Journal d'écoute / Listening Diary
2013-01-24
IVO MALEC / Triola ou Symphonie pour moi-même (Recollection
GRM/Editions Mego/ina-GRM - merci à/thanks to Dense
Promotion)
L’ina-GRM réédite sur format vinyle deux œuvres d’Ivo
Malec remontant aux années 1970. Deux pièces étonnamment bruitistes pour de la
musique électronique académique de l’époque. “Bizarra” est un déluge de
transformations et de manipulations très physiques du matériau sonore.
“Triola”, en trois mouvements, explore d’une manière un peu plus zen les
propriétés de matériaux simples, mais encore là l’originalité de l’approche de
Malec est frappante – à se demander pourquoi son nom n’est pas cité plus
souvent.
ina-GRM has reissued on LP two works from the ‘70s
by Ivo Malec. Two surprisingly noisy works, for academic electronic music from
that era. “Bizarra” is a flood of highly physical transformations and manipulations
of sonic materials. The three-part “Triola” explores the properties of simple
materials with a little more serenity, although again Malec’s highly original
approach is striking. Makes me wonder why his name isn’t mentioned more often.
WIND TRIO / Old School New School No School (Creative Sources)
Pas très original comme nom de trio, mais derrière se
cachent trois excellents musiciens portuguais: João Pedro Viegas, Paulo Chagas
et Paulo Curado. Ils maîtrisent tous plusieurs instruments de la famille des
vents: flûtes, clarinettes, saxophones, même le hautbois. Les 11 pièces de ce
disque explorent divers jeux harmoniques, des assemblages de techniques
étendues, mais aussi des mélodies et des jeux d’ensemble. Parfois aride, mais
très beau.
Not the most original of group names, but behind it
hide three excellent Portuguese musicians: João Pedro Viegas, Paulo Chagas, and
Paulo Curado. They all have mastered several wind instruments: flutes,
clarinets, saxophones, even the oboe. The CD’s 11 tracks explore various
harmonic interplays and assemblages of extended techniques, but also melodies
and ensemble playing. Arid at times, but often beautiful.
ANTHONY BRAXTON / Tentet (Paris) 2001 (New Braxton House)
La parution numérique de janvier 2013 chez New Braxton
House est un excellent enregistrement du tentette du maître, en concert au
festival Banlieues Bleues. La composition à l’honneur est la 292, précédemment
endisquée uniquement sur un DVD audio paru chez Rastascan, dans une version
enregistrée en 2003. L’interprétation est très longues - 84 minutes - mais
truffée de moments magiques et, encore une fois, la qualité sonore est
exemplaire.
New Braxton House’s download-only release for
January 2013 is a fantastic recording of the master’s tentet at the Banlieues
Bleues festival. Composition 292 – previously available only as a 2003
recording included on a Rastascan audio DVD – is given a very long (84 minutes,
too long for a CD release) performance. It’s full of magical moments, and sound
quality is excellent.
JASON KAO HWANG / Burning
Bridge (Innova)
Avec Burning Bridge, Jason Kao Hwang propose une
fusion élégante, pertinente et très vivante des musiques occidentales et
orientales. Cinq longues pièces (79 minutes en tout) pour un ensemble de jazz
actuel (violon, cornet, trombone, contrebasse, tuba, batterie) augmenté d’un
pipa et d’un erhu, deux instruments traditionnels chinois (respectivement un
luth et un violon sur pique). Les pièces ont toutes tendance à s’allonger
inutilement, mais l’écriture est vive et nuancée, et ça fonctionne à merveille.
[Ci-dessous: Un extrait de l’album, en concert.]
With Burning Bridge, Jason Kao Hwang delivers an
elegant, relevant, and thriving fusion of Western and Eastern music. Five long
pieces (79 minutes in all) for an avant-jazz ensemble (violin, cornet,
trombone, doublebass, tuba, drums) augmented with pipa and erhu, two traditional
Chinese instruments (respectively a lute and an upright violin). The pieces all
tend to run a bit too long, but the Hwang’s writing is lively and nuanced, and
the whole thing works marvelously well. [Below: Live performance of a track from the album.]
GILDED / Terrane (Hidden Shoal
- merci à/thanks to Dense Promotion)
En ce moment, on remarque un déluge de petites
productions de musique instrumentale s’inspirant du post-classique et de
l’électronique expérimentale ambiante. La plupart offre de jolies musiques,
diaphanes, sans identité propre. Terrane, premier album de
Gilded, entre dans cette catégorie. Aucun reproche formel à faire, mais c’est
du déjà-entendu.
Right now, there’s a flood of small-production
releases of instrumental music drawing from post-classical and experimental
ambient electronica. Most of them contain pretty, diaphanous music that fails
to define its own character. Terrane, the debut album from
Gilded, falls in that category. I have nothing specific to complain about,
except for the fact that this is déjà-heard.
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