Journal d'écoute / Listening Diary
2013-01-29
ÉRIC NORMAND / Data Low-Fi Duets (Monotype)
Le Rimouskois Éric Normand qui publie un album chez
Monotype, une des étiquettes les plus prisées des musiques expérimentales? Wow!
Et c’est un disque de haut calibre qui met en valeur son travail bruitiste. Il
y joue des électroniques et des effets de basse dans une série de duos avec des
partenaires épisodiques (des partenaires auxquels il n’est pas fidèle, d’où le
Low-Fi du titre, parce que le son de l’album, lui, est irréprochable).
Christine Sehnaoui Abdelnour, Martin Tétreault, Sébastien Cirotteau et Mario
Gauthier font chacun une ou deux danses avec Normand. Malgré cela, l’album
présente une belle unité d’ensemble, soit une approche fondé sur le bruit.
Solide.
Rimouski-based artist Éric Normand releasing an
album on Monotype, one of the best-rated experimental music labels of today?
Cool! And it’s a very strong record to boot, one that highlights his work as a
noisician. Here he plays home-made electronics and bass effects, in a series of
duets with partners he rarely works with (partners he is not faithful to, hence
the title’s “low-fi” – the sound is stellar, but it’s a play on “fidélité”, the
French word for faithfulness). Christine Sehnaoui Abdelnour, Martin Tétrault,
Sébastien Cirotteau, and Mario Gauthier each gets one or two turns with
Normand. Despite that, the album features a strong sense of unity, thanks to
the noise-based approach that ruled all of these encounters. Convincing stuff.
ERNESTO RODRIGUES, KATSURA YAMAUCHI & CARLOS SANTOS / Three
Rushes (Creative Sources)
Grande surprise: l’altiste portugais Ernesto Rodrigues
joue ici... de la harpe! C’est la première fois que je l’entends à un autre
instrument que l’alto. Il est ici en compagnie du saxophoniste japonais Katsura
Yamauchi et de l’électronicien Carlos Santos. Three Rushes est un
disque court (33 minutes) qui se décline en trois improvisations libres de type
réductionniste. Rodrigues approche la harpe comme une source sonore à frapper,
frotter et, oui, parfois, pincer. Des pièces plutôt sombres, arides, d’écoute
difficile. Ce n’est pas la musique la plus riche d’enseignements qu’ait
endisqué Rodrigues.
Big surprise: Portuguese viola player Ernesto
Rodrigues is heard here... on harp! It’s the first time I hear him on anything
else than viola. He is in the company of Japanese sax player Katsura Yamauchi
and electronician Carlos Santos. Three Rushes is a short record
(33 minutes) consisting of three free improvisations of the reductionist
persuasion. Rodrigues approaches the harp like a sound source made to be
struck, brushed and occasionally pinched. Rather dark pieces, dry, a demanding
listen. This is not the most enriching music Rodrigues has committed to record.
MOSTLY OTHER PEOPLE DO THE KILLING / Slippery Rock! (Hot Cup Records - merci à/thanks to
Braithwaite & Katz)
Nom de Dieu, quelle horrible pochette! Évidemment,
c’est volontairement kitsch – et ça rappelle celle du deuxième album des Vacuum
Boys. Mostly Other People Do the Killing n’en sont pas à leur premier disque,
mais celui-ci est plus jazz que jamais. Plus écrit aussi. Neuf pièces de jazz
fougueux, inspiré, qui ose avec réserve mais met toute la gomme au chapitre de
l’énergie. C’est fort réussi, contagieux même. Peter Evans (trompette) et Jon
Irabagon (saxo) forment une première ligne du tonnerre. En passant, Irabagon a
le vent dans les voiles ces temps-ci – je dresserai son portrait musical à
Délire actuel prochainement. [Ci-dessous:
Vidéomusique officielle pour la pièce “Yo, Yeo, Yough”.]
Dear Lord, is that an ugly album cover! Of course,
it’s intentionally over-the-top kitsch – and strongly reminiscent of The Vacuum
Boys’ second album. Mostly Other People Do the Killing have some mileage on
their counter, but they’ve never sounded as jazz as now. Or written-down. Nine
lively, inspired jazz tunes that show some boldness but mostly a lot of drive.
It’s very well done, successful, infectious even. Peter Evans (trumpet) and Jon
Irabagon (sax) make a killer front line. By the way, Irabagon is in a release
spree – I’ll be drawing his musical portrait on Délire actuel soon. [Below: Official music video for the
track “Yo, Yeo, Yough.”]
COPERNICUS / Deeper (Nevermore - merci à/thanks to Moonjune)
La réédition du catalogue de Copernicus se poursuit. Deeper est
d’abord paru en 1987. C’est un disque solide, plus solide que les précédents –
Copernicus s’est défait du côté un peu punk de ses débuts, la qualité sonore
est meilleure, ses harangues gagnent en efficacité. Il est entouré d’une
trentaine de musiciens mais, surtout, encore et toujours, de Pierce Turner et
de Larry Kirwan. C’est Deeper qui établit le modus operandi de
Copernicus et qui le consacre – ce disque fera l’objet d’une tournée de
concert, en Europe de l’Est particulièrement, immortalisée dans le film Live
in Prague. Personnellement, la voix de Kirwan, qui assure les
répons, m’irrite constamment, mais pour le reste, textes et accompagnements
vont de pair. Et Copernicus n’est pas encore obnubilé par la cosmogonie et la
physique atomique – il en parle déjà, mais pas que de ça.
The Copernicus back catalogue reissue program
carries on. Deeper first came out as an LP in 1987. It’s a
strong record, stronger than the previous ones – Copernicus has ridden himself
of the punk overtones of his beginnings, sound quality is better, his rants are
getting more efficient. He is surrounded by a cast of 30+ musicians, but mostly
supported by Pierce Turner and Larry Kirwan. Deeper is the
album that set Copernicus’s m.o. and brought him consecration – it would be
turned into a concert tour, in Eastern Europe particularly, with one show
immortalized in the film Live in Prague. I found Kirwan’s back
vocals irritating, but that aside Copernicus’s vocals and the music backdrops
go hand in hand. And Copernicus is not yet obsessed with cosmogony and nuclear
physics – he’s already ranting about them, but other topics are covered.
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