2012-05-20 au matin / morning
Une journée en dents de scie hier - six concerts, dont
certains étaient exigeants à l’écoute, mais une journée très satisfaisante dans
l’ensemble.
This was an uneven and demanding day – six
concerts. But a satisfying day overall.
MILES PERKIN QUARTET
Beau comme c’est pas possible. Un jazz actuel
hyper-tranquille, tout en finesse, dirigé par un contrebassiste à la touche
d’une douceur incroyable. Du bonbon en début de journée.
Sooo beautiful... Super-quiet avant-jazz, very
sophisticated, led by a bassist gifted with an incredibly light touch. Candy
for the ears to start the day.
ENSEMBLE SUPERMUSIQUE “Bruit court-circuit”
Un concert de musique exigeante - la fine pointe de la
musique expérimentale. L’Ensemble Supermusique continue de repousser la
définition de la musique d’ensemble, avec cinq compositions complexes et
clairement travaillées à fond. J’ai bien aimé celles de Martin Tétreault et de
Danielle P. Roger. Celle d’Alexandre St-Onge était plus étrange qu’étrange -
bref, à l’égal de lui-même.
A concert of demanding music – experimental music
at its most avant-garde. Ensemble SuperMusique kept on pushing back the
definition of ensemble music, with five complex and well-rehearsed
compositions. I quite enjoyed Martin Tétreault’s and Danielle P. Roger’s
pieces. Alexandre St-Onge’s was stranger than stranger, but that was to be
expected coming from him.
VROMB & LUCIEN FRANCOEUR
Le mélange entre les électroniques denses de Vromb, la
guitare psychédélique de Michel Meunier et les textes récupérés des années 70
de Francoeur est saisissant à souhait. Mais le meilleur est venu lorsque
Francoeur a récité un poème de Miron choisi pour son à-propos avec les troubles
sociaux actuels. Ah oui, et un rappel improvisé sur le texte du “Rap à Billy”,
un tour de force d’autodérision.
The blend between Vromb’s dense electronic scapes,
Michel Meunier’s psychedelic guitar, and Francoeur’s poems salvaged from the
‘70s was striking. But the best part of the show came when Francoeur recited a
poem by Gaston Miron specifically selected to match current events (the
Government of Quebec’s fascist Bill 78). Francoeur came across as nearly
pathetic at first, but he visibly warmed up during the show, and his level of
self-derision was commanding. The old Aut’chose fan in me had a blast.
HENRY GRIMES / RAOUL BJÖRKENHEIM & MORGAN AGREN
L’affiche disait Bill Laswell, Björkenheim et Agren,
mais M. Laswell n’a pas pu venir. Le festival a décidé d’appaiser les déçus en
proposant une prestation impromptu de 20 minutes du grand contrebassiste de
jazz Henry Grimes (présent à titre de festivalier), qui a su séduire une foule
qui ne lui était pas acquise d’avance. Malheureusement, le contraste entre son
set et celui très rock des Norvégiens a joué contre ces derniers – qui n’ont
pas réussi à faire oublier l’absence de Laswell. À travers tout le concert, je
pouvais entendre où la basse de Laswell se serait inscrite. Et j’ai entendu des
envolées guitaristiques autrement plus inspirées de la part de Björkenheim que
ce qu’il nous a livré. Par contre, Agren est un batteur rock phénoménal.
The bill said Bill Laswell, Raoul Björkenheim &
Morgan Agren, but Mr. Laswell didn’t show up. So the festival decided to
appease potentially disappointed souls with an impromptu 20-minute set by
legendary jazz bassist Henry Grimes (who has been attending the festival this
year), who managed to please a crowd that wasn’t won over from the start.
Sadly, the sharp contrast between his set and the Norwegians’ rock jamming
worked against the latter – and they failed to cover up Laswell’s absence.
Throughout, I could hear where his bass would have fitted. And I’ve heard much
more inspired shredding from Björkenheim. Agren is a phenomenal rock drummer
though.
WADADA LEO SMITH “Ten Freedom Summers”
Je n’ai pas du tout aimé les projections en direct,
mais la musique, malgré ma fatigue évidente, était complexe et poignante, à
l’image de l’album tout frais sorti. Voir Susie Ibarra à l’œuvre demeure un privilège.
The live projections I didn’t like at all, but the
music was complex and poignant, despite my advanced state of exhaustion. The
music was on par with the new album. And watching Susie Ibarra perform still
feels like a privilege.
COPERNICUS
Que dire. Très peu de gens sont restés jusqu’à la fin
de ce numéro, cette pièce de théâtre, où un vieil homme, sorte de preacher
nihiliste, commence par expliquer que nous sommes faits de 12 particules
subatomiques et, à travers un enchaînement de réflexions philosophiques, arrive
à nous convaincre que rien n’existe. Seul sur scène, il répète inlassablement
les mêmes phrases, accompagné par une bande-son jouée à très bas volume - c’est
presque de la muzak de supermarché à ce stade. Pourtant, la force dramatique est
là, la puissance du verbe. Je suis resté jusqu’à la fin et j’ai aimé. Le
personnage est fidèle à lui-même, le message porte. Et l’expérience était très
différente - et c’est aussi ça le FIMAV.
What can I say. Few people stayed until the end of
this performance, a play, where an old man, a kind of nihilistic preacher,
starts by explaining to us that we are made of 12 subatomic particles and,
through a sequence of philosophical reflections, ends up convincing us that
nothing exists. Alone on stage, he kept repeating the same imprecations over
and over, backed by a soundtrack played at such a low volume that it felt like
supermarket muzak. Yet, the drama was there, the power of the word. I stayed
until the end and I liked it. The character was true to hisegens, and the
message carried. It was a very different experience, unusual, and that is also
what FIMAV is about.
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