Journal d'écoute / Listening Diary
2012-05-07
IF, BWANA with/and/by TRIO SCORDATURA / E (and sometimes why) (Pogus)
Le Trio Scordatura est composé d’Elisabeth Smalt
(viola d’amore), Alfrun Schmid (voix) et Bob Gilmore (clavier/ordi). If, Bwana
est de très longue date le pseudo d’Al Margolis. Quant au “avec/et/par” inséré
entre les deux parties, il s’explique du fait que les pièces ci-incluses,
toutes de Margolis, sont interprétées en studio par Trio Scordatura, ou bien
alors elles ont été assemblées à partir des disques antérieurs de cet ensemble,
ou bien alors elles sont faites d’échantillons sonores fournis par cet
ensemble. Cette collaboration multiforme a produit sept œuvres de 8 à 26
minutes, présentées sur deux disques. Et quelle que soit la méthode utilisée,
la musique est généralement spartiate et faite d’éléments sonores longs et
délicats. Margolis entretient un flou entre performance acoustique et
manipulation numérique. Dans la plus longue des picèes, “Diapason, maybe”,
Margolis propose une série de paires de sons presque à l’unisson et de silences
– voix, trombone (celui de Monique Buzzarté), ondes sinusoïdales, toutes dans
le même bain – présentés selon un méthodisme qui rappelle Tom Johnson.
Intrigant, lent, mais exigeant une présence d’écoute excluant d’emblée le
qualificatif “méditatif”. C’est dans “The Tempest, Fuggit” que Margolis
présente le meilleur équilibre entre tête et tripes.
Trio Scordatura consists on Elisabeth Smalt (viola
d’amore), Alfrun Schmid (voice) and Bob Gilmore (computer/laptop). If, Bwana is
Al Margolis’ long-standing solo project. As for the “with/and/by” inserted
between the parties, it can be explained by the fact that the pieces herein,
all Margolis’s, have been either performed in the studio by Trio Scordatura,
assembled from the ensemble’s previous recordings, or made using sound samples
provided by the musicians. This multiform collaboration has yielded seven
works, 8 to 26 minutes in duration, spread over two discs. And no matter the
method used, the music is generally Spartan and consists of long and delicate
sonic elements. Margolis fogs up distinctions between acoustic performance and
digital treatment. In the longest piece, “Diapason, maybe,” he presents a
series of pairs of near-unison sounds and silences – voice, trombone (Monique
Buzzarté’s), sine waves – following a methodical approach reminiscent of Tom
Johnson’s work. Intriguing, slow-paced, but requiring such deep listening that
any “meditative”-like qualifier is out of the picture. Margolis strikes the
best balance between brain and guts in “The Tempest, Fuggit.”
LUCIO CAPECE / Zero Plus Zero (Potlatch)
Parlant de musique minimaliste, c’est aussi la veine
du saxophoniste italien Lucio Capece, et Zero Plus Zero est
beaucoup plus satisfaisant, à mes oreilles. Six pièces solo très dépouillées:
une pour sruti box, une pour ondes sinusoïdales, une autre clarinette basse
avec tubes de carton, la pièce titre pour saxo soprano et objets utilisés comme
préparations. Cette dernière est fascinante à souhait et, malgré son bas volume
et ses nombreuses pauses, elle garde mon attention du début à la fin. Même
chose pour les deux premiers
volets de “Inside the Outside”, qui font appel aux instruments précédents, à
des électroniques, à des lecteurs cassette et à des enregistrements de terrain
faits à travers des tubes de carton. Original, étrange, ritualistique et d’une
beauté qui transcende la notion de beauté.
Speaking of minimal music, it’s also what Italian
sax player Lucio Capece does, and Zero Plus Zero is a much more
satisfying listen, to my taste. Six stripped-down solo pieces: one for sruti
box, one for sine waves, one for bass clarinet with cardboard tubes, the title
track for soprano sax and objects used as preparations. The latter is
fascinating and, despite its low volume and numerous pauses, it grabbed my
attention from beginning to end. The same goes for the first two parts of
“Inside the Outside”, which feature all of the avove plus electronics, cassette
player, and field recordings made through cardboard tubes. Original, strange,
ritualistic in a sense, and beautiful in a way that transcends beauty.
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