2013-12-17
VIV CORRINGHAM / Walking (Innova)
La chanteuse Viv
Corringham propose avec Walking un
concept original et charmant: elle a demandé à quelques personnes de lui
proposer de prendre une marche, tout simplement – un trajet ayant une
signification pour eux. Elle a enregistré ces ballades à pied, conversations
comprises. Puis, elle a refait le même trajet seule, en tentant de récreer
l’atmosphère par le chant. Enfin, elle a réalisé un montage de ces sources pour
composer sept pièces de trois à dix minutes. Les conversations, toutes en
anglais, se mêlent aux vocalisations de Corringham et aux sons des endroits
visités. Finement réalisé, attachant, mais l’idée s’épuise vers la fin.
With Walking, singer Viv Corringham
delivers an original and charming concept: she simply asked people to take her
on a walk – a course that has a special meaning for them. She recorded these
walks, conversations included. Then, she repeated those walks on her own while
trying to recreate the feel of the original walk through singing. Finally, she
composed seven 3-to-10-minute field recording pieces by editing and mixing
these sources together. Conversations blend in with Corringham’s vocalizations
and the sounds of the locations she and her companions walked through. Finely
produced, endearing, but the interest tends to wear off toward the end.
SALMO / Salmo (Salmo)
Créature étrange que
ce disque, un album concept, une ode à la truite! Salmo (ça sent le poisson
comme nom) est un trio guitare/basse/batterie composé de Grégory Compagnon,
Kévin Gouthard et Olivier Guyomar. Compagnon est responsible de tout le concept
(textes, musiques, dessins, etc.). En 30 minutes, on suit le périple d’une
truite, de l’éclosion de l’œuf jusqu’à sa digestion par un héron. Rock complexe
mais tant que ça – ça me rappelle le premier disque de Jack Dupon, côté musique
et côté folie – surtout instrumental, sauf pour “Le Festin du Héron”. Disque
court donc, et qui se termine en queue de poisson avec le groupe qui nous passe
un “Won Ton On” (les amateurs de Zappa sauront de quoi je parle).
A strange creature, this concept album about a trout!
Salmo (a fishy band name if there ever was) is a guitar/bass/drums trio
consisting of Grégory Compagnon, Kévin Gouthard, and Olivier Guyomar. Compagnon
did everything in therms of music, lyrics/texts, drawings, etc. In 30 minutes,
we follow the life of a trout, from eclosion to digestion by a heron.
Complex/not-so-complex rock thast reminds me of Jack Dupon’s debut CD, in terms
of both music and and zaniness. Mostly instrumental, except for “Le Festin du
Héron.” A short record capped by a very fishy ending: the band pulls a “Won Ton
On” on us (Zappa fans should catch my drift).
SARAH NEUFELD / Hero Brother (Constellation)
La violoniste d’Arcade
Fire a pondu en 2013 un premier album solo qui convient parfaitement à l’écurie
Constellation: éléments de post-rock et de post-classique, musicalité conjuguée
avec l’auxiliaire recherche, le tout réalisé par Nils Frahm. Un disque
instrumental agréable, posé, mesuré, mélancolique aussi. Neufeld ne s’y dépeint
pas sous les traits d’une virtuose, mais sous celui d’une artiste sensible –
aux résonances de l’instrument, aux relations entre les sons.
Arcade Fire violinist Sarah Neufeld released her solo
debut in 2013, a platter that fits perfectly with Constellation Records’
artistic direction: elements of post-rock and post-classical, musicality paired
with research – and the sessions were produced by Nils Frahm. An enjoyable
instrumental album, measured, serious, melancholic too. Neufeld is not depicted
here as a virtuoso, but as a sensitive artist – sensitive to her instrument’s
resonances and to the relationships between sounds.
COLIN STETSON / New History Warfare Vol. 3: To See More Light (Constellation)
Tant qu’à chroniquer
Sarah, aussi bien chroniquer Colin aussi (ils sont en couple). Le troisième
album solo du grand souffleur montréalais est à la hauteur de sa renommée. On a
droit à 50 minutes de saxos puissants et de techniques étendues. Incroyablement difficile de croire qu'il n'y a aucune mise en boucle là-dedans… et pourtant! Le vrai talent de Stetson réside dans son sens du “juste
assez” – inutile d'étirer la sauce. Même dans “To See More
Light” (15 minutes), il dose parfaitement force, intensité et profondeur – et
il y en a de la force dans cette pièce dominée par le saxo basse. L’ombre au
tableau de ce disque, c’est son invité spécial, le chanteur de Bon Iver, qui,
somme toute, ajoute bien peu de choses et ne fait que détourner l’attention du
réel intérêt de ce disque. [Ci-dessous: “High Above a Grey Green Sea”.]
Since I’m reviewing Sarah, I might as well review
Colin (they are a couple). Montréal’s loudest horn blower has delivered a third
solo album on par with his renown. 50 minutes of powerful sax playing and noisy
extended techniques. Incredibly difficult to believe that there's no looping involved… and yet! Stetson’s true talent is his
sense of “just enough” – no need to overextend things. Even in
the 15-minute behemoth “To See More Light” he gives us the right dose of
strength, intensity and depth. The only flaw of this record is its special guest,
Bon Iver’s singer, who actually brings very little to the table, nothing more
than a distraction. [Below: “High
Above a Grey Green Sea.”]
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