2014-01-20
DANIELLE PALARDY ROGER / Le
Caillou (Ambiances
Magnétiques)
“Le Caillou” est un concept d’improvisation de
Danielle Palardy Roger. Le voici dans cinq réalisations enregistrées entre 1998
et 2013, plus les deux autres mouvements (“Le Cristal” et “Le Camion”) de la
suite dont il faisait partie à l’origine. Le personnel varie beaucoup (notons
la présence de Joëlle Léandre dans un cas), les lieux d’enregistrement aussi
(en concert, en studio, à Montréal, à New York), mais chaque propose de la
grande improvisation structurée. Une improvisation dont le développement passe
d’un musicien à l’autre, permettant à chacun d’établir sa personnalité tout en
se moulant dans le jeu d’ensemble. Les amateurs d’Ambiances Magnétiques
connaissent tous les musiciens en présence et prendront plaisir à les suivre au
fil de tous ces ricochets.
“Le Caillou” [The
Pebble or The Stone] is an improvisation concept by Danielle Palardy Roger.
Here it is in five realizations recorded between 1998 and 2013, plus the other
two movements (“Le Cristal” and “Le Camion”) of the suite it was first designed
for. Personnel varies greatly (I’ll point out a guest appearance by Joëlle
Léandre), locations too (live, in studio, in Montréal, in New York), but each
take delivers top-notch structured improvising. The development of the
improvisation bounces from musician to musician, allowing each one to establish
their personality while also blending into the group’s playing. Ambiances
Magnétiques fans know all the musicians here and will take pleasure in
following them has the pebble changes hands.
HATI / Wild Temple (Monotype Records - merci à/thanks to Dense
Promotion)
Le duo percussif polonais HATI enregistre rarement
seul (tout comme le duo percussif français Diatribes). Wild Temple, bien que crédité au seul nom de HATI, est en fait un
enregistrement avec un troisième membre à titre d’invité spécial: Slawek Ciesielski
(du groupe Republika). Il s’intègre merveilleusement bien aux improvisations
nuancées de Rafal Iwanski et Rafal Kolacki, qui font usage d’une vaste gamme de
gongs, de cymbales et d’instruments de main. Il y a peu de tambours chez HATI;
surtout du métal, de la tôle et des cloches, organisés en une symphonie
(dé)concertante qui prend aux tripes.
The Polish
percussive duo HATI rarely records on its own (like their French counterpart
Diatribes). Wild Temple,
though credited only to HATI, is actually a recording with a third member, a
special guest: Slawek Ciesielski (of Republika). He adapts perfectly to the
nuanced improvisations of Rafal Iwanski and Rafal Kolacki, who use a wide range
of gongs, cymbals, and hand-held percussion instruments. There are very few
drumheads in HATI’s set-up: mostly metal, cymbals, and bells, organized in a
(de)concerting symphony that aims for the gut.
CARL MICHAEL
VON HAUSSWOLFF, JASON LESCALLEET & JOACHIM NORDWALL / Enough !!! (Monotype
Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Une longue pièce de 50 minutes, entre bruitisme et
délicatesse, à la fois lourde et sophistiquée. En fait, une pièce qui répond
parfaitement aux attentes que peuvent susciter la juxtaposition de ces trois
noms, trois grosses pointures de la sculpture sonore. Alors oui, on associe
habituellement Lescalleet à des sonorités évanescentes, artefacts de
manipulations lo-fi de bobines de ruban magnétique. Et Nordwall évoque des
basses vrombissantes et des silences lourds de sens. Quant à von Hausswolff,
son nom appelle ondes électriques et pureté des concepts. Enough!!! est tout ça – aussi bien dire la quadrature du cercle,
mais c’est vrai. Une pièce au développement lent, à écouter à plein volume.
Envoûtement garanti.
A long 50-minute
track between noise and delicateness, both heavy and sophisticated. This piece
delivers perfectly on the expectations raised by the juxtaposition of these
three names, three high-profile sound sculpture artists. So yes, Lescalleet’s
name is usually associated with evanescent sonorities, artifacts of lo-fi
reel-to-reel tape manipulations. And Nordwall evokes rumbling bass frequencies
and silences pregnant with meaning. As for von Hausswollf, his name beckons
electrical waves and pure stripped-down concepts. Enough!!! is all that – might as well talk about the
squaring of the circle, but it’s true. A slow developing piece you need to
listen to at high volume. Bewitchment guaranteed.
DON CHERRY / Live in
Stockholm (Caprice Records – merci
à thanks to Michael Bloom Media Relations)
En 1971, l’étiquette Caprice approche Don Cherry dans
le but de publier un disque. L’étiquette avait en tête un concert à l’ABF
remontant à 1968. Cherry préféra lui offrir du matériel plus récent qui devint
le disque Organic Music Society. Ce
n’est qu’aujourd’hui que Caprice publie le concert en question, une prestation
jubilatoire. Deux suites de 23 et 26 minutes consistant en mélodies de Cherry,
en airs folkloriques turcs et en improvisations. Avec Cherry, Maffy Falay,
Bernt Rosengren, Tommy Koverhult (tous trompette/saxo, flûte, percussions) et
une section rythmique (Torbjörn Hultcrantz et Leif Wennerström). Très bon
enregistrement, prestation enlevante, symbiose merveilleuse d’avant-gardisme et
d’abordabilité – cette musique est si facile à aimer, et pourtant si
visionnaire! En bonus, une demi-heure de musique enregistrée au dome géodésique
du Musée d’art moderne de Stockholm en 1971 avec un alignement légèrement
différent – agréable mais immédiat et moins frappant. Ça pourrait bien être le
document d’archive de l’année. [Ci-dessous: “ABF, Part 1”. J’aurais préféré
vous offrir un extrait provenant d’un canal officiel, mais il n’y en a pas.]
In 1971, Caprice
Records approached Don Cherry to release an album. What the label had in mine
was a concert at the ABF from 1968. Cherry convinced them to release more
current material instead, what became the Organic Music
Society album. It is only now that
Caprice unearthed and released the 1968 concert, a jubilatory event. Two suites
(23 and 26 minutes) consisting of Cherry-penned melodies, Turkish folk tunes,
and collective improvisations. With Cherry, Maffy Falay, Bernt Rosengren, Tommy Koverhult (all on trumpet/sax,
flute, and percussion), and a rhythm section (Torbjörn Hultcrantz et Leif
Wennerström). Very good sound, uplifting performances, the perfect symbiosis
between avant-garde and accessibility – this music is sooooo easy to like, yet
so forward-looking! As a bonus, there is also a half hour of music recorded in
1971 in the geodesic dome of the Museum of Modern Art in Stockholm, with a
slightly different line-up – enjoyable, but not as immediate nor as striking as
the main course. This could be the best archive release of 2014. [Below: “ABF, Part 1.” I wish I could
provide you with an excerpt from an official channel, but there is none, and
this is too good to pass on.]
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