Journal d'écoute / Listening Diary
2010-04-21
ART GIRAFFEFUNGAL / Black Porridge Kaleidoscope (Pointy Bird Records - merci à/thanks Dense Promotion)
Larsen, bruit, électroniques sales, approchées d’une manière presque rythmique, presque mélodique aussi. Une version pop de Merzbow? Pas tout à fait. Une musique sombre, viscérale, un peu naïve mais assez réussie. On sent la tentation d’un formalisme à la Frank Rothkamm, mais aussi un élan animal qui rappelle Merzbow. Pas mal.
Feedback, noise, dirty electronics, shaped into something almost rhythmical, even melodic at times. A pop take on Merzbow? Not quite. Dark, visceral music, slightly naive but artistically successful. There’s a temptation toward formalism a la Frank Rothkamm, counterbalanced by the animalism of Merzbow. Not bad at all.
VERNON & BURNS / The Light at the End of the Dial (Gagarin Records - merci à/thanks Dense Promotion)
Un vinyle constitué de 14 courtes pièces oscillant entre la vignette électro-pop (il y a ici des trucs qui font beaucoup penser à Helgoland ou Felix Kubin) et le mini-hörspiel: électroniques antiques, enregistrements de terrain, sons repiqués de films, collages superposant piano honky-tonk et musique de jeux vidéo 8-bit, bribes évoquant l’âge d’or de la musique concrète, etc. Et ça se tient à peu près, le délire créatif étant le fil d’ariane de ce disque. Un peu brouillon, éclaté, mais on perçoit facilement le sérieux de la démarche derrière le maquillage burlesque. Du cabaret plunderphonique concret! Trrrrrès sympa. [Pour entendre des extraits de ce disque, rendez-vous sur la page MySpace du duo (lien ci-dessus). Je vous recommande “Residual Values” et “A Touch of the Vapours.”]
This vinyl consists of 14 short tracks oscillating between electro-pop vignettes (some are strongly reminiscent of Helgoland or Felix Kubin) and mini-hörspiels: antique electronics, field recordings, sounds lifted from movies, collages slicing honky-tonk piano with old-school 8-bit video game music, nods to the golden age of musique concrète, etc. And it almost holds together, creative madness being the unifying factor. It’s a bit messy, wild, but you can clearly hear a serious artistic process behind the mask of burlesque. Plunderphonic cabaret concrète! Great stuff. [For audio clips, head over to the duo’s MySpace (linked above). I recommend “Residual Values” and “A Touch of the Vapours.”]
FNS / FNS (Miasmah - merci à/thanks to Forced Exposure)
Premier (?) album solo de Fredrik Ness Sevendal (ou FNS), qui a travaillé avec Slowburn, DEL et Kobi, joué avec Makoto Kawabata, etc. Un disque sans prétention de pièces instrumentales et méditatives à la guitare et aux effets. Boucles multipistées, recherche d’une beauté troublée mais présente, forte influence psychédélique. “Wooden Leg” fait très Kawabata période Inui, à d’autres moments la musique est plus trouble, entre le post-folk et le psychédélique lysergique. Rien de brouillon par contre: un disque appliqué. Et une autre pochette remarquable d’Erik Skodvin.
First (?) solo album from Fredrik Ness Sevendal (aka FNS), who has worked in the past with Slowburn, DEL and Kobi, and played with Makoto Kawabata, etc. A simple album of instrumental and meditative pieces on guitar and effects. Multilayered loops, the search for a troubled form of beauty, a strong psychedelic influence. “Wooden Leg” is strongly reminiscent of Inui-era Kawabata. Elsewhere the music is stranger, between post-folk and LSD-laced psychedelia. But it’s definitely not lo-fi or muddy. This is a skillful, artful record. And another striking cover by Erik Skodvin.
OUGENWEIDE / Herzsprung (Grosse Freiheit/Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)
Oui, Ougenweide, cet ensemble allemand de musique traditionnelle progressive qui vaquait surtout dans les années 1970. Les voici de retour avec un album qui a demandé 10 ans de travail. Amalgame d’instruments ordinaires, d’époque et carrément rares (waldoline, monochorde, nyckelharpa et j’en passe), l’instrumentarium de ce groupe rappelle Malicorne. Le choix de chansons est un mélange de pop médiévale et de musique traditionnelle. Malheureusement, les arrangements manquent parfois de créativité, certaines pièces tombant à plat. Il y a de jolis moments sur Herzsprung, mais j’ai fini par m’ennuyer.
Yep, Ougenweide, that ‘70s German progressive folk band. They’re back with a CD that took them 10 years to make. A blend of conventional, period, and downright rare instruments (waldoline, monochord, nyckelharpa, and so on) – their instrumentarium reminds me of Malicorne. Their selection of songs draws from medieval pop and traditional folk. Sadly, the arrangements lack some new ideas, some tracks falling flat. There are nice moments on Herzsprung, but I found myself bored after a while.
JÓNSI / Go (XL Recordings)
Inutile de se plaindre du fait que Go est plus pop, plus commercial, c’est ainsi que ce disque solo du chanteur de Sigur Ros a été conçu. Une fois cela admis, qu’en est-il de Go? Un des meilleurs disques pop que j’aie entendu dernièrement. Évidemment, Jónsi n’a qu’à chanter trois notes pour que je frissonne de plaisir. Cela dit, je préfère ne pas comprendre ce qu’il chante (en hopelandic, langage inventé en usage chez Sigur Ros) que saisir ses paroles (en anglais dans plusieurs des chansons de ce disque). Outre cet aspect, Go est un disque superbement tourné. Oui, quelques chansons ont une rythmique insistante et un refrain... facile. Mais d’autres ont cette langueur, cet espoir, cet angélisme scandinave si typique de Sigur Ros (“Hengilas”, entre autres). L’objectif est de percer le marché radiophonique, soit. Sachant cela, ne boudez pas votre plaisir inutilement. [Ci-dessous: “Go Do” est de loin la chanson la plus pop du disque. Si vous la tolérez bien, y a pas d’inquiétude à avoir pour le reste.]
I won’t waste my breath (or fingers) complaining about the fact that Go sounds more pop, more commercial -- that’s how Sigur Ros frontman Jónsi designed it. Once you admit that, how is it, may you ask? Well, it’s one of the best pop albums I’ve heard lately. Of course, the guy only has to sing a note or two for my whole spine to break out in goosebumps (pleasurable ones). That said, I prefer not understanding what he sings about (in Hopelandic in Sigur Ros) than grasping the meaning (in English in several of this record’s songs). That point aside, Go is a wonderful record. Yes, a few songs have a persistent beat and an over-catchy chorus. But some others have that languor, that yearning, that Scandinavian angelism you expect from Sigur Ros (“Hengilas,” among other tracks). So the goal is to make a foray on the radio market, fine. That being known, don’t go snobbing this album. [Below: “Go Do” is by far the poppest song on the album. If you tolerate it well, the rest will go down easy.]
Jónsi - Go Do from Jónsi on Vimeo.
No comments:
Post a Comment