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2012-05-21

Journal du FIMAV 2012 Diary - Jour 3/Day 3



2012-05-20 au matin / morning

Une journée en dents de scie hier - six concerts, dont certains étaient exigeants à l’écoute, mais une journée très satisfaisante dans l’ensemble.
This was an uneven and demanding day – six concerts. But a satisfying day overall.

MILES PERKIN QUARTET
Beau comme c’est pas possible. Un jazz actuel hyper-tranquille, tout en finesse, dirigé par un contrebassiste à la touche d’une douceur incroyable. Du bonbon en début de journée.
Sooo beautiful... Super-quiet avant-jazz, very sophisticated, led by a bassist gifted with an incredibly light touch. Candy for the ears to start the day.

ENSEMBLE SUPERMUSIQUE “Bruit court-circuit”
Un concert de musique exigeante - la fine pointe de la musique expérimentale. L’Ensemble Supermusique continue de repousser la définition de la musique d’ensemble, avec cinq compositions complexes et clairement travaillées à fond. J’ai bien aimé celles de Martin Tétreault et de Danielle P. Roger. Celle d’Alexandre St-Onge était plus étrange qu’étrange - bref, à l’égal de lui-même.
A concert of demanding music – experimental music at its most avant-garde. Ensemble SuperMusique kept on pushing back the definition of ensemble music, with five complex and well-rehearsed compositions. I quite enjoyed Martin Tétreault’s and Danielle P. Roger’s pieces. Alexandre St-Onge’s was stranger than stranger, but that was to be expected coming from him.

VROMB & LUCIEN FRANCOEUR
Le mélange entre les électroniques denses de Vromb, la guitare psychédélique de Michel Meunier et les textes récupérés des années 70 de Francoeur est saisissant à souhait. Mais le meilleur est venu lorsque Francoeur a récité un poème de Miron choisi pour son à-propos avec les troubles sociaux actuels. Ah oui, et un rappel improvisé sur le texte du “Rap à Billy”, un tour de force d’autodérision.
The blend between Vromb’s dense electronic scapes, Michel Meunier’s psychedelic guitar, and Francoeur’s poems salvaged from the ‘70s was striking. But the best part of the show came when Francoeur recited a poem by Gaston Miron specifically selected to match current events (the Government of Quebec’s fascist Bill 78). Francoeur came across as nearly pathetic at first, but he visibly warmed up during the show, and his level of self-derision was commanding. The old Aut’chose fan in me had a blast.

HENRY GRIMES / RAOUL BJÖRKENHEIM & MORGAN AGREN
L’affiche disait Bill Laswell, Björkenheim et Agren, mais M. Laswell n’a pas pu venir. Le festival a décidé d’appaiser les déçus en proposant une prestation impromptu de 20 minutes du grand contrebassiste de jazz Henry Grimes (présent à titre de festivalier), qui a su séduire une foule qui ne lui était pas acquise d’avance. Malheureusement, le contraste entre son set et celui très rock des Norvégiens a joué contre ces derniers – qui n’ont pas réussi à faire oublier l’absence de Laswell. À travers tout le concert, je pouvais entendre où la basse de Laswell se serait inscrite. Et j’ai entendu des envolées guitaristiques autrement plus inspirées de la part de Björkenheim que ce qu’il nous a livré. Par contre, Agren est un batteur rock phénoménal.
The bill said Bill Laswell, Raoul Björkenheim & Morgan Agren, but Mr. Laswell didn’t show up. So the festival decided to appease potentially disappointed souls with an impromptu 20-minute set by legendary jazz bassist Henry Grimes (who has been attending the festival this year), who managed to please a crowd that wasn’t won over from the start. Sadly, the sharp contrast between his set and the Norwegians’ rock jamming worked against the latter – and they failed to cover up Laswell’s absence. Throughout, I could hear where his bass would have fitted. And I’ve heard much more inspired shredding from Björkenheim. Agren is a phenomenal rock drummer though.

WADADA LEO SMITH “Ten Freedom Summers”
Je n’ai pas du tout aimé les projections en direct, mais la musique, malgré ma fatigue évidente, était complexe et poignante, à l’image de l’album tout frais sorti. Voir Susie Ibarra à l’œuvre demeure un privilège.
The live projections I didn’t like at all, but the music was complex and poignant, despite my advanced state of exhaustion. The music was on par with the new album. And watching Susie Ibarra perform still feels like a privilege.

COPERNICUS
Que dire. Très peu de gens sont restés jusqu’à la fin de ce numéro, cette pièce de théâtre, où un vieil homme, sorte de preacher nihiliste, commence par expliquer que nous sommes faits de 12 particules subatomiques et, à travers un enchaînement de réflexions philosophiques, arrive à nous convaincre que rien n’existe. Seul sur scène, il répète inlassablement les mêmes phrases, accompagné par une bande-son jouée à très bas volume - c’est presque de la muzak de supermarché à ce stade. Pourtant, la force dramatique est là, la puissance du verbe. Je suis resté jusqu’à la fin et j’ai aimé. Le personnage est fidèle à lui-même, le message porte. Et l’expérience était très différente - et c’est aussi ça le FIMAV.
What can I say. Few people stayed until the end of this performance, a play, where an old man, a kind of nihilistic preacher, starts by explaining to us that we are made of 12 subatomic particles and, through a sequence of philosophical reflections, ends up convincing us that nothing exists. Alone on stage, he kept repeating the same imprecations over and over, backed by a soundtrack played at such a low volume that it felt like supermarket muzak. Yet, the drama was there, the power of the word. I stayed until the end and I liked it. The character was true to hisegens, and the message carried. It was a very different experience, unusual, and that is also what FIMAV is about.

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