Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2013-01-21

2013-01-18: P16.D4, Guillaume Séguron, Bobun


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-01-18

P16.D4 / Passagen (Monotype Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Si mes entrées au journal d’écoute étaient courtes cette semaine, c’est à cause de ce coffret (6 CD + 1 DVD) qui réédite l’essentiel de l’œuvre de P16.D4, groupe phare de la musique expérimentale allemande des années 80. Dirigé par Ralf Wehowsky (RLW), P16.D4 était passé maître dans l’art de l’auto-plunderphonics, du bruitisme, de l’électronique maison et de la collaboration (du type: j’utilise tes sons, tu utilises mon utilisation de tes sons, et je remixe ton utilisation de mon utilisation de tes sons – vous voyez le genre). Pionniers de l’art sonore et du bruitisme, dont les œuvres étaient souvent hachurées, fragmentées, P16.D4 ont eu une influence certaine sur de nombreux artistes sonores par la suite. Les six CD que contient cet élégant coffret rééditent tous les albums du groupe, avec pièces bonis (pièces pour compilations et inédites), mais en omettant les parties provenant d’autres artistes (par exemple: on a omis les contributions d’Achim Wollscheid à Nichts Niemand Nirgends Nie). J’admets que je ne connaissais pas P16.D4 autrement que de nom avant l’audition de ce matériel. Il s’agit donc pour moi d’une première écoute, alors que cette musique en requiert clairement plusieurs. Cela dit, ce qui ressort du lot pour moi, c’est le tout premier disque (Kühe in 1/2 Trauer, cru, à peine dégagé de l’ornière industrielle, mais truffé de nouvelles idées), et le tout dernier, Three Projects, particulièrement les collaborations avec Merzbow. À ces six disques s’ajoute un livre d’une quarantaine de pages avec textes de Dan Warburton et Howard Stelzer, ainsi qu’un DVD, Ethereal Ephemera, qui propose des extraits du matériel vidéo qu’utilisait le groupe en concert (la musique, elle, est tirée des albums, plus trois pièces inédites). Bref, ce coffret, c’est la totale, dans un objet bien dessiné sans être particulièrement luxueux.
If my diary entries have been short this week, it’s because of this box set (6 CDs + 1 DVD) reissuing most of the recorded works of P16.D4, a key ensemble in ‘80s German experimental music. Led by Ralf Wehowsky (RLW), P16.D4 were masters in the art of auto-plunderphonics, noise, home-made electronics, and collaboration (like: I use your sounds, you use my usage of your sounds, and I remix your usage of my usage of your sounds). P16.D4 were pioneers of sound art and noise art, and their works were often cut-up-like, fragmented, and confounding. They have had a strong influence on many sound artists that came after them. The six CDs included in this elegant box set reissue all of the band’s albums with bonus tracks (compilation album tracks and unreleased tracks), although they omit tracks that were from other artists (for instance: Achim Wllscheid’s contributions to Nichts Niemand Nirgends Nie are missing). I admit it: I had heard OF P16.D4, but I had never actually heard their music prior to diving into this set. So this was all a first listen for me, even though this music screams for repeated listens. That being said, what stands out for me is their debut LP (Kühe in 1/2 Trauer, raw, barely freed from its industrial origins, yet full of new ideas), and their final CD, Three Projects, especially the collaborations with Merzbow. To these six CDs, the box set adds a 40+-page book with articles by Dan Warburton and Howard Stelzer, and a DVD entitled Ethereal Ephemera, which contains extracts from the video material the band was using on stage (they have been set to tracks taken from the albums and three previously unreleased tracks). In short, this box set is the big deal: an immersive journey in the works of P16.D4, and it’s a well-designed, no-nonsense object.

GUILLAUME SÉGURON / Solo pour trois (AJMIséries)
Du beau jazz créatif signé Guillaume Séguron, contrebassiste français, ici en trio avec Lionel Garcin au saxo alto et Patrice Soletti à la guitare. Les traitemetns électroniques de Soletti tendent à détourner l’attention sans réelle contribution majeure, mais outre cette faiblesse, Solo pour trois réussit à convaincre. L’écriture de Séguron maintient une belle fluidité tout en exploitant plusieurs contrastes. Les deux parties de “Pal (Azzo) F7” sont particulièrement réussies.
Some fine creative jazz from French doublebassist Guillaume Séguron, here working in a trio with Lionel Garcin on alto sax and Patrice Soletti on electric guitar. The latter’s electronic treatments tend to distract without actually contributing much, but, that weakness aside, Solo pour trois is a convincing effort. Séguron’s writing maintains fluidity while making use of many contrasts. The two-part “Pal (Azzo) F7” stands out as a highlight.

BOBUN / Suite pour machines à mèche (Creative Sources)
Malgré le piano en ruines représenté sur la jaquette de Suite pour machines à mèche, Bobun est un duo à cordes: l’altiste Frantz Loriot et le violoncelliste Hugues Vincent. Tous deux utilisent aussi des objets dans cette série d’improvisations enregistrées en studio. Il y a là de très beaux jeux de textures et d’harmoniques. En fait, ce duo me rappelle les Rodrigues père et fils. La longue “Shizuka na yume” a tout pour plaire à mes oreilles aguerries à ce genre d’exploration.
Despite the ruined piano displayed on the cover of Suite pour machines à mèche, Bobun is actually a string duo: viola player Frantz Loriot and cellist Hugues Vincent. They both also use objects in this series of studio improvisations. There are some gorgeous plays on textures and harmonics. I’m reminded of Ernesto Rodrigues & son. The long-form “Shizuka na yume” has everything to please my seasoned ears.

No comments:

Post a Comment