2014-04-04
Ceci n’est pas un disque, c’est un objet
de contemplation. C’est plus qu’un disque, en fait: c’est un projet multimédia
lo-fi. J’ai tardé à vous en parler, parce que je voulais m’y investir
pleinement, mais force est d’admettre que ma charge de travail actuelle et la
préparation de mon prochain concert (13 avril à La Plante, Montréal) m’en
empêche. L’étonnement sonore prend la forme d’un
album double (2 CD) avec livret d’instructions. L’œuvre consiste en une
réflexion sur la découverte du son et sur sa spatialisation. Mélange de
souvenirs autobiographiques, de moments poétiques et de passages acousmatiques,
avec beaucoup de silence, beaucoup de points de suspension. En cette ère des
acousmoniums à haut-parleurs plus que multiples, Rieussec propose un retour à
la simplicité du son. Ainsi, sur le premier disque, on a la version à écouter
tranquillement. Elle est monophonique. Écoute agréable, parce que Rieussec
exploite à fond les possibilités de la monophonie – avec le surround, on a
oublié les illusions de profondeurs que permet le recours à un seul
haut-parleur. Et c’est là que j’ai arrêté mon exploration de l’album. Car il y
a beaucoup plus: le second disque propose la même pièce en version prestation
mono pour un haut-parleur. Il faut alors se munir d’un haut-parleur portatif
qu’on déplacera suivant une partition vidéo à télécharger. En fait, ce que
Rieussec propose, c’est carrément une pièce de théâtre sonore, avec spatialisation
humaine (se déplacer avec le haut-parleur, le hisser à bouts de bras, le
déposer par terre, le tourner vers le mur, etc.) et consignes d’éclairage et de
volume sonore – toute une mise en scène qui devra être répétée pour être bien
rendue. Une idée étonnante et séduisante.
This is not a record, it is an
object of contemplation. Actually, this is more than a record, it is a
full-blown lo-fi multimedia work. I have been sitting on this one for a long
time, because I really wanted to go through it all, but clearly my current
workload and prep work for my next concert (April 13 at La Plante, Montreal)
won’t allow it. So here it goes: L’étonnement sonore is a 2-CD
set with an instructions booklet. The workas I said a reflection on the
discovery and spatialization of sound. It blends autobiographical
reminiscences, field recordings, poetry, and acousmatic passages, with lots of
silence and suspension periods. In this age of multiple-loudspeakers
acousmoniums, Rieussec proposes to get back to basics. Disc one features the
work in its sit-down-and-listen version... in mono. It’s an enjoyable listen,
and Rieussec does marvel with monophonic techniques – surround sound has made
us forget all the audio trickery mono could do to fake depth. And that is where
I stopped my exploration of the work. For there is a second CD, featuring the
same work prepared for a at-home stage performance on a single mono
loudspeaker. You have to find yourself a loudspeaker you can carry around
according to a downloadable video score. What Rieussec has created here is a
sound theatre piece, complete with a score for human spatialization (move the
speaker, raise the speaker, turn the speaker toward the wall, set it on the
ground and move aside, etc.) and instructions for lighting and playback volume.
And you will need to rehearse this score to perform the piece well. It’s a
refreshing idea.
Une session studio entre les
saxophonistes Urs Leimgruber et Vinny Golia (ce dernier aussi à la flûte et aux
clarinettes). Improvisations libres souvent exigeantes qui explorent les
extrèmes sonores de ces instruments. Certaines pièces sont difficiles à
soutenir, particulièrement lorsque les deux instrumentistes jouent dans les
aigus. Mais les tehcniques étendues sont captivantes, maîtrisées au maximum,
utilisées au maximum aussi.
A studio session between sax
players Urs Leimgruber and Vinny Golia (the latter also heard on flute and
clarinets). Free improvisations, often really demanding, exploring the sonic
extremes of these instruments. Some pieces are hard to sustain, especially when
both musicians are playing in the very high register. But they use captivating
extended techniques, techniques they fully master and use to their maximum
potential.
Un autre duo chez Relative Pitch (cette
étiquette affectionne particulièrement le duo), enregistré en studio. Ingrid
Laubrock aux saxos ténor, alto et soprano; Tom Rainey à la batterie. Dix
improvisations à l’écoute considérablement plus aisée que le disque précédent.
Belles dynamiques, dialogue très convaincant entre les parties, palette
d’émotions intéressante. Un peu plus conventionnel, mais très réussi,
engageant, stimulant.
Another duo on Relative Pitch
(this label clearly has a thing for the duo). A studio recording with Ingrid
Laubrock on tenor, alto and soprano sax, and Tom Rainey on drums. Ten free
improvisations, much easier to listen to then the previously reviewed CD. Nice
dynamics, highly convincing dialogue, interesting range of emotions. A bit more
conventional, but very well done, engaging, and stimulating.
Ai Aso chante des chansons lentes et
langoureuses, minimalistes et psychédélisantes, en s’accompagnant de quelques
notes de guitare ou de synthétiseur. C’est vaporeux, fragile au possible, mais
insistant, et ça évoque autant la prestance de Kan Mikami que le courant onkyo.
Sur vinyle seulement (mais je n’ai qu’un téléchargement), 33 minutes, 7
chansons enregistrées en concert. [Ci-dessous: “Date”.]
Ai Aso sings slow, languid,
minimal, psychedelic songs. She accompanies herself with only a few guitar or
keyboard notes. Evanescent, extremely fragile, yet insisting music that brings
to mind simultaneously the stage presence of Kan Mikami and the onkyo sound. A
vinyl-only release (but I only got a download, so I can’t comment on the
physical product), 33 minutes long, seven songs recorded live. ∫Below: “Date”.]
ACID MOTHERS TEMPLE & SPACE PARANOID / Black
Magic Satori (Safety Meeting)
Une autre paurtion sur vinyle dont je
n’ai qu’un téléchargement. Ce sous projet d’AMT est un hommage à Black Sabbath.
Black Magic Satori proposent deux
longues pièces du groupe (16 et 10 minutes), plus une reprise très libre de
“Paranoid”. Le son est exceptionnellement bon: AMT a rarement sonné aussi
clairement. D’ailleurs, la pièce titre est inhabituellement “propre” et très
fortement inspiré par Sabbath. Si vous trouvez que AMT se répète trop d’un
disque à l’autre, essayez celui-ci, vous serez surpris.
Another vinyl release that I only
have a download of. This subproject of AMT is a tribute to Black Sabbath. Black Magic Satori features two long group-penned cuts (16 & 10 minutes), plus a very
wild cover of “Paranoid”. The sound is exceptionally good for AMT; the band has
rarely sounded this clear. And the title track is unusually clean-sounding, and
strongly influenced by Black Sabbath. If you feel like AMT are repeating
themselves too much, give this platter a chance, you’ll be surprised.
No comments:
Post a Comment