Journal d'écoute / Listening Diary
2012-04-18
MONTY ADKINS / Four Shibusa
(Audiobulb Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Je suis pantois devant la beauté – la simple, pure et
patente beauté de ce disque. Adkins, qu’on connaît pour sa musique
électroacoustique (deux disques chez empreintes DIGITALes) et ambiante (fragile.flicker.fragment paru
l’an dernier chez Audiobulb), dévoile ici son côté zen. Quatre pièces
interreliées, gravitant autour de toiles de Pip Dickens et de la notion
japonaise de shibusa, la beauté inhérente des objets de tous
les jours. Les quatre pièces consistent en mélodies minimales aux clarinettes
(Heather Roche et Jonathan Sage) et en environnements sonores
électroacoustiques. Il se dégage de cette musique une pureté et une simplicité
désarmantes, ainsi qu’une minutie à toute épreuve. Tout simplement splendide.
Ce disque sort le 23 avril. Ne le manquez pas. [Ci-dessous: Un extrait de “Entangled Symmetries”.]
I am speechless before the beauty – the sheer,
pure, simple beauty – of this record. Adkins, whom I know through his
electroacoustic music (two records on empreintes DIGITALes) and his ambient
music (fragile.flicker.fragment released by Audiobulb last
year), unveils his Zen side on this album. Four related pieces developed around
paintings by Pip Dickens and the Japanese idea of shibusa, the
inherent beauty in everyday objects. All four pieces consist of minimal
clarinet melodies (Heather Roche and Jonathan Sage, multitracked) and electroacoustic
environments. The music irradiates disarming purity and simplicity, and it has
been carefully composed, with every detail fitting perfectly in the overall
picture. Downright gorgeous. This album comes out on April 23. Don’t miss it. [Below: An excerpt from “Entangled
Symmetries.”]
LEO KUPPER / Digital Voices (Pogus)
Le compositeur-électroacousticien vétéran Leo Kupper
propose un programme axé sur la voix humaine traitée et spatialisée par
ordinateur. Digital Voices présente cinq œuvres: deux pour voix
féminine, deux pour voix masculines et, entre les deux, une œuvre
instrumentale. Les interprètes sont Barbara Zanichelli, Anna Maria Kieffer et
Nicholas Isherwood. “Aviformes” se distingue du lot: Zanichelli y chante des
phrases abstraites évoquant des chants d’oiseaux, tandis que la trame numérique
est constituée de chants d’oiseaux et d’enregistrements de terrains recomposés.
Splendide. Le diptyque “Paroles sur lèvres / Paroles sur langue” (avec
Isherwood) offre aussi de belles transformations. Par contre, “Lumière sans
ombre” croule sous sa solennité.
Veteran composer-electroacoustician Leo Kupper
delivers a program based on the human voice as treated and spatizialized on a
computer. Digital Voices features five works: two for female
voice, two for male voices, and, in between, one instrumental piee. The singers
are Barbara Zanichelli, Anna Maria Kieffer, and Nicholas Isherwood. “Aviformes”
is the pick of the litter: Zanichelli sings abstract phrases of a birdsong-like
nature, while the digital weft consists of recomposed birdsongs and field
recordings. Gorgeous. The diptyque “Paroles sur lèvres / Paroles sur langue”
(with Isherwood) also has beautiful transformations to offer. On the other
hand, “Lumière sans ombre” is crushed by its own solemnity.
ROBERT NORMANDEAU / Palimpsestes (empreintes DIGITALes)
Ce CD regroupe des œuvres réalisées entre 2005 et
2011, une très belle mouture. J’en retiens particuièrement “Jeu de langues”,
composée essentiellement de sons de respiration extraits d’enregistrements
d’instrumentistes (il s’en dégage une sensualité trouble), et “Anadliad”, faite
de cornemuse, de pibgorn et du vent qui fouette le Pays de Galles. Sans oublier
“Palimpseste”, œuvre qui clôt (enfin!) le cycle “Onomatopées” dont le premier
volet remonte à 1991. De la très bonne musique électroacoustique, réfléchie,
maîtrisée, capable d’émouvoir (ce qui n’est pas toujours le cas chez
Normandeau).
This CD culls works realized between 2005 and 2011,
a very fine harvest. I am particularly fond of “Jeu de langues” made mostly out
of inspirations edited from recordings of wind instrument players (the piece is
sensual in a troubling way) and “Anadliad”, consisting of bagpipes, pibgorn,
and the winds of Wales. And let’s not forget “Palimpseste”, the last (finally!)
installment in the “Onomatopées” cycle started in (gasp!) 1991. Some very good
electroacoustic music, thoughtful, masterful, and moving (which is not always
the case in Normandeau’s oeuvre).
STEPHAN MATHIEU / A Static Place (12k)
Question de terminer la journée comme je l’ai
commencée: dans la beauté. Stephan Mathieu a construit A Static Place en
manipulant délicatement à l’ordinateur les premiers 78 tours de musique baroque
sur instruments d’époques, joués sur un grammophone. De ces sources, il tire de
doux sons surannés avec lesquels il peint des toiles sonores chatoyantes. Un de
ses meilleurs disques et un superbe album d’électronique expérimentale
ambiante.
I have decided to conclude my day the same way I
started it: amidst beauty. Stephan Mathieu composed A
Static Place by delicately transforming some of the first 78 rpms of early
classical music on period instruments, played back on a dusty grammophone. Out
of these sources he has drawn quiet antiquated sounds, with which he has
created shimmering soundscapes. One of his best records yet, and a splendid
album of experimental ambient electronica.
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