Journal d'écoute / Listening Diary
2013-02-22
KRISTOFFER LO / Anomie (Gigafon)
Ça dit “tuba amplifié” et c’est tout. Et c’est presque
incroyable. Anomie est une pièce d’électronique expérimentale
ambiante de 60 minutes – c’est du moins ainsi que je la perçois. J’en arrive à
la conclusion que Lo utilise des électroniques et de la mise en boucle pour
arriver à tisser des paysages sonores aussi riches et immersifs avec seulement
un tuba. J’en déduis aussi qu’il utilise des techniques étendues,
particulièrement au niveau des harmoniques, pour produire des sons parfois
étonnament cristallins. Et qu’en est-il de cette boucle haut perchée,
fantômatique, on dirait presque une voix de femme? Aucune idée. Mais c’est fascinant,
poignant et, évidemment, fort en basses fréquences. [Ci-dessous: Écoutez l’album
en entier sur soundcloud.]
It says “amplified tuba” and that’s all. And It’s
almost unbelievable. Anomie is a 60-minute piece of
experimental ambient electronic music – at least, that’s what it sounds like. I
come to the conclusion that Lo is using electronics and looping to weave such
rich and immersive soundscapes with only a tuba. I also deduct that he is using
extended techniques, especially in the harmonics department, to produce the
most cristalline sounds heard here. And what of this high-pitched ghostly loop
that sounds like a woman’s voice? No idea. But it’s fascinating, poignant, and
of course heavy in bass frequencies.
[Below: Listen to the whole album on soundcloud.]
CORTEX / Göteborg (Gigafon)
C’est officiel, je suis maintenant un fan de
l’étiquette Gigafon. Aucune déception dans la fournée écoutée depuis quelques
jours. Göteborg est un disque de jazz actuel mordant, qui
allie intelligence et passion. Cortex est un quartet: trompette, saxo,
contrebasse, batterie. Moins original que les propositions de Kristoffer Lo ou
Tone Åse sous la même étiquette, mais très réussi.
It’s official, I am now a fan of the Norwegian
label Gigafon – not a single disappointment in the bunch of releases I’ve
listened to these last few days. Göteborg is an avant-jazz record
with bite, intelligence, and passion. Cortex is a quartet: trumpet, sax,
doublebass, drums. Less original than the Kristoffer Lo’s or Tone Åse’s
propositions on the same label, but still a very convincing effort.
HOT AND COLD / Hogwild Manifesto (Jungulous Records)
Hot and Cold est une collaboration inusitée entre les
guitaristes électriques Aaron Dugan et Anders Nilsson. Inusitée parce que le
rock y rencontre l’avant-garde. Ces deux guitar heroes proposent trois duos (30
minutes en tout) à l’écriture parfois précise parfois lâche, faisant appel à un
langage riche (minimalisme, sérialisme, dadaïsme, etc.). Même pour un habitué
des musiques actuelles et de l’improvisation libre comme moi, ça sonne décalé.
Et réussi.
Hot and Cold is an unusual collaboration between
electric guitarists Aaron Dugan and Anders Nilsson. Uusual because rock music
meets the avant-garde. The two guitar heroes deliver three duos (30 minutes in
all) showcasing minute composition interspersed with looser moments and
displaying a rich vocabulary (minimalism, serialism, Dada, etc.). Even for a
seasoned experimental music lover like me, it’s just plain odd. And
artistically successful.
THE LEGENDARY PINK DOTS / Chemical Playschool 15 (Rustblade)
Cela fait 7 ans que les Dots ne nous avaient pas
offert un volume de Chemical Playschool (le précédent remonte à 2006 et
s’intitulait Alchemical Playschool, c’était un
bijou). Cette fois, le groupe expérimente (c’est l’objectif de la série:
expérimenter, recycler, désorienter) avec la ballade. La voix d’Edward Ka-Spel
occupe donc beaucoup d’espace (une grosse différence par rapport au volume
précédent). Un album ambiant, riche en passages instrumentaux aussi, avec cinq
pièces allant de trois à 20 minutes. “Immaculate Conception” (9 minutes) est le
moment fort. Et disons le franchement, ce disque est plus satisfaisant que Seconds
Late for the Brighton Line.
It’s been seven years since The Dots have delivered
a volume of Chemical Playschool (vol. 14 came out in 2006 and
was actually entitled Alchemical Playschool, no number, and
it was a gem). This time, the band is experimenting (that’s what the series is
about: experimenting, recycling, disorienting) with the ballad. Edward
Ka-Spel’s voice is at the foreground (quite a difference from the previous
volume). An ambient album, also rich in instrumental passages, with five tracks
ranging from 3 to 20 minutes. “Immaculate Conception” (9 minutes) is the
highlight. And it’s a more satisfying platter than Seconds Late for
the Brighton Line.
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