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2013-11-22

2013-11-20: Ulrich Troyer, Emptyset, Krohn Jestram Lippok, GGRIL, KiV Orchestra, Melvins

Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-11-20

ULRICH TROYER / Songs for William 2 (4Bit - merci à/thanks to Dense Promotion)
William est une pédale d’effet. C’est aussi la vedette d’une bande dessinée (de Troyer) qui accompagne ce disque. Sympa. Je n’ai pas entendu (ou lu) le premier tome de cette série, mais j’aime bien celui-ci. Troyer, qui a déjà fait des trucs très expérimentaux, se contente ici de proposer des musiques plutôt dub, dansantes, aux rythmes profonds et aux ambiances éthérées. Les synthés analogiques et le mélodica donnent une impression dub très vintage. La finale, “Landscapes”, s’attarde trop (12 minutes), mais le reste est assez concis et très bien réalisé. Par contre, ça manque d’inspiration.
William is a stomp box. He is also the star of a comic book (by Troyer) that comes with this CD. Fun stuff. I haven’t heard (or read) volume 1, but I like this one fine. Troyer, who once did some pretty experimental music, here sticks to dub tracks, more chill room than dance floor, though beat-driven enough, with deep bass drums and ethereal ambiences. The analog synths and melodica give the music a vintage dub feel. The 12-minute finale “Landscapes” sticks around for too long, but the rest of the album is rather concise and very well produced. It’s a bit short on inspiration, though.

EMPTYSET / Recur (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
Recur est plus solide et agréable que le mini-album Collapsed. Le duo Emptyset continue dans sa veine de techno minimaliste… en poussant plus sa barque vers le bruitisme. Il arrive même à insuffler un peu de chaleur dans l’esthétique froide de l’étiquette Raster-Noton. Ça bouge, ça bouscule même, avec des éléments – bribes de rythme ou de mélodie – qui refont surface ici et là – thème de la récurrence.
Recur is stronger and more enjoyable than the Collapsed EP. The duo Emptyset keeps plowing the minimal techno field, though they’re starting to get noisier and busier. They even manage to breathe some warmth into the Raster-Noton label’s cold estheticism. This music moves around, bumps around, gets cluttered at times, with elements (strands of beats and melodies) resurfacing – “recurrence” is the theme here.

KROHN JESTRAM LIPPOK / Dear Mister Singing Club (Distillery - merci à/thanks to Dense Promotion)
Collaboration entre Alexander Krohn et le duo Tarwater (Bernd Jestram et Ronald Lippok). Chansons post-modernes mélangeant folk, pop, banjo, échantillons, moments étranges, en mode doux et délicat. Textes et notes de livret en allemand, ce qui fait que je suis plutôt perdu. Mais c’est agréable et juste assez iconoclaste pour garder les choses intéressantes.
A collaboration between Alexander Krohn and Tarwater (Bernd Jestram and Ronald Lippok). Post-modern songs blending folk, pop, banjo, samples, weird things, in a quiet and peaceful mode. Lyrics and liner notes in German only, so I’m a bit at a loss. But it’s an enjoyable release, just weird enough to keep things interesting despite the language barrier.

GRAND GROUPE RÉGIONAL D’IMPROVISATION LIBÉRÉE (GGRIL) / Combines (Tour de bras)
Les joyeux lurons de Rimouski ont pondu un vinyle qui s’avère être leur œuvre la plus achevée à ce jour. Pas d’invités cette fois – le GGRIL enregistre maintenant comme un grand. Combines, un vinyle rouge pétant, propose deux réalisations d’un jeu d’improvisation (“Jeu de cartes”), une improvisation collective et une improvisation à deux chefs d’orchestre. Très bon son, et des prestations exigeantes mais ludiques. “Situation à deux chefs” est particulièrement réussi: tension, conflits, résolutions, bel équilibre entre techniques individuelles et expression collective. Recommandé. Le vinyle vient avec une carte de téléchargement qui propose une pièce bonus enregistrée en concert (intéressante, mais la qualité sonore est inférieure).
The merry bunch from Rimouski have released an LP that turns out to be their strongest album to date. No guests this time – the GGRIL is recording on his own, like the big boy it has become. Combines, released on flashy red vinyl, features to realizations of an improvisation game (“Jeu de cartes”), a collective improvisation, and an improvisation with two conductors. Very good sound, and demanding yet playful performances. “Situation à deux chefs” (the two-conductor piece) is especially rewarding: tension, conflict, resolution, a fine balance between individual techniques and collective expression. Recommended. The LP comes with a download card that lets you download the album plus a bonus live track (interesting, but the sound quality is inferior).

KIV ORCHESTRA / Whole (Auris Media)
Le KiV Orchestra – collaboration entre le duo français Vialka et le groupe israëlien Kruzenshtern i Parohod – est de retour avec un vinyle, son premier long-jeu. Whole reprend l’essentiel du matériel présenté l’an dernier sur les mini-albums CD La Roue (que j’ai) et Extension (que je n’ai pas). La Roue moins une chanson sur la face A; Extension moins une chansons sur la face B. L’ensemble s’écoute très bien d’une traite. Avant-rock dément métissé d’éléments klezmer et de cette basse incroyablement sale et agile d’Igor Krutogolov, qui signe toutes les musiques (sauf deux). Textes en français, en anglais et en russe. De la face B, je retiens “Zakluchenny”, intelligemment tordue, et “Maki”, finale festive et rapide. De la face A, “Bad Bad Horror” demeure fabuleusement exagérée (le chant de Marylise Frecheville – pardon, FrenchEvil! – est incroyable là-dessus) et la traditionnelle “Po Shpalam” met à profit tous les points forts de ce supergroupe. Sur vinyle jaune, pas de code de téléchargement.  [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
KiV Orchestra – a collaboration between French duo Vialka and Israeli band Kruzenshtern I Parohod – is back with an LP, their full-length debut. Whole reuses most  of the material found on last year’s two CD EP La Roue (which I have reviewed) and Extension (which I didn’t receive). The A side features La Roue minus one track; the B side features Extension minus one track. They all sit very well together as a single – whole – album. Demented avant-rock blended with klezmer elements, and the indescribably dirty and agile bass playing of Igor Krutogolov, who penned all the music (except for two songs). Lyrics in French, English, and Russian. From the B side, I’m fond of the intelligently twisted “Zakluchenny” and the festive and past-paced finale “Maki.” On the A side, “Bad Bad Horror” remains marvelously overdone (Marylise Frecheville – excuse me, FrenchEvil’s vocals on this one are just incredible), and the traditional song “Po Shpalam” puts to good use all the strengths of this supergroup. On yellow vinyl, no download code.  [Below: Listen to the whole album on bandcamp.]

MELVINS / Tres Cabrones (Ipecac)
Je ne m’étais pas autant amusé avec un disque des Melvins depuis (A) Senile Animal. Retour aux sources, en quelque sorte: King Buzzo et Dale Crover renouent avec Mike Dillard, premier batteur du groupe. Et Crover passe à la basse pour l’occasion! Et les Melvins vont à la ferme – c’est du moins le thème principal de ce disque, oui, paysan. On s’amuse ferme avec une poignée de chansons très courtes, presque des gags, ultra efficaces (“Tie My Pecker to a Tree”). Ça cogne fort, ça buzze ferme, l’écriture est efficace, jusque dans la mini-épique “Dogs and Cattle Prods” (neuf minutes). On a rarement vu retour aux sources sonner aussi frais… et sentir autant le fumier!
I haven’t had this much fun with a Melvins album since (A) Senile Animal. The band went back to its roots, in a sense, since King Buzzo and Dale Crover re-enlisted original drummer Mike Dillard. And Crover took this opportunity to become the band’s bass player! Oh, and Melvins go to the farm it seems. Yes, the farm is the main theme of this peasant-like album. The handful of ultra-short, ultra-effective songs are a blast (“Tie My Pecker to a Tree”). The music hits hard and buzzes strong, and the writing is dead on, right down to the mini-epic nine-minute “Dogs and Cattle Prods.” Rarely has a back-to-roots album sounded so fresh… and smelled so much like manure!


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