2014-01-22
“Zvuk” signifie son dans plusieurs
langues slaves. Et “Klang” signifie aussi son en allemand. ZvuKlang, donc, puisque le pianiste Alexey Lapin est russe et que
le quatuor de vocalistes VocColours est allemand. Très beau disque enregistré
en concert à St-Pétersbourg. VocColours, c’est deux hommes et deux femmes qui
pourraient bien avoir étudié avec Phil Minton (ou Lauren Newton). La magie
opère parfaitement avec Lapin, au style si ample, si volubile parfois, qu’il
réussit constamment à maintenir une présence équilibrée devant ces quatre voix.
La pièce titre est un petit bijou d’improvisation alliant techniques non
idiomatiques, rythme et pur délir. Par contre, “Angst vor Gespenstern” va trop
loin dans la répétition d’une cellule rythmique et devient lassante. Les trois
autres pièces se situent entre ces deux extrêmes, faisant de ZvuKlang un disque fort apprécié. Une
autre réussite au catalogue de Lapin, et VocColours est une belle découverte –
je ne connaissais pas ce groupe. [Ci-dessous:
un extrait de l’album.]
“Zvuk” means sound in several Slavic languages. And “Klang” also means
sound in German. So we have ZvuKlang, a collaboration between Russian pianist
Alexey Lapin and German vocal quartet VocColours. A beautiful CD recorded live
in St. Petersburg. VocColours consists of two male and two female singers, and
they could have all studied under Phil Minton (or Lauren Newton). It’s a
perfect match between them and Lapin, whose ample and often talkative style
allows him to maintain a strong presence throughout in front of these four
voices. The title track is a wonderful improvisation that draws on
non-idiomatic techniques, rhythm, and pure delirium. On the other hand, “Angst
vor Gespenstern” goes repeats the same rhythmic cell too often and grows
tiresome. The other three pieces fall in-between these extremes, which makes ZvuKlang quite an engaging listen. Another success
in Lapin’s discography, and VocColours makes a fine discovery – I hadn’t heard
of them before. [Below: A short
sample of the album.]
BLAZING FLAME / Play High
Mountain Top (Leo Records)
Blazing Flame est un projet du
poète Steve Day, dont les albums solos chez Leo m’ont peu intéressé. Or, cette
fois son groupe gagne quelques pointures, notamment Keith Tippett et Julie
Tippetts, ce qui m’a motivé à porter une oreille attentive. Play High Mountain Top est meilleur que
ses disques précédents, mais j’ai toujours de la difficulté avec sa livraison.
C’est simple, je n’aime pas son ton de voix. Ce qui n’enlève rien aux textes,
fort bien tournés, ni à l’accompagnement musical, très solide. Julie vocalise
autour des lignes de Day, ce qui les enrichit. Mais, tant qu’à ça, je préfère
ses disques (à Julie Tippetts) avec Martin Archer.
Blazing Flame is a project led by poet Steve Day, whose solo albums on Leo
didn’t win me over. This time, though, his backing back is augmented with top
names like Keith Tippett and Julie Tippetts. And that’s what decided me to pay
attention. Play High Mountain Top is indeed better than Day’s previous
releases, but I still have trouble with his vocal delivery. Put simply, I don’t
like his voice. However, the poems are quite interesting, and the music is
strong. Julie vocalizes around Day’s lines, enriching them. But I prefer her
albums with Martin Archer by a large margin.
MATTHIAS SCHUBERT / 9
Compositions for the Multiple Joy[ce] Ensemble (Red Toucan)
Hier, je chroniquais un duo entre Matthias Schubert et
Simon Nabatov. Cette autre nouveauté, chez la montréalaise Red Toucan cette
fois, est une toute autre histoire. Une histoire foutument réussie, d’ailleurs.
Ici, Schubert ne joue pas, mais il dirige un ensemble de onze musiciens à
travers neuf de ses compositions. L’ensemble, entièrement acoustique (sauf pour
une guitare électrique), est très relevé et compte parmi ses rangs, entre
autres, Scott Fields, Frank Gratkowski et Philip Zoubek. Chaque morceau rend
hommage à un compositeur ou un musicien et met en vedette un soliste. Ces
hommages vont plutôt loin dans l’évocation de l’esprit de l’hommagé, ce qui
donne une belle diversité stylistique au projet… et des jumelages étonnants.
Comme Fields dans un solo spasmodique à la Fred Frith; Gratkowski dans des
incantations braxtoniennes; le clarinettiste Holger Werner qui parle le langage
de Boulez et de Stravinski. Travail poussé au niveau de l’écriture,
interprétation riche, solide chevauchement entre composition et improvisation.
Un grand crû.
Yesterday I
reviewed a duo between Matthias Schubert and Simon Nabatov. Today’s CD is a new
release from Montreal-based label Red Toucan, and it’s a very different beast.
This time, Schubert left his saxophone at home; he is conducting an
eleven-piece ensemble through nine of his compositions. The ensemble, entirely
acoustic (except for an electric guitar) is staffed with top-shelf improvisers
like Scott Fields, Frank Gratkowski, and Philip Zoubek. Each piece pays tribute
to a composer or musician and has a featured solist. These homages go deep into
evocating the homaged’s spirit, which gives us a stylistically varied record…
and surprising pairings. Like Fields in a spasmodic solo a la Fred Frith;
Gratkowski conjuring Anthony Braxton; or clarinettist Holger Werner channeling
the soul of Boulez and Stravinsky. Deep and thoughtful composition work, rich
interpretation, and a strong balance between written material and
improvisation. Don’t miss this one, it’s a keeper.
MATIÈRE FOETALE / Matière
foetale (Be Coq)
Un quatuor français, de Lille, saxo-guitare-basse-batterie,
qui s’inspire du jazz actuel punché et d’un rock progressif sale, un peu RIO
sur les bords. Écriture intéressante, à la fois jazz et rock sans jamais sonner
jazz-rock, puissante mais bien élevée, complexe sans se perdre dans
l’hermétisme. Très prometteur en fait. Moments forts: “Le sang qui bout” et “7
minutes 38 au sein d’un élevage industriel de porcs”. [Ci-dessous: Deux extraits de l’album en
écoute libre, dont “7 minutes 38…”]
A French quartet,
from Lille, sax/guitar/bass/drums. They draw from punchy avant-jazz and dirty
prog rock, with a touch of RIO. Interesting writing, both jazz and rock but
never getting close to jazz-rock stylings, powerful yet well-educated, complex
without getting lost in its own hermeticism. Quite promising debut, in fact.
Highlights: “Le sang qui bout” and “7 minutes 38 au sein d’un élevage
industriel de porcs.” [Below: Two
tracks available for streaming, one of them being “7 minutes 38…”]
DVA / Nipomo (Label Home Table)
Le duo tchèque Dva s’offre pour son quatrième album,
une première distribution nord-américaine. Une occasion qui arrive à point
nommé: Nipomo marque un sommet dans
leur carrière. Chansons naïves aux constructions savamment bancales, dans une
langue inventée qui évoque simultanément Sigur Rós et la pop naïve japonaise.
L’album est court, les chansons sont courtes, le tout passe tout seul et vous
accroche un sourire au visage. Les albums précédents de Dva (chez Indies)
étaient agréables mais sans plus. Je sais déjà que celui-là restera longtemps
dans la voiture pour contrer la conduite hivernale.
Czech duo Dva has
found north-american distribution for their fourth CD – awesome opportunity,
for Nipomo is significantly
better than their previous opuses. Naïve songs carefully put together in
haphazard ways, sung in a made-up language that brings to mind both Sigur Rós
and naive Japanese pop. Short album, short songs, and the whole thing goes down
easily and puts a smile on your face on the way. Dva’s previous albums
(released by Indies) were nice but didn’t have lasting power. However, I
already know that Nipomo will spend a
long time in the car to counter the vagaries of winter driving.
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