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2011-02-17

2011-02-15: Peter Brötzmann, Malfatti/Wittwer, Katja Cruz, Schick/Szczesny, Schick/Belfi

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-02-15

PETER BRÖTZMANN / Wolke in Hosen (FMP)
Disque inclus dans le coffret FMP: In Retrospect 1969-2010 (disque 5). On ne saurait imaginer un coffret rétrospective de l’étiquette FMP sans y inclure quelque chose de son cofondateur Peter Brötzmann. Soit. Mais que ce quelque chose s’avère la première réédition sur CD de l’album solo Wolke in Hosen (1976), voilà toute une gâterie. Le grand saxophoniste et clarinettiste s’y avère brutal et fantasque - à certains endroits, j’ai dû me pincer, étant convaincu d’entendre plutôt Carlo Actis Dato. Ce disque propose douze pièces, dont certaines sont très courtes (“Brunches” est une ouverture tonitruante de 27 secondes), la plupart sont dans les trois à six minutes, et la plus longue, “twee(D)didum”, atteint les 10 minutes. Lignes jazz, flirts occasionnels avec la musique de fanfare. Un vent de folie (où gaieté, exaltation, exubérance et mal de vivre se rejoignent) souffle sur “Der Grieche” et “Humpty Dumpty.” Et “Eine kleine marschmusik” conclut l’album avec une marche jouée au piano, ultime revirement d’un disque solo haut en couleurs.  [Écoutez quatre extraits de l’album sur le site de Squidco.]
Included in the boxset FMP: In Retrospect 1969-2010 (disc 5). An FMP retrospective boxset would not be complete without something from its cofounder Peter Brötzmann. Fine, but the fact that the something in question is the first CD reissue of his solo LP Wolke in Hosen (1976) is quite a treat! The great saxophonist/clarinetist sounds brutal and cheerful here – at times, I had to check the CD cover just to make sure I wasn’t listening to Carlo Actis Dato. This record includes 12 tracks, some of which are very short (the thundering opener “Brunches” is 27 seconds long), most fall between three and six minutes, and the longest track, “twee(D)didum”, gets to 10 minutes. Jazz lines, occasional flirts with fanfare music. A breath of madness (where joyfulness, exaltation, exhuberance and mal de vivre intersect) blows over “Der Grieche” and “Humpty Dumpty.” And “Eine kleine marschmusik” concludes the album with a march performed at the piano - the ultimate twist in a very colourful record.  [Listen to 4 excerpts form the album on Squidco’s website.]

RADU MALFATTI & STEFAN WITTWER / Und? …Plus (FMP)
Disque inclus dans le coffret FMP: In Retrospect 1969-2010 (disque 6). Réédition avec pièce boni du deuxième microsillon de ce duo, d’abord paru en 1978. Cette association entre le tromboniste Radu Malfatti et le guitariste Stefan Wittwer paraît bien étrange aujourd’hui. Pourtant, l’espace de quelques années, les chemins de ces deux radicaux se sont croisés. L’un allait radicaliser sa musique vers des gestes toujours plus minimaux, acoustiques, non amplifiés; l’autre allait suivre le chemin inverse, vers un son toujours plus bruitiste et électronique. Und? consiste en improvisations libres résidant dans un entre-deux étrange, cet espace où, dans les années 70, s’est développée une forme d’improvisation vive, confrontationnelle et plurisémantique, plus tard éclipsée par l’improvisation libre acoustique du SME. Ce duo est plus près d’Alterations ou du duo formé par Hans Reichel et Rüdiger Carl. Une pièce sans titre de 14 minutes provenant de la même séance d’enregistrement est ajoutée à cette réédition. Elle complète bien l’ensemble, malgré sa fin abrupte, en queue de poisson.
Included in the boxset FMP: In Retrospect 1969-2010 (disc 6). This reissues (with one bonus track) the second LP by this duo, first released in 1978. This association between trombonist Radu Malfatti and guitarist Stefan Wittwer may seem strange today. Yet, for a few years, their radical courses intersected. One was going to radicalize his music toward ever more minimal and unamplified gestures; the other would move in the opposite direction, toward a sound increasingly noise-based and electronic. Und? consists in in-between free improvisations, the in-between being a space where, in the ‘70s, developed a vivid, confrontational and plurisemantic form of improvisation, later eclipsed by the SME-brand of acoustic free improvisation. This duo is closer to Alterations or the Hans Reichel/Rüdiger Carl duo. An untitled 14-minute track from the same recording session is added to this reissue; it fits well with the original album, despite its unexpected ending.

KATJA CRUZ Y LOS AIRES / Mi corazón (Leo Records)
Ce disque sort tellement de la ligne artistique de Leo Records que Leo Feigin a jugé bon d’émettre un communiqué spécial le concernant. Bien jugé. Les deux disques précédents de Katja Cruz chez Leo étaient de l’improvisation libre, mais ici on est carrément dans la musique sud-américaine (mélange d’influences argentines, brésiliennes et cubaines). Une très belle voix, un projet clairement personnel, et la dame est acompagné d’un quatuor compétent. Mais ce n’est pas ma veine et je manque de repères pour évaluer la qualité ou l’intérêt de ce disque. Jetez-y tout de même une oreille si vous êtes amateurs de rythmes latins.
This record is such a step aside from Leo Records’ regular artistic line that Leo Feigin sent out a special press release about it. Well thought. Katja Cruz’s two previous Leo CDs were free improvisation, but this one is pure South-American music (with a blend of Argentinian, Brazilian and Cuban influences). A very fine voice, clearly a highly pesonal project, and the lady is backed by a competent quartet. But this is not my cup of tea and I don’t have right skillset to assess its quality or interest. Still, give it an ear if you’re into Latin rhythms.

Collaboration entre le platiniste-électronicien expérimental Ignaz Schick et l’électronicien (laptop) Dawid Szczesny, enregistrée en concert. Cinq pièces ultra délicates, faites de sons épurés et de textures présentant peu d’aspérités. Une écoute abstraite mais en douceur et envoûtante.
A collaboration between experimental turntablist/electronician Ignaz Schick (Perlonex) and laptop artist Dawid Sczcesny, live recording. Five ultra-delicate tracks made of sparse sounds and textures with few asperities. An abstract listen, but very quiet and bewitching.

IGNAZ SCHICK & ANDREA BELFI / The Myth and Persistence of Vision Revisited (Zangi Music)
Encore plus envoûtant est cette autre collaboration. Belfi fait de la percussion électroacoustique en mode post-rock. Schick fait de l’improvisation expérimentale à base de tourne-disque utilisés pour faire tourner des objets. Étonnamment, leurs univers se complètent bien, l’un tempérant le côté rêveur de l’autre, l’autre ajoutant une certaine beauté aux idées arides de l’un. The Myth and Persistence of Vision Revisited est une bête de studio finement ciselée et mûrie avec amour.
Even more bewitching is this other collaboration. Andrea Belfi plays electroacoustic percussion in post-rock mode. Shick makes experimental improvisation based on turntables used to actually make objects spin. Surprisingly, their soundworlds complement each other well, one tempering the other’s dreamy side, the other adding a certain beauty to the arid ideas of the one. The Myth and Persistence of Vision Revisited is a finely crafted studio creature, a labour of love.

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