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2013-10-25

2013-10-24: Bean, Robert Marcel Lepage, Mona Lisa, Belhomme/Esposito


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-10-24

BEAN / I ♥ Bean (Bean)
Ce matin aussi, je commence par deux productions québécoises. Bean est un trio montréalais composé de Marie-Claire Durand au piano et au Fender Rhodes, du contrebassiste Joel Kerr et du batteur Mark Nelson. Jazz improvisé, courtes pièces (sauf exception), quelques compositions pour lier la sauce. Très belle atmosphère, feutrée avec un côté “interzone”. Et un disque très cohérent. La suite finale “In a Psalm Knee/Bayou/Wolf, Monk, Fish” (la plus longue pièce du disque à dix minutes) réussit à enchaîner le plus naturellement du monde: une compo angulaire, une impro Rhodes/batterie ultra minimaliste, et une improvisation à trois voix complètement spaced out. Bravo. Pour un premier disque en plus? Wow.  [Ci-dessous: Écoutez l’album sur Bandcamp.]
I’ll start with a couple of Québécois releases this morning too (see yesterday’s entry). Bean is Montreal trio consisting of Marie-Claire Durand on piano and Fender Thodes, bassist Joel Kerr, and drummer Mark Nelson. Improvised jazz, short pieces (except for one), a few compositions thrown in to thicken the sauce. Very fine mood, soft-spoken with an “interzone” feel. And a highly coherent record. The closing suite “In a Psalm Knee/Bayou/Wolf, Monk, Fish” (the longest track at 10 minutes) manages to segue together naturally an angular composition, an ultra minimalistic Rhodes/drums duet, and a spaced out vocal trio. Congratulations. And this is their debut? Wow.  [Below: Listen to the album on Bandcamp.]

ROBERT MARCEL LEPAGE / Le Lait maternel (Ambiances Magnétiques)
Robert Marcel Lepage, membre fondateur d’Ambiances Magnétiques, est de retour avec un nouveau disque colligeant des musiques de film enregistrées entre 2003 et 2010. Dix-huit courtes pièces couvrant plusieurs genres et déployant un humour et une sensibilité qui me sont très familiés. C’est comme retrouvé un vieil ami perdu de vue. Non, ça n’a pas la force de La Plante humaine ou la fantaisie tout azimut de Les clarinettes ont-elles besoin d’un escalier de secours, mais ça vaut tout de même le détour.
Robert Marcel Lepage, a founding member of Ambiances Magnétiques, is back with a new CD culling film music recorded between 2003 and 2010. Eighteen short pieces covering several genres, in which I hear a form of humour and a sensibility I know very well. No, this one does not have the strenght of La Plante humaine nor the zaniness of Les clarinettes ont-elles besoin d’un escalier de secours, but… it’s still worthy of your time, and it puts a firm smile on my face.

MONA LISA / Le petit violon de Monsieur Grégoire (Musea)
Petit moment de nostalgie – j’ai dû entendre ce disque dans mes premières années de rock progressif, mais ça fait longtemps. Je tombe dessus par hasard sur eMusic, alors voilà. Une belle galette de rock progressif s’inspirant de Genesis et de Premiata Forneria Marconi, avec ce côté théâtral typiquement français. Le petit violon…, troisième album du groupe (1977), vaut le meilleur d’Ange et réussit à accoter la stature d’Osanna.
Allow me a bit of nostalgia – I must have heard this record during the first years I was deep into progressive rock, but that’s a long time ago. I just stumbled upon it on eMusic, so here it is. A very fine platter of progressive rock inspired by Genesis and Premiata Forneria Marconi, with this oh-so-typically-French theatrical side. Le petit violon…, their third LP (1977), is on par with Ange’s best material and can match the level of Osanna.

GUILLAUME BELHOMME & MICHAEL ESPOSITO / L’enveloppe/In the Silence of a Watery Grave (Lenka Lente)
Contrairement aux habitudes de ce blogue, L’enveloppe de Guillaume Belhomme n’est pas un disque, mais un livre – une plaquette de 32 pages tirée à 300 exemplaires, dont 100 sont accompagnés d’un mini-CD proposant une pièce de huit minutes de Michael Esposito. C’est tout à fait à propos – et à temps pour l’Halloween – puisque la nouvelle de Belhomme est, pour simplifier, une histoire de revenante, alors qu’Esposito est l’homme qui fait chanter les morts – il utilise des enregistrements de phénomènes de voix électroniques (des messages d’origine inconnue captés sur des enregistrements) pour construire des pièces d’art sonore. “In the Silence of a Watery Grave” est une pièce particulièrement crue, aux enchaînements très cassés; ce n’est pas sa meilleure œuvre. Quant à Belhomme, il adopte dans sa nouvelle une syntaxe surannée qui place la narration hors du temps, ainsi qu’une narration cyclique qui rappelle Sarraute ou Robbe-Grillet – un étrange chassé-croisé entre une revenante qui veut capturer une âme et un homme qui ne demande que ça.
Going against the motus operandum of this blog, Guillaume Belhomme’s L’enveloppe is a book, not a record. A small 32-page book published in an edition of 300, 100 of which are accompanied by a 3” CD featuring an eight-minute piece by Michael Esposito. It’s a good match-up – right in time for Halloween – since Belhomme’s short story (in French) is a ghost story, and Esposito is the man who makes the dead sign – he uses electronic voice phenomena recordings (messages of unknown origins caught on tape) to build sound art pieces. “In the Silence of a Watery Grave” is a surprisingly crude track, with sharply-cut edits; it is not his best work. As for Belhomme, he uses old-fashioned syntax to set his tale out of time, and a cyclical form reminiscent of Nouveau Roman writers like Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet – a strange crisscross between a ghost looking to capture a soul, and a man who is almost begging for that.

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