Journal d'écoute / Listening Diary
2013-09-18
ALESSANDRO BOSETTI / Der
Italienische Manierismus (Con-V)
Alessandro Bosetti est un artiste fascinant à suivre.
Jamais ses projets ne se ressemblent. Ce disque paru l’an dernier combine
musique électroacoustique, improvisation musicale et récitatifs. “Rosso”: une
étrange aventure musicale, résultat d’une pensée hybride et très bien définie.
“Fantozzi vs. Dalla”: des cris, des vocalisations qui déstabilisent. “Our
Positions”: un texte en boucle, répété sur un ton monocorde pendant neuf
minutes, alors que les ambiances autour se transforment. Etc… Conceptuel, pas
palpitant, mais avec une perfection de forme.
Alessandro
Bosetti is a fascinating artist to follow. He always comes up with
different-sounding projects. This CD from last year combines electroacoustic
music, musical improvisation, and recitations. “Rosso”: a strange musical
journey, the fruit of well-defined hybrid thinking. “Fantozzi vs. Dalla”:
destabilizing screams and vocalizations. “Our Positions”: a looping recitation
repeated on a deadpan tone for nine minutes, while ambiences around it evolve.
Etc. Conceptual, not a thrilling listen, but each piece achieves perfection of
form.
XiFu Sagas est un groupe montréalais dirigé par le
contrebassiste Simon Chung. One Last
Dance est un album concept, une suite d’une heure en 18 partie racontant
l’histoire d’un couple qui, à travers les âges, se retrouve encore et encore
sur le plancher de danse. La musique de Chung emprunte au plain-chant, à
l’opéra, au “ballroom” et au rock-in-opposition. Le résultat est inusité, digne
d’intérêt malgré une qualité d’enregistrement décevante (mais c’est une
autoproduction, et un premier disque). Les parties “ballroom” commençaient à me
lasser, par contre, mais il y a bien d’autres choses à apprécier ici. [Ci-dessous: Le module Bandcamp ci-dessous
propose six extraits de l’album.]
XiFu Sagas is a
band from Montreal, led by doublebassist Simon Chung. One
Last Dance is a concept album: an 18-part
one-hour suite telling the tale of a couple who, through the ages, meet again
and again on the dancefloor. Chung’s music borrows from plain-chant, opera,
ballroom dance, and rock-in-opposition. It’s a unusual mix, and the results are
worthy of your time, despite a mediocre sound quality (but it’s a
self-production, and their debut album). The ballroom bits get a bit tiresome
at the end, but there’s plenty else here.
[Below: The Bandcamp applet below features six tracks from the
album.]
SUUNS / Images du futur
(Secret City Records)
Toujours à Montréal, avec ce groupe de rock néo-new
wave qui me rappelle Trans Am, Pony Hoax et même Witchy Poo. Lignes de basse et
de synthé minimalistes, chanteur mystérieux. Ça vient un peu déprimant et
monotone à la longue, et ce n’est pas d’une grande originalité, mais certaines
chansons sont réussies, comme “Powers of Ten” et “Mirror Mirror”.
Still in Montreal
with this neo-New Wave rock band. They remind of Trans Am, Pony Hoax, and even
Witchy Poo. Minimalist bass and synth lines, mysterious singer. It gets a bit
monotonous and depressive on the long run, and it’s not particularly original,
but some of the songs are pretty good, especially “Powers of Ten” and “Mirror
Mirror.”
DUCHESS SAYS / In a Fung Day
T! (alien8 recordings)
Il fut un temps où l’étiquette alien8 était à la fine
pointe de la musique d’avant-garde. C’est à se demander ce qui s’est passé. Je
n’ai rien contre Duchess Says – oui, encore des Montréalais (je crois) – mais
le rock indie n’est rien de plus que du rock indie. Influences du no-wave et de
la new-wave, mais surtout du punk. Un fond de God is My Co-Pilot, peut-être,
mais pour le reste c’est prévisible et peu inventif.
There was a time
when alien8 was at the top of the avant-garde music world. It makes you wonder
what happent to this label. I have nothing against Duchess Says – yes,
Montrealers again – but their indie rock is nothing more than… indie rock. No-wave
and new-wave influences, but mostly punk. A bit of God is My Co-Pilot perhaps.
Predictable, with little invention.
TARA
KING TH. / Hirondelle et Beretta (Petrol Chips)
Tout frais paru, cet album concept du groupe Tara King
Th., qui fait dans la pop rétro, kitsch et cinématique. Hirondelle et Beretta est présenté comme la musique d’un film qui
existe uniquement sous forme de photo-roman (en pdf, inclus avec le
téléchargement). C’est une histoire d’amour et d’espionnage, et le visuel est
très léché et fidèlement d’époque. L’album consiste en 18 courtes pièces, soit
des chansons et des ponts instrumentaux. L’orgue, le Mellotron et le
synthétiseur monophonique sont à l’honneur, ainsi que la basse Rickenbacker. La
chanteuse est typiquement française – un filet de voix ingénu. On aimerait
parfois qu’elle ait plus d’assurance. Cette fausse trame sonore m’en rappelle
une vraie: celle qu’Alain Goraguer a signé pour le film d’animation La Planète sauvage. Gardez le côté psychédélique,
enlevez le côté “spatial”. Sympa, amusant, réussi. Disponible uniquement en
téléchargement pour l’instant, mais une édition sur cassette est prévue en
octobre. [Ci-dessous: La bande annonce.]
Just out, this
concept album by Tara King Th., a band playing retro-kitsch-cinematic pop
music. Hirondelle et Beretta is packaged as a soundtrack for a film that exists only as a photo
romance (included with the download as a pdf file. It is a story of love and
espionnage, and the visuals are top notch and perfectly vintage. The album
consists of 18 short pieces – songs in French and instrumentals. Organ,
Mellotron, and monophonic synths are up front; so is the Rickenbacker bass
guitar. The female singer is typically French, with a fragile voice that
portrays innocence – at times I wish she had more assurance. This fake
soundtrack reminds me of a real one: Alain Goraguer’s music for the animation
film La Planète sauvage. Same
psychedelia, just forget the “space” element of the latter. Fun and successful.
Available only in download form for now, but there’s a cassette edition due out
in October. [Below: The album
trailer.]
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