Journal d'écoute / Listening Diary
2011-06-07
STEVE DAY / Song of the Fly (Leo Records)
Je suis très ambivalent face à ce disque, ainsi qu’au précédent de Steve Day, journaliste musical devenu poète néo-Beat. Song of the Fly propose une séquence musicale divisée en huit chapitres. Cette fois, la musique semble plus écrite qu’improvisée - et l’écriture propose de beaux moments, dont les ponctuations dans “I Say to the Dharma”. Mais la voix traînarde de Day, toujours appuyée d’un petit flanger inutile, agace. Même la citation d’Anthony Braxton (“Composition No. 207”) dans “Snow at Easter (for the Professor)” m’a laissé froid.
I hesitate in front of this disc as I did with the previous effort from Steve Day, music journalist turned neo-Beat poet. Song of the Fly is a musical sequence divided into eight chapters. This time, the music sounds more written down than improvised, and the songwriting has fine moments to offers, like the punctuations in “I Say to the Dharma.” However, Day’s dragging voice and the useless flanger FX it carries anoy me. Even the Braxton quote (“Composition No. 207”) in “Snow at Easter (For the Professor)” left me cold.
Une collaboration entre le guitariste Marc Ducret et le trio suédois LIM (Henrik Frisk, saxo; David Carlsson, basse électrique; Peter Nilsson, batterie). Un jazz actuel qui s’inspire du fusion à travers un détour dans le jazz scandinave. Bien qu’agréable d’un bout à l’autre, ce disque m’a d’abord fait peu d’impression, puis à partir de “The Medallion” c’est comme si les choses étaient passées au niveau supérieur: “The Tranebird”, enlevante avec un solide solo du guitariste, et “How Black Can It Get?”, évocatrice, avec un solo de saxo puissamment conçu.
A collaboration between guitarist Marc Ducret and Swedish trio LIM (Henrik Frisk, sax; David Carlsson, electric bass; Peter Nilsson, drums). Creative jazz that draws inspiration from fusion jazz through a detour in Scandinavian jazz. Though enjoyable throughout, this record wasn’t making much of an impression on me until things kicked into a higher gear starting with “The Medallion,” followed by the uplifting “The Tranebird” with a strong Ducret solo and “How Black Can It Get?” where the saxophone steals the spotlight.
Revoici le guitariste Marc Ducret à la tête d’un quintette un peu particulier: trois cuivres (trompette, trombone, saxo basse), guitare électrique et batterie. Musique essentiellement composée et enregistrée devant public à Tours, en France (d’où le titre de l’album). Une musique puissante, volubile, un jazz fusion actuel enlevant, quelque part entre Element, le Scorch Trio et Tim Berne. Recommandé. [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
Guitarist Marc Ducret again, this time leading a peculiar quintet: three horns (trumpet, trombone, bass sax), electric guitar and drum kit. Mostly composed music, recorded live in Tours, France (hence the title). Powerful, volatile music, riveting creative fusion jazz, somewhere between Element, Scorch Trio and Tim Berne. Recommended. [Below: An excerpt from the album.]
THE KEITH TIPPETT GROUP / You Are Here… I Am There (Disconforme)
Je m’accorde ce petit retour en arrière: le premier disque du Keith Tippett Group, en 1970, avec Elton Dean, Mark Charig, Nick Evans, Jeff Clyne et Alan Jackson. Du matériel tout écrit, moins révolutionnaire que Septober Energy, Blueprint ou Ovary Lodge, même tout de même un jazz moderne, audacieux, de l’Angleterre du tournant des années 70. Un coup de cœur.
Can I have the luxury of a little blast from the bast? The debut LP from the Keith Tippett Group, in 1970, with Elton Dean, Mark Charig, Nick Evans, Jeff Clyne, and Alan Jackson. All written-down material, less revolutionary than Septober Energy, Blueprint ou Ovary Lodge, but still a great slice of bold modern jazz, UK-style. A must-have.
MAÏKOTRON UNIT / Ex-Voto (Jazz from Rant)
Le trio québécois Maïkotron Unit existe depuis 26 ans, mais Ex-Voto est son premier disque compact (des traces ont été laissées sous d’autres formes). Le maïkotron est un instrument inventé, qualifié d’ornithorynque en laiton à la tessiture plus grave qu’un saxophone basse. Le trio a développé son son au fil du temps et autour de cet instrument, qu’il utilise parfois et parfois non. Le batteur Michel Lambert en joue, le clarinettiste Michel Côté aussi (on se rappellera la participation de Côté aux projets Tapestries et Envoi de Bill Dixon). Pierre Côté complète le trio à la contrebasse et au violoncelle. Ex-Voto propose une musique actuelle qui procède du jazz mais s’en éloigne largement. Une solide synergie soude les parties en présence. Recommandé. [Ci-dessous: Un “making-of” d’Ex-Voto. On voit le maïkotron à la fin.]
Québécois trio Maïkotron Unit has been around for 26 years, yet Ex-Voto is their first compact disc (they have left traces on other media). The maïkotron is a self-built instrument described as a brass aardvark with a range below a bass saxophone. The trio developed its sound through time and around this instrument, which they don’t use all the time. Drummer Michel Lambert plays it, bass clarinetist Michel Côté too (he was a part of the late Bill Dixon’s Tapestries and Envoi projects). Pierre Côté rounds up the trio on doublebass and cello. Ex-Voto features musique actuelle proceeding and but straying far from jazz. Strong synergy pulls all three musicians together. Recommended. [Below: The making of Ex-Voto. See the maïkotron toward the end.]
PAOLO ANGELI & TAKUMI FUKUSHIMA / Itsunomanika (ReR Megacorp)
Un concert en duo entre Paolo Angeli (avec sa guitare sarde préparée si bien mise en évidence sur le DVD Tibi) et la violoniste française d’origine japonaise Takumi Fukushima (elle a joué quelques années dans Volapük). Une prestation devant public qui entremêle compositions de l’un et de l’autre et des deux. Je ne connais pas la carrière de Fukushima à l’extérieur de Volapük, mais du côté d’Angeli je remarque plusieurs compositions fétiches, dont “Nita” et “L’ultima nave”. Les compositions à deux sont en fait des improvisations ou des extensions des pièces de l’un et de l’autre. C’est gentil, avec une belle synergie (et de nouveaux arrangements, évidemment), et Fukushima a une jolie voix fragile. Un concert agréable et sympathique, mais qui ne fera pas taire les détracteurs d’Angeli qui soutiennent qu’il se répète.
A duo concert between Paolo Angeli (and his prepared Sardinian guitar so brilliantly showcased on the Tibi DVD) and Japanese-French violinist Takumi Fukushima (she played in Volapük for a few years). A live performance that blends compositions from one, the other and both. I am not versed in Fukushima’s career outside of Volapük, but on Angeli’s side I notice several favourites creeping in again, like “Nita” and “L’ultima nave.” The pieces credited to both are actually improvisations or extensions on pieces from one or the other. It’s pretty, with a fine synergy between the two (and revisited arrangements, of course), and Fukushima has a nice fragile voice. An enjoyable set, although this CD won’t change the minds of detractors of Angeli claiming that he is repeating himself.
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