Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-18
K-SPACE / Black Sky (Setola
di Maiale)
Les albums de K-Space sont trop rares. En voici un
fraîchement paru chez l’italienne Setola di Maiale, mais enregistrée en concert
en avril 2009. Le trio demeure constitué de Gendos Chamzyryn (chant,
percussions), Tim Hodgkinson (anches) et Ken Hyder (percussions). Une pièce de
46 minutes, pure splendeur d’improvisation shamanique. Une performance d’une
grande intensité, pas tant dans le nombre de sons à la minute, mais dans le
sérieux, la profondeur, la transe qui s’en dégage. Ce trio est dans une classe
à part depuis ses débuts (milieu des années 90) et il n’a rien perdu de sa
pertinence.
K-Space’s albums are too few and far between.
Here’s a fresh one, just out on the Italian label Setola di Maiale, though
recorded live in April 2009. The trio is still Gendos Chamzyryn on vocals &
percussion, Tim Hodkinson on reeds, and Ken Hyder on percussion. A single
46-minute piece, gorgeous shamanic improvisation. Highly intense – not in terms
of notes/sounds per minute, but because of the seriousness, depth, and trance
emanating from it. This trio was already in a category of its own back in the
mid-‘90s, and they haven’t lost a iota of their relevance.
YANG JING & CHRISTY DORAN / No. 9 (Leo Records)
Restons dans une thématique “exotique” avec cette
collaboration inusitée entre la joueuse de pipa Yang Jing (le pipa est un luth
traditionnel chinois) et le guitariste de jazz Christy Doran, ici à
l’électrique. Quatre compositions de Jing, deux de Doran et une étonnante de
“In a Silent Way.” Peu de choses rapprochent les deux instruments, outre qu’ils
sont à cordes, et leur juxtaposition ne me convainc pas entièrement. Or, il y a
de beaux moments sur ce disque, qui a le mérite d’offrir une approche
originale. Seulement, No. 9 ne transcende pas son état “musique
traditionnelle chinoise + jazz”.
Let’s continue in an “exotic” theme, with this
unusual collaboration between pipa player Yang King (the pipa is a traditional
Chinese lute) and jazz guitarist Christy Doran, here on electric guitar. Four
compositions by Jing, two by Doran, plus a surprising reading of “In a Silent
Way.” These two instruments have little in common, beside the fact that they have
strings, and their juxtaposition is not entirely convincing here. There are
moments of beauty on this record, which has the merit of offering something
new. However, No. 9 doesn’t manage to go beyond “traditional
Chinese music + jazz.”
CHARLES BARABÉ / Taches (La
Cohu)
À court de pseudos, le victoriavillois Charles Barabé
publie Taches sous son propre nom. Il s’agit d’une cassette, comme toutes les
parutions de son étiquette La Cohu. Deux pièces de 19 minutes, deux parties
d’un même tout, où Barabé organise électroniques, synthétiseurs et percussions.
L’ensemble est dynamique, riche, énigmatique, immersif aussi. Musique qui
surprend et qui tisse son propre sens au fil du temps. Belle réalisation.
Barabé gagne des galons. [Ci-dessous: Un extrait.]
Victoriaville-based Charles Barabé has run out of
aliases, so he released Taches under his own name. This is a
cassette-only release, like all the items in his label La Cohu’s catalogue. Two
19-minute tracks, two parts of a single whole where Barabé mixes electronics,
synths and percussion. The music is dynamic, rich, puzzling, and immersive.
Surprising music that weaves its own logic fabric as it unfolds. Strong
production values. Barabé is getting better and better. [Below: An excerpt.]
MORT / Plethora (La Cohu)
Une autre cassette chez La Cohu, cette fois d’un trio
baptisé Mort et constitué de Jesse Osborne-Lanthier, Samuel Vipond et Matthew
Waddell. Électroniques expérimentales riches en larsen, échantillons (où est-ce
de la “vraie” batterie?) et bruits de tout genre, solidement ficelés en deux
suites de 20 minutes. J’aime beaucoup.
Another tape from La Cohu, this one by a trio
called Mort and consisting of Jesse Osborne-Lanthier, Samuel Vipond, and
Matthew Waddell. Rich experimental electronic music, with feedback, sampling
(or is it real drums?), and noises of all kinds, all tightly woven into two
20-minute suites. I like it a lot.
Il s’est écrit bien des choses sur ce disque, et
l’univers n’a clairement pas besoin que j’y ajoute un roman. Disons que je suis
ambivalent. Première écoute agréable. Certaines chansons sont bien écrites.
Déçu de l’uniformité du son sur l’album – la palette est mince – et de
l’uniformité dans la durée des pièces – toute de format radiophonique. “How
Does the Grass Grow?” , “The Stars (Are Out Tonight)” et “The Next Day”
ressortent du lot. Tout de même content de la présence de David Torn et de Tony
Levin sur quelques pièces. La voix de Bowie a perdu en tessiture, mais elle
demeure reconnaissable entre toutes. Encore une fois: déçu des arrangements,
trop monotones. [Ci-dessous: Splendide
vidéomusique officielle pour “The Stars (Are Out Tonight).”
A lot has been published already about this record,
and the world doesn’t need another few pages, so I’ll keep it short. I’m
ambivalent. Enjoyable first listen. Some songs are well written. I’m
disappointed by the lack of diversity in the album’s sound – the palette is
narrow – and the tracks’ duration – all radio formatted. “How Does the Grass
Grow?,” “The Stars (Are Out Tonight),” and “The Next Day” stand out. Happy to
find David Torn and Tony Levin playing on a few tracks. Bowie’s voice has lost
some range, but it remains his. Again: the arrangements disappoint, too
monotonous. [Below: Fabulous official music video for “The Stars (Are Out
Tonight).”]
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