Journal d'écoute / Listening Diary
2010-06-10
SONAR ENSEMBLE / While You Were Gone (Unit Records)
Le Sonar Ensemble est un trio de jazz moderne dirigé par le guitariste Alex Huber. Un guitariste au style coulant et mélancolique, ce qui suggère des comparaisons à Marc Ribot, Ben Monder et Loren Connors - sans qu’il n’ait la virtuosité du premier, le lyrisme du second ou le caractère à fleur de peau du troisième. Appuyé par une section rythmique souple. Avec guitare électrique sans distortion, le trio offre une musique agréable mais pas doucereuse; avec distortion, les choses deviennent plus atonales et anguleuses – un bon mélange, une belle écoute.
Sonar Ensemble is a modern jazz trio led by guitarist Alex Huber. He has a flowing and melancholic style that brings up comparisons to Marc Ribot, Ben Monder and Loren Connors – although he doesn’t have the virtuosity of the first, the lyricism of the second, nor the edginess of the third. Backed by a flexible rhythm section. With clean electric guitar, the trio provides enjoyable music that never gets too sweet. With distortion, things grow more atonal and angular - a fine blend, a nice listen.
OCTOPUS / Estuar (Unit Records)
Un quintette suisse qui fait un électro-jazz suave et velouté. Un peu monotone par contre, pas très inventif non plus. Mais bien fait et agréable. Le claviériste Roberto Domeniconi est intéressant.
A Swiss quintet playing suave and velvety electro-jazz. A bit monotonous though, and not much creative. But it’s well done and enjoyable. Keyboardist Roberto Domeniconi has interesting ideas.
FRANK ROTHKAMM / Birth of Primary Cinema from the Spirit of Sound (Flux Records)
L’œil humain décode 24 images par seconde, mais à ce rythme, le cerveau ne perçoit plus ces images comme distinctes, elles deviennent un flux. Alors pourquoi ne pas ramener le cinéma à son élément primaire - l’image - et laisser le cerveau interpréter du mouvement, du changement, là où il n’y en a pas, en se laissant influencer par la bande-son. Cet homme danse-t-il au son de la boîte à rythmes de “Serenade”? Voit-on la pluie tomber sur les voitures de “Autobahn”? Rothkamm, magicien conceptuel et prestidigitateur perceptuel, propose 11 vignettes sonores allant de l’électronique épurée au “field recording” urbain, diffusées en format 5.1, chacune assortie d’une photographie de New York ou d’Hollywood (superbes, d’ailleurs, les photos) qui persiste à l’écran. Certaines coupures sont franches et raides, d’autres sont fondues. Le tout fait un peu moins d’une demi-heure, un peu plus si on ajoute la pièce bonie, sous le chapitre “Theory” (le programme principal est titré “Praxis”), où Rothkamm explique, à travers une anecdote, l’approche qui sous-tend l’œuvre. C’est confondant mais pas confus, éclectique mais pas déglingué. En fait, c’est diantrement bien pensé et plus accessible que bien d’autres projets de Rothkamm. Cela dit, avec chaque nouveau volet de “Tetralogy” (celui-ci est le troisième; le calendrier de parution a pris beaucoup de retard), je vois de moins en moins le fil conducteur entre les œuvres...
The human can decode 24 images per second, but at that rate, the brain doesn’t see these images as separate evenths, but as a flux. So why not bring back cinema to its primary component – the image – and let the brain interpret movement or change out of a static image, with influential help from the soundtrack? So is this man actually dancing to the beatbox beat of “Serenade”? And am I seeing rain fall on the cars of “Autobahn”? Rothkamm, conceptual magician and perceptual trickster, delivers 11 sound vignettes ranging from pure electronics to urban field recording, presented in 5.1 surround sound, each paired to a photograph of New York or Hollywood (splendid photographs, I might add) that just stick to the TV screen. Some cuts are straight and brutal, others fade out/in. The whole thing lasts a little under half an hour, or a little over half an hour if you take in the “bonus track” tucked un the chapter called “Theory” (the main program is titled “Praxis”), where Rothkamm explains, using an anecdote, the approach underpinning the work, through rolling on-screen text. It’s confusing though not confused, eclectic though not hectic. Actually, it’s darned well thought out and more accessible than most of Rothkamm’s other projects. That said, each new installment in the “Tetralogy” series (this is number three, the release schedule has been pushed back) makes me wonder even more how all the pieces will fit together...
No comments:
Post a Comment