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2014-07-24

2014-07-23: Peter Van Zandt Lane, Dvorak/Dunmall/Sanders/Mapp, Hey Mother Death, Irmler/Liebezeit, Bob Drake

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-07-23

PETER VAN ZANDT LANE / HackPolitik (Innova)
HackPolitik est un ballet en deux actes, une heure en tout, qui explore les notions de piraterie informatique, de militantisme, d’anarchie, d’anonymat et d’égo. Évidemment, tout cela demeure très vague sans l’aspect visuel de la production, mais la partie musicale, mélange de partitions pour instrumentistes (flûte, clarinette, violon, alto, violoncelle, piano, percussions) et d’électroniques en temps réel, tient très bien la route seule. L’œuvre est clairement issue de la musique de chambre contemporaine, mais elle possède une immédiateté qu’on trouve rarement dans la musique de chambre. Les scènes (il y en a dix) sont bien définies, l’écoute est riche en rebondissements, et on a droit à un splendide duo violoncelle-piano.
HackPolitik is a ballet in two acts, one hour in all, exploring concepts of computer hacking, activism, anarchy, anonymity, and ego. Of course, this dimension remains vague without the visual aspects of the production, but the music score holds well on its own. The music consists of parts for instrumentalists (flute, clarinet, violin, viola, cello, piano, percussion), and live electronics. The work has deep roots in contemporary chamber music, but it has an immediacy rarely experienced in that repertoire. Scenes (there are ten of them) are well-defined, and the listening experience is rich in surprises, including a gorgeous slow-paced cello/piano duet.

JIM DVORAK, PAUL DUNMALL, MARK SANDERS & CHRIS MAPP / Cherry Pickin’ (SLAM Productions)
Un quatuor de jazz actuel dont le trompettiste Jim Dvorak signe toutes les compositions, du moins sur ce disque. Belle dualité entre Dvorak et le saxo Paul Dunmall: leurs lignes sont vives et alternent entre complémentarité et opposition. L’écriture est agréable, mais, tout admirateur de Frank Zappa que je suis, je n’aime pas, mais pas du tout, la décision de citer deux phrases de “It Can’t Happen Here” dans “Zapped” – ça ne marche pas. “E.D.’s Muse” (Eric Dolphy, j’imagine?), par contre, est délectable.
A creative jazz quartet whose compositions are all penned by trumpet player Jim Dvorak (at least on this CD). Fine duality between Dvorak and sax player Paul Dunmall: their lively lines alternate between complementarity and opposition. The writing is enjoyable, but, though I’m a fan of Frank Zappa, I dislike, very much, Dvorak quoting from “It Can’t Happen Here” in the track “Zapped” – it just doesn’t work. “E.D.’s Muse” (Eric Dolphy, I presume?) on the other hand is a thrilling ride.

HEY MOTHER DEATH / Highway (Snake Power Records)
Le duo néo-écossais Hey Mother Death est de retour avec un très court vinyle (aussi disponible en téléchargement en mode payez ce que vous voulez) qui reprend là où le mini-album sur cassette éponyme nous avait laissé. Électro-pop gothique et minimaliste. “Highway” fait plus d’un clin d’œil à “Autobahn” de Kraftwerk et c’est réussi. “The Hills”, en français, est sombre et trouble à souhait. “Bad Sex” pousse les ambiances plus loin et expérimente avec la longueur (10 minutes). Étrangement, “Snake Power”, plus courte, me paraît plus longue à l’écoute, ses répétitions devenant vite lassantes.
Nova Scotia duo Hey Mother Death is back with a very short LP (also available as a pay-what-you-want download), and it picks up where their eponymous cassette EP had left us. Gothic/minimalist electro-pop. “Highway” winks more than once at Kraftwerk’s “Autobahn,” and it’s done in very good taste. “The Hills” is nicely dark and troubled. “Bad Sex” goes further on ambience work while experimenting with longer durations (10 minutes). Strangely, the shorter “Snake Power” seems longer to me – it quickly becomes repetitive.

IRMLER & LIEBEZEIT / Flut (Klangbad – merci à/thanks to Dense Promotion)
Oui, allez-y, emballez-vous; nous sommes bien en présence d’une collaboration entre le Jaki Liebezeit, batteur de Can, et Hans Joachim irmler, claviériste de Faust. Et Irmler passe tout l’album à l’orgue, cet orgue dont il tire des sons si menaçants. Rythmes inarrêtables, riffs puissants, explorations de fond et de forme. “Sempiternity” s’approche d’une version sans guitare de Heldon. Krautrock, vous dites? Définitivement, mais jamais de manière caricaturale. Un peu monotone au final, mais ne boudez pas votre plaisir pour si peu. [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
Yes, go ahead, get excited, for we are indeed in the presence of a collaboration between Can’s drummer Jaki Liebezeit and Faust’s keyboardist Hans Joachim Irmler. And Irmler spends all of the album on organ, that organ from which he draws the scariest sounds. Unstoppable beats, powerful riffs, deep explorations through form and content. “Sempiternity” gets close to a guitar-less take on Heldon. Krautrock, you say? Definitely, though never close to self-caricature. A tad bit monotonous overall, but don’t pass on it just for that. [Below: A sample of the album.]

BOB DRAKE / Lawn Ornaments (ReR Megacorp)

Huitième album de Bob Drake (5uu’s, Thinking Plague, Nimby, Science Group, Vril, etc.), tout frais paru. Stylistiquement, nous sommes de retour du côté obscur, tout en gardant quelque chose de l’aspect léger du disque précédent, Bob’s Drive-In. Bref, le bestiaire de Bob s’enrichit et les arrangements se recomplexifient. Chansons de deux-trois minutes, atmosphères lovecraftiennes, mixage avec beaucoup de profondeur, typique de Drake. Après deux écoutes, l’ensemble me semble plus forcé que le phénoménal The Shunned Country, trop lourd en fait. Il faut dire que Drake m’a épaté à maintes reprises par le passé; il me faudra plusieurs autres écoutes avant de juger réellement de la qualité de Lawn Ornaments par rapport à ces disques précédents. N.B. Si vous envisagez vous procurer ce disque, optez pour le CD physique: le livret est plus que splendide. [Ci-dessous: Cette page propose deux pièces en écoute.]
Bob Drake’s eighth solo album just came out. Stylistically, we’re back on the dark side of things, though the music retains something of the lightness found on his previous record Bob’s Drive-In. Bob’s bestiairy gets expanded (meerkats, hyenas, even a sphinx or two), and the arrangements have regained their density. Songs are two-to-three minutes long, full of Lovecraftian atmospheres, and the mix is very deep, as usual with Drake. After two listens, the album as a whole sounds more forced to my ears than his wonderful The Shunned Country, overloaded in fact. But I have to admit that Drake has wowed me many times in the past; I will need a few more listens before I can see where this opus sits quality-wise with his other CDs. Note: If you intend to get this album, go for the physical CD, the booklet is beyond gorgeous. [Below: Stream two songs on this page.]
  

1 comment:

  1. Merci pour le review! Il faut dire que ton commentaire: "trop lourd en fait" est tout à fait exact, c'était l'approche que j'ai pris pour l'ensemble de cet album. En fait, le working title était "The Overproduced Album"!

    Bob

    Thanks for the review! I want to say that your comment: "overloaded in fact" is exactly correct, that was the approach I took for the whole album. In fact the working title was "The Overproduced Album"!

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