Journal d'écoute / Listening Diary
2012-10-19
MARIEL ROBERTS /
Nonextraneous Sounds (Innova)
Commençons la journée en musique contemporaine, avec
un disque de la violoncelliste Mariel Roberts. Un disque inégal, mais le bon
est très bon. À savoir, une composition d’Andy Akiho (un des rares joueurs de
steel pan à mener une carrière académique en musique contemporaine), “Three
Shades, Foreshadows”, où la soliste est accompagnée d’une bande numérique
composée de sons travaillés à partir d’échantillons d’elle-même, le tout
évoquant souvent des sonorités de steel-pan. À savoir aussi, “Formations” de
Tristan Perich, pièce pour violoncelle solo et ensemble de micropuces à 1 bit.
Oui de l’électronique 1-bit – ondes pures au son supposément agressant (pensez
réveil-matin), or Perich en fait quelque chose de presque suave, d’autant plus
qe la pièce adopte un arc engageant. À elles seules, ces deux pièces totalisent
30 minutes, soit la moitié de la durée du disque. [Ci-dessous: “Formations”.]
Let’s start the day in contemporary music, with a
CD by cellist Mariel Roberts. An uneven record, but what’s good is very good.
And here I’m talking about two pieces. The first one is a composition by Andy
Akiho (one of the rare steel-pan players navigating the world of academia)
entitled “Three Shades, Foreshadows,” where the soloist is backed by a digital
tape part consisting of sounds manipulated from samples of herself, the whole
thing often evocating steel-pan sonorities. The second piece is “Formations” by
Tristan Perich, for solo cello and an ensemble of 1-bit microchips. Yes, 1-bit
electronica – pure soundwaves of an aggressive nature (think alarm clock
buzzer), except that Perich turns them into something almost suave, and the
work offers an engaging listening arc. These two pieces alone account for half
of the album’s 60-minute duration. [Below: “Formations.”]
Bof. Électronique expérimentale ambiante aux
atmosphères brouilles, mal définies. Pièces longues et lassantes, et le découpage
des quatre pièces est problématique – chaque fois, on a droit à un rapide fondu
en fermeture, alors que la pièce suivante reprend exactement là où la
précédente avait laissé. J’ai vraiment l’impression que Quiet Rooms était
conçu comme une seule pièce continue; ce découpage artificiel est agaçant.
Bof. Experimental ambient electronica with fuzzy
atmospheres. Long, tiresome tracks, and there’s something wrong with how the
four tracks are laid out on the CD – they all end on a quick fade-out, then the
next track picks exactly where the previous one left, as if Quiet
Rooms had been recorded as a single continuous piece, then artificially cut
up into four tracks. Annoying.
EUGENE S. ROBINSON &
PHILIPPE PETIT / Last of the Dead
Hot Lovers (Truth Cult - merci à/thanks to Rarely
Unable)
Deuxième collaboration entre le chanteur-poète Eugene
S. Robinson (Oxbow) et le multi-instrumentiste Philippe Petit (Strings of
Consciousness), faisant suite à The Crying of Lot 69.
Deuxième volet donc d’un triptyique annoncé où les histoires glauques de
Robinson sont mises en musique par Petit – ce dernier se présente souvent comme
un agent de voyage sonore; ici, il met en scène ses talents de compositeur de
musique de film inexistant. Last of the Dead Hot Lovers se
décline en deux chapitres de 20 minutes chacun. La voix de Kasia Meow répond à
celle de Robinson à certains endroits. Aussi sombre que le volet précédent,
mais plus ramassé, avec un meilleur focus et plus de surprises pour l’oreille.
Et pas besoin d’avoir entendu le premier volet pour apprécier celui-ci. À
paraître le mois prochain.
The second collaboration between singer/spoken word
artist Eugene S. Robinson (of Oxbow) and muti-instrumentalist Philippe Petit
(of Strings of Consciousness), following up on The Crying of Lot
69. The second part of what is announced as a triptych, where Petit sets to
music Robinson’s gloomy stories. Petit, who often introduces himself as a sonic
travel agent, here shines as an imaginary film music composer. Last
of the Dead Hot Lovers consists of two 20-minute pieces. The voice of Kasia
Meow answers Robinson’s in some places. As dark as the previous installment,
though with sharper focus and more aural surprises. And no need to have heard
the first installment to enjoy this one. Out next month.
GODSPEED YOU! BLACK EMPEROR / Allelujah! Don’t Bend! Ascend! (Constellation)
Qu’un groupe aussi mythique que Godspeed You! Black
Emperor revienne après dix ans, il est clair que certains se plaindront que la
nouvelle mouture est trop près de la précédente, alors que d’autres se
plaindront qu’elle ne l’est pas assez. Allez contenter tout le monde! Allelujah!
Don’t Bend! Ascend!, c’est clairement GY!BE, mais c’est aussi
autre chose – plus pesant, pour commencer. Comme si Sunn 0))) avait eu une
incidence sur la reformation du groupe. En fait, dans certains passages de “Mladic”,
j’aurais pu me croire dans un disque de Hawkwind – rythmique appuyée, barrage
d’accords de guitares. Cela dit, les deux suites de 20 minutes sont poignantes
à souhait. Les deux pièces de six minutes, elles, manquent de chair autour de
leur os drone expérimental. Mais c’est un bon GY!BE, à tout le moins un
justificatif suffisant pour revenir. [Ci-dessous: "Mladic".]
When a band as mythical as Godspeed You! Black
Emperor comes back after a ten-year hiatus, it’s clear that some people will
find the new album is too similar to the previous one, while others will
complain it isn’t similar enough. Allelujah! Don’t Bend! Ascend! clearly
is a GY!BE opus. However, it is also something else – some new: heavier, to
start with. As if Sunn 0))) had been the catalyst for this reformation. And in
some parts of “Mladic” it felt like I was in Hawkwind territory – pummeled rock
rhythm, a barrage of guitar chords. Both 20-minute suites are poignant enough.
The two six-minute tracks, though, lack some meat around their experimental
drone bone. Still, it’s a fine GY!BE record, and it’s plenty good enough to
justify their comeback. [Below: "Mladic."]
No comments:
Post a Comment