2014-04-07
Ce disque est à mettre en parallèle avec
Just Listen du batteur Joey Baron, paru
chez Relative Pitch l’an dernier. Dans les deux cas, l’artiste sous le nom qui
sort l’album est un acolyte régulier de John Zorn (Cohen était son
contrebassiste principal avant l’arrivée de Trevor Dunn). Dans les deux cas
aussi, il s’agit en fait d’un duo avec le guitariste Bill Frisell. Dans les
deux cas, il s’agit d’une session impromptu enregistrée avec les moyens du bord
(d’ailleurs, Golden State est mixé en mono).
Enfin, dans les deux cas, la musique est beaucoup plus jazzée que ce que publie
normalement cette étiquette. Golden State
propose quelques compositions de Cohen, toutes très bop, et quelques standards
(“South of the Border”, “Robbin’s Nest”). C’est sympa, décontracté, joli
évidemment, mais tant qu’à ce que Cohen publie un disque sous son nom, j’aurais
espéré des impros créatives en solo, plutôt qu’une agréable musique de resto
BCBG.
This record goes with drummer
Joey Baron’s Just Listen released last year on
Relative Pitch. In both cases, the artist to whom the album is credited is a
regular John Zorn acolyte (Cohen was his main acoustic bassist before Zorn
started using Trevor Dunn in that role). In both cases too, the album is
actually a duo session with guitarist Bill Frisell. Also, in both cases, it is
an impromptu session recorded on the fly (and Golden State is actually mixed in mono). Finally, in both cases, the music is a lot
jazzier than what this label usually releases. Golden State features some strongly bop-influenced Cohen originals and a handful of
standards like “South of the Border” and “Robbin’s Nest.” It’s nice, relaxed,
pretty of course, but Cohen so rarely publishes as a leader that I would have
prefered an album of creative solo improvisations, rather than a CD of chic
restaurant music.
Dernièrement, j’ai entendu Matthew Shipp
et ses musiciens beaucoup plus souvent aux côtés d’Ivo Perelman (tous ces
disques chez Leo Records) qu’en tant que le Matthew Shipp Trio. Voici une
solide session studio récente (septembre 2013) entre le pianiste et sa section
rythmique (Michael Bisio et Whit Dickey). Musique jazzée, bien sûr, mais
beaucoup plus créative que celle de Greg Cohen ci-dessus, avec une pulsion
d’improvisation qui se maintient du début à la fin, même s’il s’agit de
compositions. Shipp a un jeu volubile, mais il ne parle pas pour ne rien dire.
Bon son, prestation relevée, propos ramassés – six pièces pour un total de 43
minutes, ce qui ne donne pas le temps de se lasser.
Lately, I’ve heard Matthew Shipp
and his musicians much more often alongside Ivo Perelman (all those CDs on Leo
Records) than as the Matthew Shipp Trio. This is a strong recent studio session
(September 2013) between the pianist and his rhythm section (Michael Bisio and
Whit Dickey). Jazzy music of course, but a lot more creative than the Greg
Cohen CD reviewed above. There’s a deep improvisation pulse running through the
whole thing, even though these are all Shipp compositions. Shipp has a busy,
talkative style, but he’s never talking for nothing. Good sound, solid
performance, concise ideas – six tracks for a total of 43 minutes, no time grow
tired of this Root of Things.
MATANA ROBERTS, SAM SHALABI & NICOLAS CALOIA / Feldspar (Tour de bras)
Session enregistrée à Montréal en
décembre 2011 et qui vient de paraître chez la rimouskoise Tour de bras.
Improvisation libre disons à intensité moyenne. Il y a des moments où on
pourrait prendre son erre d’aller pour de la paresse, mais c’est que le discours
suit sa propre voix, qui n’est pas celle d’une grande excitation, comme la
présence de Roberts pourrait nous faire attendre. Surprise, donc, devant le
caractère posé de cette musique, mais une rencontre digne d’intérêt.
A session recorded in Montreal in
December 2011, just out on the Rimouski-based label Tour de bras. Mid-intensity
free improvisation, with moments where the relaxed pace of the music could be
mistaken for laziness – the discourse is following its own course, and that
course is not one of exaltation, unlike what Roberts’ presence might lead you
to expect. So, the thoughtful nature of the music surprises me, but this is an
interesting meeting.
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