2013-11-18
TAYLOR HO BYNUM SEXTET &
7-TETTE / Navigation (The Complete Firehouse 12 Recordings) (Firehouse 12)
Le problème avec les compositions à canevas variable,
c’est qu’elle prenne par défaut une forme “définitive” lorsqu’elles sont
endisquées. Un morceau, comme “Navigation”, aux éléments combinatoires (six
mouvements distincts, dont l’ordre, les enchaînements et la teneur dépendent de
diverses décisions) se retrouve ainsi figée pour la postérité dans l’une de ses
nombreuses formes possibles. Comment, donc, présenter l’éventail des
possibilités d’une telle composition à son auditoire? La réponse de Taylor Ho
Bynum? En en proposant quatre versions. Et que faire si cela représente
vraiment beaucoup de matériel? La réponse de Firehouse 12 Records: publier deux
réalisations (Possibility Abstracts X
& XI) sous forme de vinyle double, publier les deux autres (Possibility Abstracts XII & XIII)
sous forme de CD double, et offrir aux acheteurs de l’un et de l’autre un code
pour télécharger l’ensemble. Les quatre réalisations (de 43 à 54 minutes
chacune) sont vraiment différentes les unes des autres – suffisamment pour que
je décide de les écouter toutes la même journée, sans regretter ce geste. Bynum
est un compositeur très fort, on le sait, mais il atteint ici un niveau
inégalé. “Navigation” ouvre de merveilleuses possibilités et combinent
habilement passages de jazz actuel finement composés, improvisations libres et
de nombreux états entre ces deux pôles. Il est appuyé par de très grands
musiciens – Jim Hobbs, Bill Lowe, Mary Halvorson, Ken Filiano, Tomas Fujiwara
et Chad Taylor. Je crois préféré la version XII,
qui contient des passages rythmiques plus appuyés, mais cette impression
pourrait bien changer à chaque écoute successive. [Ci-dessous: Écoutez l’album sur
bandcamp.]
The problem with
variable-geometry compositions is that they take a “definitive” form by default
when they get recorded. A piece like “Navigation”, consisting of combinatory
elements (six distinct movements whose order, transitions and feel depends on
various decisions) becomes fixed into only one of its countless possible
outcomes. So, how can one give the music-buying public an adequate idea of the
possibilities of such a work? Taylor Ho Bynum’s answer: by releasing four realizations
of said work. And what should you do with such an abundance of material? The
Firehouse 12 label’s answer: release two realizations as a double LP set (Possibility
Abstracts X & XI), two more as a
double CD set (Possibility Abstracts XII & XIII), and give buyers of either a code to download the whole shebang. All
four realizations (each 43 to 54 minutes in length) are truly different from
one another – enough so that I decided to listen to all four today, and I
didn’t regret that decision. Bynum is one strong composer, that I knew, but
here he achieves an unparalleled level. “Navigation” opens wonderful
possibilities and combines carefully written-down avant-jazz passages, moments
of free improvisations, and numerous other states in between these extremes. And
Bynum is surrounded by top musicians: Jim Hobbs, Bill Lowe, Mary Halvorson, Ken
Filiano, Tomas Fujiwara, and Chad Taylor. I believe my favourite one is version
XII, which contains heavier rhythmic bits, but that feeling will probably
change with each subsequent listen. [Below: Listen to the album on
bandcamp.]
GABRIEL SALOMAN / Soldier’s
Requiem (Miasmah – merci à/thanks to Dense Promotion)
Deuxième album solo de Gabriel Saloman (une moitié des
Yellow Swans). Soldier’s Requiem
convient parfaitement à l’esthétique de l’étiquette Miasmah (qui publie aussi
Kreng et Svarte Greiner): mélange de post-classique, de drone, de bruitisme,
d’un gothique raffiné. “Mine Field” propose de splendides guitares planantes
qui évoquent Godspeed You Black Emperor, avant d’introduire un piano un peu
bancal qui nous plonge directement dans le territoire un peu horreur/suspense
de Kreng. On a aussi droit aux percussions d’une marche militaire de fin du
monde, entre autres bonbons amers. Pas parfait au niveau du “pacing”, mais très
réussi.
Second solo album
by Gabriel Saloman (one half of Yellow Swans). Soldier’s Requiem is a perfect fit for the Miasmah label (who
also has releases by Kreng and Svarte Greiner): a blend of post-classical,
drone, noise, and a sophisticated Gothic esthetic. “Mine Field” features
gorgeous guitar textures reminiscent of early Godspeed You Black Emperor,
before it introduces a clanky piano that takes us straight into Kreng’s
horror/suspens pasture. The percussion line of an end-of-the-world military
march also ranks among the bitter ear candy this album has to offer. Not
perfect pacing-wise, but an artistically successful album.
SHUB-NIGGURATH / C’étaient de
très grands vents (Musea)
Évidemment, les Français Shub-Niggurath ont peu
endisqué, ce qui donne l’impression que leur musique a progressé par d’immenses
bons. Or, cinq ans se sont écoulés entre Les
Morts vont vite (1986), un sommet du rock-in-opposition zeulesque, synthèse
d’Univers Zero et de Magma, et C’étaient
de très grands vents (1991), où l’improvisation et les techniques étendues
occupent beaucoup de place (mais moins que sur Testament). Ce deuxième disque studio est toute une aventure, une
écoute difficile. L’arrivée du batteur Edward Perreau change complètement la
donne – finesse, recherche et spontanéité remplacent la pesanteur (fort
agréable) du premier disque. Déroutant, même s’il y a des moments forts. Il
faut presque approcher ce disque comme l’œuvre d’un autre groupe.
Of course, French
band Shub-Niggurath recorded very seldomly, which gives the impression that
their music progressed in huge leaps. But five years went by between Les
Morts vont vite (1986), a magnum opus of
in the field of zeulesque RIO, a synthesis of the soundworlds of Univers Zero
and Magma, and C’étaient de très grands vents (1991), where free improvisation and extended techniques take a lot of
room (but not as much as on the next one, Testament). This second studio opus is quite an adventure, and a demanding
listen. The arrival of drummer Edward Perreau changed everything – finesse,
research, and spontaneity replaced the (quite enjoyable) heaviness of the debut
album. A surprising album, not without its highlights, but it should be
approached as the work of a different band, as for Testament.
link text really awesome content right here
ReplyDelete