2014-04-09
Tomas Korber qui, comme guitariste, a
joué un rôle important dans le courant européen d’improvisation
électroacoustique au cours de la décennie 2000, vient de publier une œuvre
majeure. Musik für ein Feld est une composition
de 67 minutes pour quatuor de saxophones (le Konus Quartett) et électroniques
(Korber). Elle consiste en une lente succession de notes tenues, de silences et
d’interventions électroniques, suivant un ordre difficile à prévoir. Ces
éléments suivent des rapports définis entre présence et absence; la palette de
dynamiques est incroyablement vaste, allant du plus imperceptible chuintement à
l’onde sinusoïdale tranchante. Ainsi, on oublie parfois que le disque tourne,
avant d’être brutalement ramené à l’ordre. Or, la force de cette œuvre ne tient
pas à ces contrastes, mais au puissant sentiment de cohérence qui s’en dégage.
Magistral. (Ci-dessous: Ce lien
propose plusieurs courts extraits de l’œuvre.]
As a guitarist, Tomas Korber
played a key role in the European electroacoustic improvisation movement of the
2000s. He just released a major opus: Musik für ein Feld, a
67-minute composition for saxophone quartet (Konus Quartett) and electronics
(Korber). The piece consists in a slow succession of sustained notes, stretches
of silence, and electronic interventions, all following an order difficult to
predict. These elements follow specific ratios in terms of presence and
absence; dynamics are incredibly wide, ranging from near-undetectable whisper
to implacable sine wive tone. At times you forget that the CD is running, only
to be brutally brought back to it. Yet, the strength of the piece does not
reside in these contrasts, but in the powerful feeling of cohesion it
broadcasts. Masterful. [Below: This
link features several short excerpts of the piece.]
Trio français composé de François
Ella-Meyé au clavier, Pierre Denjean à la guitare Moog et à la “glissentar”, et
Quentin Conrate à la batterie. Ce disque, une édition limitée à 100 exemplaires
sur CDr, propose deux improvisations d’une demi-heure chacune. Le groupe
synthétise les approches bruitistes, texturales et plus “musicales” de
l’improvisation, ce qui rend les choses très intéressantes. On a droit à des
techniques inusitées, à de la virtuosité, à du pur délire, mais aussi à des
moments de construction minutieuse. Une association fructueuse entre trois musiciens
que je ne connaissais pas encore.
A French trio consisting of
François Ella-Meyé on keyboard, Pierre Denjean on Moog guitar and “glissentar,”
and Quentin Conrate on drums. This record released in an edition limited to 100
CDrs, features two half-hour long improvisations. This band brings together
noise-based, textural, and more “musical” forms of free improvisation, which
makes things very interesting. There’s unusual techniques, virtuosity, pure
mayhem, but also moments of thoughtful interactions. A fruitful association
between three musicians I wasn’t aware of yet.
Je sais que ce disque a été enregistré à
Lille en 2012 et qu’il vient de paraître sur CD chez BeCoq... et c’est tout. Il
s’agit d’un groupe (pas de noms de musiciens) qui fait des chansons (pas de
titres) s’inspirant du noise rock et du shoegaze. Planant, bruyant, puissant.
Allez, dites: c’est qui, ces talents-là?
I know that this was recorded in
Lille (France) in 2012, and it just came out on CD on BeCoq... and that’s it.
This is a band (no musicians listed) playing songs (no titles listed) inspired
by noise rock and shoegaze. Trippy, noisy, powerful stuff. So tell me: who are
these talented folks?
Une dernière nouveauté chez BeCoq. Cette
fois, il s’agit d’un quatuor sax alt, sax ténor, basse et batterie.
Compositions actives, sulfureuses parfois, qui rappellent Seven That Spells
sans le côté psychédélique. Ailleurs, la musique évoque Gutbucket. “Columbine’s
Twin” mélange klezmer, skronk et avant-prog. Bravo. [Ci-dessous: Vidéomusique officielle pour “Columbine’s
Twin”.]
One last new release from BeCoq,
this time a quartet with alto sax, tenor sax, bass, and drums. Busy
compositions, devilish at times, reminiscent of Seven That Spells minus the
psychedelia. Elsewhere, they remind me of Gutbucket. “Columbine’s Twin” blends
klezmer, skronk, and avant-prog. Recommended.
[Below: “Columbine’s Twin” official music video.]
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