2012-01-30: Brunborg/Huke, Michael Neff Group, Santiago Latorre, Frank Rothkamm, Parker/Neal/Sorbara, Rowe/Tilbury

Journal d'écoute / Listening Diary 

2012-01-30

TORE BRUNBORG & KIRSTI HUKE / Scent of Soil (Hubro)

Belle collaboration feutrée entre le saxophoniste Tore Burnborg et la chanteuse Kirsti Huke. Des chansons atmosphériques dans un style jazz post-ECM qui montre tout de même des crocs rock à l’occasion. Production impeccable et belle section rythmique pour les appuyer. La voix sensuelle et légèrement détachée de Huke devient rapidement le point focal du disque. Recommandé.  [Ci-dessous: “Ocean”.]

A fine velvet collaboration between sax player Tore Burnborg and singer Kirsti Huke. Atmospheric songs in a post-ECM jazz style, though they can grow rock fangs on occasion. Huke’s sensual and slightly detached voice quickly become the center of attention of this album. Recommended.  [Below: “Ocean.”]

MICHAEL NEFF GROUP feat. MARIE MALOU / Hidden Stories (Unit Records)

Un projet similaire à premier abord - une collaboration entre une chanteuse jazz et un trompettiste au lieu d’un saxophoniste, mais l’intérêt n’est pas le même. D’abord, la voix de Marie Malou est moins séduisante, un peu mince. Ensuite, l’approche est beaucoup plus jazzée et prévisible, même si quelques chansons se trouvent une voie plus originale, comme “Labyrinth” ou même “Borrowed Life” qui met en vedette un rappeur. Pour le reste, c’est ordinaire.

On the surface, this project is similar to the previous one – a collaboration between a jazz singer and a trumpeter instead of a sax player – but Hidden Stories is quite less interesting. First of all, Marie Malou’s voice is less seductive and a bit on the thin/frail side. It lacks appeal. Second, this group’s sound is a lot more rooted in predictable jazz, even though a few songs managed to follow an original path (like “Labyrinth,” or even “Borrowed Life,” which features a rapper). The rest of the album is mediocre.

SANTIAGO LATORRE / Eclíptica (Foehn)

Le saxophoniste Santiago Latorre est de retour avec un excellent disque, supérieur à son étrange Órbita de 2008. Eclíptica propose un mélange de pièces de saxophone multipiste et d’électronica, de composition traditionnelle et de montage, de chanson et d’ambiances. Pourtant, ce n’est pas un “mixed bag”, tout ça se tient. Une proposition artistique très personnelle.  [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]

Sax player Santiago Latorre is back with an excellent record, superior to his strange 2008 CD Órbita. Eclíptica features a blend of multitracked sax pieces and electronica, traditional composition and studio creation, songs and mood music. And yet, this is not a mix bag, it all comes together as a whole. A highly personal artistic proposition.  [Below: Stream the whole album on bandcamp.]

FRANK ROTHKAMM / Reno (Flux Records)

À mes oreilles, la facette “house music” de l’œuvre de Frank Rothkamm est la moins intéressante. Reno appartient à la même catégorie que Frank Genius Presents Planet Genius. Il s’agit d’ailleurs d’un album réalisé à la fin des années 90 et demeuré dans le tiroir. Musique de club très accessible, d’une simplicité trompeuse certes, mais tout de même pas ma tasse de thé.

To my ears Frank Rothkamm’s “house music” projects are the least interesting facet of his oeuvre. Reno belongs to the same “sub-category” of his output as Frank Genius Presents Planet Genius. It was recorded in the late ‘90s and left unpublished until now. Ultra-accessible dance music. It’s simplicity is deceiving of course – this IS Rothkamm – but it’s simply not my cup of tea.

EVAN PARKER - WES NEAL  - JOE SORBARA / At Somewhere There (Barnyard Records)

Evan Parker excelle dans les rencontres ad hoc entre improvisateurs. At Somewhere There le présente dans un concert torontois en compagnie du bassiste Wes Neal et du percussionniste Joe Sorbara. Une session de 40 minutes habitée par une belle intensité et quelques surprises, dont l’apparition d’un daxophone si je ne m’abuse.

Evan Parker is very strong in one-shot free improvisation meetings. At Somewhere There features him live in Toronto with local musicians Wes Neal (bass) and Joe Sorbara (percussion). A 40-minute session displaying a fine intensity and a few surprises, like the short appearance of a daxophone if I’m not mistaken.

KEITH ROWE & JOHN TILBURY  E.E. Tension and Circumstance (Potlatch)

Un concert aux Instants chavirés, capté par Jean-Marc Foussat en décembre 2010. Une improvisation d’une heure entre piano et guitare (et tout ce que Rowe ajoute à sa guitare). Musique silencieuse mais jamais délicate ni fragile - au contraire, elle s’affirme, autant dans ses sons que dans ses silences. La maîtrise parfaite d’un art exigeant.

A concert at Les Instants chavirés recorded by Jean-Marc Foussat in December 2010. An hour-long free improvisation between piano and guitar (and everything Rowe adds to his guitar). This music is quiet for sure, but never delicate or fragile – on the contrary, it is assured and assertive, as much in its noises than in its rests. The perfect mastery of a demanding form of art.