Journal d'écoute / Listening Diary
2010-11-08
ANDREW RINDFLEISCH / Night Singing (Innova)
Ce disque est une collaboration entre le compositeur américain Andrew Rindfleisch et le quatuor de musique de chambre Zeitgeist (clarinette, piano, deux percussionnistes). L’œuvre clé en est “Night Singing”, une suite de 25 minutes composée pour Zeitgeist. Un beau travail qui tire bien parti des forces de cet ensemble (mises en évidence sur le récent In Bone-Colored Light). Mais j’ai préféré “Improvisation Situation”, une improvisation de 14 minutes entre l’ensemble et le compositeur, celui-ci y allant d’un texte narré-chanté (oui à la Harry Partch) à la fois rigolo et troublant. Un joli coup de génie et d’audace qui mérite un coup de chapeau.
This CD is a collaboration between US composer Andrew Rindfleisch and chamber music quartet Zeitgeist (clarinet, piano, two percussions). The key work here is “Night Singing,” a 25-minute suite written for Zeitgeist. A nice work that makes good use of the ensemble’s strenghts (displayed on their recent Innova CD In Bone-Colored Light). But I prefer “Improvisation Situation”, a 14-minute improvisation between the group and the composer, the latter speech-singing (yes, a la Harry Partch) a funny yet disturbing text – a stroke of genius and audacity worth two thumbs up.
KITTY BRAZELTON / Ecclesiastes: A Modern Oratorio (Innova)
Vraiment impressionné par cette œuvre de Kitty Brazelton, une chanteuse et électronicienne expérimentale qui propose ici rien de moins qu’un oratorio, thème religieux inclus. Celui-ci est interprété par The Time Remaining Band, un ensemble ad hoc de quatre chanteurs masculins, de contreténor à basse (dont le contreténor David Bryon qui joue aussi de la mandoline), un violoncelliste et un percussionniste. Brazelton produit des bourdons et ambiances par ordinateur, en plus de chanter et de diriger l’ensemble. La musique est splendidement multistylistique, intégrant des éléments de plain-chant, de l’oratorio classique, de musique contemporaine post-Ligeti et même de rock-in-opposition (certains passages m’ont fait carrément penser à This Heat, allez savoir). Les mélodies sont poignantes et le projet très bien mûri dans l’ensemble. Chaudement recommandé.
Truly impressed with this work by Kitty Brazelton, an experimental singer/electronician who delivers here nothing less than an oratorio - religious topic included. This oratorio is performed by The Time Remaining Band, an ad hoc ensemble of four male singers – from countertenor to bass (including countertenor David Bryon who also plays mandolin) – a cellist, and a percussionist. Brazelton makes drones and ambiences on her laptop, in addition to singing and conducting. The music is gloriously pluristylistic, drawing elements from plainsong, classical oratorio, post-Ligeti contemporary music, and even rock-in-opposition (to me, some tracks clearly evoke This Heat for some reason). Melodies are moving, and the project as a well shows a high level of maturity. Highly recommended.
MARKUS EICHENBERGER / Halbzeit: Clarinet Solo 2008 (Creative Sources)
Le clarinettiste suisse Markus Eichenberger propose un album de solos de clarinette... qui détonne un peu dans la production de l’étiquette Creative Sources. C’est qu’ici, son approche est très mélodique, bien qu’elle intègre plusieurs techniques étendues. Le fait est que ces neuf mi-temps (la traduction de l’allemand “halbzeit”) sont autant de pauses dans le corpus généralement plus abstrait et cérébral de cette étiquette. Eichenberger n’hésite même pas à emprunter occasionnellement un fragment mélodique archiconnu (“Petite Fleur”, par exemple). Très joli sans être si facile. Et présenté en toute simplicité. Ça mérite le respect.
Swiss clarinetist Markus Eichenberger arrives with an album of clarinet solos…but it’s a little bit on a sidetrack from what Creative Sources usually releases. On this album, his approach is very melody-based, despite the use of several extended techniques. The fact is that these nine half-times (the meaning of the German word “halbzeit”) are interludes in the generally more abstract and cerebral corpus this record label. Eichenberger even dares borrow an occasional well-known melody fragment (“Petite Fleur” is one example). Very pretty, though not in the least easy ilstening. And simply presented. This CD deserves respect.
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