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2014-07-18

2014-07-17: The P-Project, Rich Halley 4, The National Jazz Trio of Scotland, Vera Kappeler, Carrier/Lambert/Lapin, Merzbow

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-07-17

THE P – PROJECT / Gravities (Creative Sources)
Groupe d’improvisation libre composé de Peter Alexius (guitare, boucles), Joe Hertenstein (batterie), Joker Nies (électroniques) et Sebastian Gramss (contrebasse). Gravities ne se conforme pas à l’approche microsonique de l’improvisation habituellement adoptée chez Creative Sources. On est ici dans un univers plus rock. Les couches sonores s’accumulent, se bousculent. Il ya du rythme, du bruit, on est plus proche du “jam” expérimental que de l’improvisation libre à l’européenne. En plus, les pièces sont courtes. Alignement intéressant, son d’ensemble bien maîtrisé. Ils me font penser aux italiens Scoolptures.
Free improvisation group consisting of Peter Alexius (guitar, loops), Joe Hertenstein (drums), Joker Nies (electronics), and Sebastian Gramss (doublebass). Gravities does not fit the usual approach to free improvisation championed by Creative Sources. This is more rock-oriented. Sound layers accumulate and fight for dominance. There’s rhythm, noise, we’re closer to an experimental jam session than European free improvisation. And tracks are short. Interesting line-up, well-developed group sound. They remind me of the Italian band Scoolptures.

RICH HALLEY 4 / The Wisdom of Rocks (Pine Eagle)
Prolifique, le saxo ténor Rich Halley. Même quartet de jazz (Michael Vlatkovitch, Clyde Reed, Carson Halley), nouveau répertoire. Halley maintient le cap avec son jazz plutôt hard-bop aux élans free jazz. La pièce titre et “Of Fives and Sixes” se détachent du lot en raison de l’écriture et du jeu d’ensemble. Pour le reste, c’est bon mais sans surprises.
Tenor sax player Rich Halley is a prolific guy. Same jazz quartet (w/ Michael Vlatkovitch, Clyde Reed, Carson Halley), new material. Halley stays on the same course with his rather hard-bop jazz crossed with free jazz. The title track and “Of Fives and Sixes” stand out, thanks to tighter writing and rounder group playing. The rest is good but a bit more of the same.

THE NATIONAL JAZZ TRIO OF SCOTLAND / Standards Vol. III (Karaoke Kalk)

À ce stade, vous devriez déjà savoir que ce projet de Bill Wells n’est ni un trio, ni jazz, qu’il n’est écossais qu’en partie et qu’il n’a pas reçu de distinction “nationale”. D’ailleurs, il ne joue pas de “standards”, quoi que sur ce nouvel opus (son troisième, voilà au moins quelque chose de vrai), les chansons adoptent une forme standard. Leur exécution l’est moins, par contre: Wells joue des échantillons. Et cette fois il est accompagné de trois chanteuses, point à la ligne. L’album consiste en une dizaine de chansons qui allient la fragilité de Robert Wyatt au détachement de Donna Regina. C’est joli, précieux et limité à sa plus simple expression. C’est aussi diantrement efficace. [Ci-dessous: La si bonne et wyattienne “Surprising Word”.]
At this point, you should already know that this project led by Bill Wells is neither a trio nor a jazz outfit, that it’s only partially Scottish, and that it hasn’t received a national endorsement. Also, it doesn’t play standards, although the songs on this new opus (its third, that at least is true) are written in a standard format. Their execution isn’t standard though: Wells plays only samples, and he is only backed by three female lead singers. The album consists of ten songs that blend Robert Wyatt’s fragility with Donna Regina’s detachment. Pretty, precious, stripped down, and surprisingly effective. [Below: “Surprising Word,” so pretty and Wyatt-like.]

VERA KAPPELER / O Hett I Flügel (Veto Records)
La pianiste Vera Kappeler dans un programme d’airs de Paul Burkhard (compositeur d’opérettes suisse) revus et corrigés. Certains morceaux sont réarrangés en profondeur, modernisés, mais il reste suffisamment de leur essence pour se sentir en pleine période de l’après-guerre. Un seul morceau s’éloigne nettement de sa source, et c’est l’air le plus connu de Burkhard, “O Mein Papa”, interprété au piano préparé. Quelque chose de vétuste et de kitsch émane de ce projet; je ne suis pas sûr d’aimer. En fait, Kappeler ne réussit pas à me convaincre que ce répertoire mérite une telle attention.
Pianist Vera Kappeler in a program of tunes by Swiss operetta composer Paul Burkhard. Some pieces have been extensively rearranged and modernized, but there is enough of their essence remaining to feel back in the post-WW2 era. Only one track strays far away from its source, and it’s Burkhard’s best-known tune “O Mein Papa,” performed on a prepared piano. There is something antiquated and kitsch emanating from this project, and I’m not sure I like it. Actually, Kappeler did not manage to convince me that this repertoire deserves such attention.

FRANÇOIS CARRIER, MICHEL LAMBERT & ALEXEY LAPIN / The Russian Concerts Volume 1 (FMR Records)
On m’a remis ce disque au FIMAV 2014. Admettons d’emblée qu’il est nettement supérieur à la prestation de Carrier et Lambert au dit festival. Enregistré devant public en avril 2013, ce disque saisit en haut vol ce trio maintenant bien établi. Belle écoute, lyrisme, angles d’approche variés, concentration dans le jeu mais fluidité dans les interactions. Un très bon crû, meilleur qu’une partie du matériel de ce trio disponible sur Leo Records.
I was given this CD at FIMAV 2014, and it is much better than Carrier and Lambert’s performance at FIMAV. Recorded live in April 2013, it captures this now well-established trio in full flight. Nice listening, lyricism, varied musical angles, focused playing, fluid interacting. A very good one, better than some of the material this trio released on Leo.

MERZBOW / Ikebukuro Dada (Circumvent Recordings)
Je suis revenu du FIMAV avec cet achat, un Merzbow de 2002 tout à fait génial. J’aime Merzbow, depuis longtemps, et il est extrêmement prolifique, tout le monde le sait. Pourtant, de temps en temps, il réussit encore à me surprendre, comme avec Ikebukuro Dada, un disque où il fait grand usage d’échantillons de musique classique (ou contemporaine?), et de manière déstabilisante – des insertions brutales, des boucles mal emboîtées, bref des moments de bonheur saisissants. Après une écoute, ce disque s’est catapulté dans mon top 5 des meilleurs Merzbow. [Ci-dessous: “Big Foot (Mix 2)”.]
I came back from FIMAV with this Merzbow CD from 2002 in my bags. It’s wonderful. I love Merzbow. I’ve loved for a long time. And you know how prolific he is. And yet, from time to time, he still manages to surprise me, like with this Ikebukuro Dada, a record where he often uses classical/contemporary music samples in destabilizing ways – brutal insertions, claudicating loops, striking moments of joy. After a single listen, this one has already found a place in my Merzbow all-time top 5. [Below: “Big Foot (Mix 2).”]


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