Journal d'écoute / Listening Diary
2012-03-14
PETE STOLLERY / Scènes (empreintes DIGITALes)
Je connais l’électroacousticien Pete Stollery depuis longtemps - en fait, depuis mes débuts à la radio, ou presque. Il a été parmi les tous premiers électroacousticiens à m’envoyer du matériel pour Délire actuel, il y a de ça une quinzaine d’années. Les œuvres qui composaient son premier disque chez empreintes DIGITALes, je les avais d’abord entendues et diffusées sur cassette DAT. Quel plaisir, donc, d’écouter ce nouveau disque (et il s’agit bien d’un CD, pas d’un DVD-A comme le fait souvent empreintes DIGITALes). Six œuvres produites entre 2004 et 2007. Force est de constater que M. Stollery est passé maître dans l’art de l’acousmatique vivante. Il a la perfection plastique d’un Jonty Harrison, l’élégance d’un Francis Dhomont et la verve... de Pete Stollery. La courte “Serendipities and Synchronicities” représente ce qui se fait le mieux dans le genre, y compris au chapitre de la narration/inspiration (l’œuvre dérive de l’univers de Delia Derbyshire). Et “Scènes, rendez-vous” propose une relecture-réimagination d’un célèbre court métrage de Claude Lelouch, C’était un rendez-vous. Chaudement recommandé. [Ci-dessous: Écoutez des extraits de l’album sur cette page.
I have known electroacoustician Pete Stollery for a long time – almost since I started hosting Délire actuel. Fifteen years ago, he was one of the very first composers to send me material for my show. The works that ended up on his first empreintes DIGITALes releases, I had first heard and broadcasted them from DAT tapes he had mailed me. What a pleasure, then, to listen to this new album (a CD, not a DVD-A). Six works made between 2004 and 2007. Stollery has become a master in the art of lively acousmatic music. He has gained the aesthetic perfection of a Jonty Harrison, the elegance of a Francis Dhomont, and the soul… of Pete Stollery. The short “Serendipities and Sychronicities” represents the best of what can be found in this genre, including in terms of narrative/inspiration (it derives from Delia Derbyshire’s life and work). And “Scènes, rendez-vous” is a rereading/reimagining of Claude Lelouch’s famous short film C’était un rendez-vous. Strongly recommended. [Below: You can listen to excerpts from all tracks on this page.]
KAY GRANT & ALEX WARD / Fast Talk (Emanem)
Kay Grant est une nouvelle voix pour moi, alors que je connais bien le clarinettiste Alex Ward. Les voici en duo dans dix courtes improvisations enregistrées dans cinq occasions différentes entre 2008 et 2011. Des dialogues vifs au début du disque, plus sombres et cacophoniques au milieu (Grant y modifie sa voix électroniquement en temps réel, avec plus ou moins de succès). Je suis ambivalent. Je réserve mon jugement après une seconde écoute.
Kay Grant is a new voice to me, while I have known the work of clarinetist Alex Ward for a while. Here they are duetting in ten free improvisations records on five different occasions between 2008 and 2011. Lively dialogues in the first half of the record, darker and more chaotic ones in the second half (Grant starts putting live electronics into her voice, with shaky results). I’m not sure. I will refrain from making a judgment before having a chance give this one a second spin.
DAVID GARLAND / Conversations with the Cinnamon Skeleton (ind.)
David Garland vient de mettre toute sa discographie en téléchargement payant sur bandcamp, et il a profité de l’occasion pour y ajouter... un tout nouveau disque, cinq longues années après Noise in You! Tout en demeurant du pur Garland, Conversations with the Cinnamon Skeleton est assez différent des deux albums antérieurs. La percussion est largement mise de côté au profit de la guitare 12 cordes et du quatuor à cordes. En cela, on se rapproche de Reveal, opus intercalaire entièrement acoustique de 2006. Le langage très imagé de Garland a un tantinet pâli, et l’écriture pèche parfois par excès de lenteur. Cela dit, quelques chansons m’attireront encore et encore à elles, comme “The Long View”, “Splinter Heart” et l’étonnante “Forever”, pièce épique de 11 minutes. [Ci-dessous: Écoutez l’album au complet sur bandcamp avant d’acheter.]
David Garland has just put all his discography for sale and download on bandcamp, and while he was at it, he added a brand new album, five long years after Noise in You! Though Conversations with Cinnamon Skeleton is still pure Garland, it is quite different from his previous two major records. Percussion has been largely kicked out in favour of the 12-string guitar and the string quartet. In that, this album is closer to the all-acoustic in-between 2006 opus Reveal. Garland’s metaphorical language is ever-so-slightly losing some vivdness, while the songwriting is occasionally guilty of being too slow and soft. That being said, some songs will draw me back again and again, like “The Long View,” “Splinter Heart,” and the surprising 11-minute epic “Forever.” [Below: Stream the whole album on bandcamp.]
CUCAMONGA / Alter Huevo (altrOck)
Le nom de ce groupe argentin devrait vous mettre la puce à l’oreille: oui, c’est bien une référence à Frank Zappa, chose qui devient on ne peut plus claire dès la première minute de “Tetascotch”, la folle pièce épique qui lance ce disque fou. Cucamonga tient de la fanfare de rue autant que du groupe de jazz-rock progressif passé à la Zappette. Enchaînements délirants, mélodiques tortueuses, moments où le ridicule ne tue pas – tout ça et bien plus. Sympa et solide.
The name of this Argentinian band should put you on the track of their main influence: yes, it’s a Frank Zappa reference, and that becomes ultra-clear in the first minute of “Tetascotch,” the mad epic track that opens this zany record. Cucamonga are half street fanfare and half Zappafied progressive jazz-rock outfit. Crazy section segues, twisted melodies, moments of pure ridicule – all this and more. Solid stuff, and quite a thrill.
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