2014-10-01
Un nouveau Faust, qui consiste seulement cette fois en
Zappi Diermaier et Jean-Hervé Péron – Just
us, effectivement, pas d’invités. Sans manquer de respect aux autrea
membres originaux du groupe, je dirais presque que Just Us est un retour aux sources. Chansons bancales, percussions
de cuisine, beau mélange de lourdeur dans l’atmosphère et de légèreté dans le
propos, alliage de répétitions simples et d’explorations sonores. Solos de
guitare déjantés, folie, maîtrise. Une solide addition à la discographie de ce
Faust. [Ci-dessous: un extrait de “Sur le ventre”.]
A new Faust, this
time consisting of only Zappi Diermaier and Jean-Hervé Péron, no guests – just
them, indeed. I mean no disrespect to the other original band members, but I’d
say Just Us is
almost a back-to-roots album. Hazy songs, kitchen-sink percussion, a fine blend
of heavy moods and light discourse, a fusion of simple repetitions and way-out
sonic explorations. With disjointed guitar solos, wild creativity, and mastery.
A keeper. [Below: A snippet of “Sur le ventre.”]
Premier de deux nouveaux disques que publie Magma cet
automne, Rïah Sahïltaahk propose une
version revue, corrigée et réenregistrée de “Rïah Sahïltaahk”, classique du
groupe d’abord paru sur son deuxième album, 1001°
centigrades, en 1971. La nouvelle version est moins frénétique, plus
“soul”, et fait une large place au vibraphone de Benoit Alziary. L’écriture est
aussi significativement resserrée – l’original est un fourre-tout d’idées mal
assemblées, comme si Christian Vander avait voulu verser le contenu d’un
triptyque dans un morceau de 20 minutes. Et alors que l’original se termine sur
un petit air de piano à peine esquissé et qui sera développé ailleurs, sur un
45 tours, sous le titre de “Klaus Kombalad”, cette fois on a droit à
l’intégration partielle de cette chanson, le temps d’un couplet piano-voix.
Honnêtement, Vander aurait dû aller au bout de son idée et greffer carrément
une version plein ensemble de “Klaus Kombalad” à la fin de “Rïah Sahïltaak” –
ce thème mérite une diffusion plus large. Bref, une solide version,
suffisamment différente pour justifier sa sortie. Mais attention: ça donne un
disque de seulement 24 minutes.
The first of two
new albums to be released this fall by Magma, Rïah Sahïltaahk consists in a revamped, revised and
rerecorded version of “Rïah Sahïltaahk”, the classic piece from Magma’s second
LP 1001 Degrees Centigrade (1971).
The new version sounds less frantic, more soulful, and gives a central role to
Benoit Alziary’s vibraphone. The writing has also been tidied up – the original
is a hodge-podge of hastily assembled ideas, as if Vander had wanted to throw a
triptych’s worth of material into a single 20-minute piece. And where the
original concludes on a delicate piano tune that’s barely exposed, and which
would be fully developed elsewhere, on a little-known 45rpm, under the title
“Klaus Kombalad”, here that song is partially integrated, for one verse with
piano and vocals. Honestly, Vander should have gone all the way and graft a
complete full-band rendition of “Klaus Kombalad” at the end of “Rïah
Sahïltaahk” – that theme deserves more love. So, a strong version, different
enough to warrant its stand-alone release. But be warned: this album is only 24
minutes long.
ENSAMBLE POLIFÓNICO VALLEMATO
– SEXTETO LA CONSTELACIÓN DE COLOMBIA / Fiesta, Que viva la (Staubgold – merci à/thanks to Dense Promotion)
Deux ensembles successifs réunissant les mêmes musiciens.
Nous en sommes en Colombie à la fin des années 1990 et au début des années
2000. Les conditions d’enregistrement sont bancales, mais la fête bât son
plein.Avec l’Ensamble Polifónico Vallenato, l’accordéon est au centre du son et
l’écriture reprend les clichés des musiques traditionnelles de la région. C’est
dérisoire et déglingué, un genre de post-trad assumé. Avec l’autre ensemble,
les flûtes remplacent l’accordéon, la fête se transforme en furie shamanique –
la fête comme exutoire ultime – et on frôle la désorganisation totale. Sympa,
différent, presque “outsider”, mais pas révélateur ni essentiel.
Two successive
ensembles featuring the same musicians. We are in Columbia, in the late ‘90s
and early ‘00s. Recording conditions are haphazard, but there’s a serious party
going on. With the Ensamble Polifónico Vallenato, the accordion is at the
centre of the sound, and the writing borrows from regional traditional music
clichés. It’s full of derision, off-the-wall, a form of sazy post-folk music.
With the other ensemble, flutes replace the accordion, and the party turns into
shamanic fury – the party is the ultimate outlet – and we teeter on the edge of
collapse. Fun, different, “outsider”-like, but neither revelatory nor
essential.
Nomads est
le septième album du groupe Tumido, mais je ne le connaissais pas. Je
connaissais un peu ses membres par contre: le batteur Bernhard Breuer joue dans
Métalycée; le trompettiste Gigi Gratt est dans Ni; et Mario Stadler aux
claviers (lui, jamais entendu parler). Rock instrumental. Grooves sales,
mélange de krautrock et de Konono No. 1. Trop sales parfois, la réalisation
faisant entrave à la musique à l’occasion. Bien, pas génial. Sur vinyle
seulement.
Nomads is
Tumido’s seventh album, but I didn’t know this band prior. I knew some of its
members though: drummer Bernhard Breuer plays in Métalycée, and trumpeter Gigi
Gratt is in Ni; the third member is keyboardist Mario Stadler. Instrumental
rock. Dirty grooves, a blend of krautrock and Konono No. 1. Too dirty at times,
the production hindering the music in places. Nice, not great. Released on LP
only.
GOAT / Commune (Sub Pop)
Hmm. Le premier album de Goat était fracassant. Le
“live” qui l’a suivi faisait ressortir certains points faibles du groupe (ses
chanteuses, notamment). Commune,
second disque studio, suite de l’excellent World
Music, me déçoit parce qu’il n’arrive ni à capitaliser sur les forces du
premier disque, ni à combler ses lacunes. La première moitié de l’album est
trop tranquille. Le groupe y intègre un élément berbère à sa musique, mais au
prix d’une partie de son énergie. La seconde moitié revient à l’esprit du
premier disque, mais cette fois en s’y collant de trop près. “Goatslaves” et
“Gathering of Ancient Tribes”, en particulier, ne démontrent aucune progression
chez Goat. Je suis donc un peu confus. Ce n’est pas un mauvais disque, mais
l’effet de surprise Goat est passé. Et j’ai l’impression d’entendre sur Commune une copie édulcorée de World Music.
Hmm... Goat’s
debut was a smash. The live record that followed highlighted the band’s
shortfalls (its singers, mainly). And I find Commune, their second studio opus, the follow-up to
the great World Music, disappointing,
because it fails to capitalize on the debut’s assets or to improve on their
sound and delivery. The first half of the album is too quiet – the band is
trying to integrate a Sahara element to their sound, but they do so at the cost
of part of their drive. The second half comes back to the spirit of the debut,
but now it sticks too close to it. Tracks like “Goatslaves” and “Gathering of
Ancient Tribes”, in particular, show no evolution in the band’s songwriting. So
I’m confused. It’s not a bad record, but the effect of surprise is gone, and to
me Commune sounds like a watered-down
copy of World Music.
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