Journal d'écoute / Listening Diary
2012-12-20
CREMASTER & ANGHARAD DAVIES / Pluie fine (Potlatch)
Hé! Je ne savais pas que Cremaster était toujours
actif! Depuis l’arrivée de ce duo espagnol sur la scène mondiale des musiques
actuelles, ses deux membres ont pris des tangeantes autres. Alfredo Costa
Monteiro s’est mis à l’accordéon microsonique, tandis que Ferran Fages s’est
intéressé à la guitare acoustique minimaliste. Or, au sein de Cremaster, ils
faisaient dans l’improvisation électroacoustique. Et c’est ce à quoi ils
retournent sur Pluie fine: dispositifs électroacoustiques,
console de mixage à larsen, etc. Sans oublier le violon de l’invitée de marque,
Angharad Davies. Trois pièces de 15 minutes chacune, de splendides
improvisations qui récompensent largement l’écoute attentive: lents
développements de jeux de fréquences, interactions plus spontanées, bruitisme
délicat – le résultat d’une longue connivence et d’une recherche sonore poussée
et fructueuse.
Hey! I didn’t know Cremaster were still active!
Since this Spanish duo emerged on the global experimental music scene, its two
members have widen their horizons. Alfredo Costa Monteiro now plays microsonic
accordion, and Ferran Fages has focused on minimalistic acoustic guitar.
However, as Cremaster, they played electroacoustic free improvisation. And
that’s what they get back to on Pluie fine (“Light Rain”):
electroacoustic devices, feedback mixing desk, etc. And let’s not forget the
violin of guest improviser Angharad Davies. Three 15-minute tracks, all
gorgeous improvisations that richly reward deep listneing: slow developments of
frequency games, more spontaneous interactions, delicate noise-making – the
result of a long partnership and deep and fruitful research on sound.
UNMOOR / Night Driver (Kendra Steiner Editions)
Un disque très court (28 minutes) d’un duo texan, Andy
Hendrix et Eva Kelly, tous deux aux guitares ambiantes et enregistrements de
terrain je crois. Belle séquence de pièces atmosphériques – un peu convenu mais
réussi.
A very short album (28 minutes) by a Texas-based
duo, Andy Hendrix and Eva Kelly, both on ambient guitars and field recordings I
believe. Nice string of atmospheric tracks – a little predictable but well
done.
JOANE HÉTU / La femme territoire (Ambiances
Magnétiques)
La femme territoire est à la fois la
suite logique de et diamétralement opposé à Filature,
l’œuvre précédente de Joane Hétu. Alors que Filature était
une production à grand déploiement, avec de nombreux musiciens, beaucoup de
rythme, etc., La femme territoire se limite à cinq
interprètes et se joue dans un décor spartiate mais hautement conceptualisé.
Dans les deux cas, il s’agit d’œuvres multimédia, mais là où Filature en
mettait plein la vue, La femme territoire offre moins pour
dire plus, intégrant plus avant musique, poésie, danse, projections,
scénographie et performance. Évidemment, ce disque ne restitue pas l’ensemble
de l’œuvre (bien que le livret laisse voir bien des choses) et c’est pourquoi
j’entretenais certaines craintes – j’ai eu le plaisir de voir la production
complète de La femme territoire en octobre 2010. Or, la musique
survit bien laissée à elle-même. Même qu’elle s’impose. Ces “21 fragments
d’humus” ne sont pas faciles à absorber, mais au-delà du dépouillement, de la
déconstruction, du morcellement des éléments musicaux, on retrouve ce qui fait
de Joane... Joane: les dichotomies mélodie/bruit, organisation/improvisation,
tendresse/désir, réflexion/folie. Un disque d’une beauté troublante. Avec
Susanna Hood, Alice Tougas St-Jak, Jean Derome et Isaiah Ceccarelli. [Ci-dessous: Ce lien ouvrira
“Cochonne” dans le lecteur média d’actuellecd.com.]
La femme territoire is both the logical next step
and the complete opposite of Joane Hétu’s previous work Filature.
While Filature was a large-scale production with lots of
people involved, lots of rhythm too, La femme
territoire is limited to five performers and plays out in a Spartan,
highly-conceptualized setting. Both are multimedia works, but while Filature
was trying to overload your senses, La femme
territoire is offering less in order to say more, and music, poetry, dance,
video art, and performance art are all more tightly intertwined. Obviously,
this CD does not document the whole project (though the booklet contains
several photos of the production), and I was worried about that, since I have
had the pleasure of seeing the full production of La femme
territoire in October 2010. Well, the music does well on its own. I’d even
say it imposes itself. These “21 fragments of humus” are not easy to absorb,
but beyond their stripped-down nature, the deconstruction, the atomization of
musical elements, I reconnect with everything that makes Joane... Joane: a
series of dichotomies like melody/noise, organization/improvisation,
tenderness/desire, reflection/craziness. A record of troubling beauty. With
Susanna Hood, Alice Tougas St-Jak, Jean Derome, and Isaiah Ceccarelli. [Below:
This link will open the track “Cochonne” in actuellecd.com’s media player.]
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