps (lire: les relations sonores et la
qualité d’écoute se sont approfondies), mais ce premier disque est mythique
avec raison, un OVNI qu’il faut entendre pour croire. [Ci-dessous: “Destroy
the Nations”, mais pas de la réédition Lion.]
I said I wasn’t doing anything special Halloween-wise, and I stick to
it. However, some people could see something terrifying about No Record. Not
me. I love the Nihilist Spasm Band. And No Record was their debut LP, released in 1968. I’d never heard it – all the
others I have, but not this one. Lion Productions just reissued it on CD with a
32-page booklet full of pics (from then and now), testimonies, and a recent
interview with surviving band members. No Record is so way out there it’s incredible. To make such a racket, such noise,
in 1968, and in London, Ontario?!? Pioneers of noise music you bet! They were
ten years in advance; and one hundred thousand years too late. Bill Exley
shouts and pleads, instruments seem to be hitting each other, we’re neck deep
into absurdity. And the recording is crude, imperfect (there are tiny gaps in
the tape at times). The band became better with time (read: their listening
skills and musical relationships deepened), but this first album is mythical
for the right reasons. It’s a UFO you need to hear to believe. [Below: “Destroy
the Nations,” though not from the Lion reissue.]
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