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2010-04-18

2010-04-16: Ember, Ercklentz/Neumann, @c, Flavie, Bako Dagnon, Piccadilly Sunshine 3

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-16


EMBER / Aurona Arona (Creative Sources)

Le dernier disque de cette fournée de l’étiquette Creative Sources (pour les chroniques des autres, consultez les entrées des derniers jours) met en vedette un quatuor allemand. Sous le nom d’Ember se cache un quatuor d’improvisation libre dont le membre le plus connu est le saxophoniste Urs Leimgruber. Il est accompagné d’Alexander Schubert aux électroniques, du pianiste Oliver Schwerdt et du batteur Christian Lillinger. De l’improvisation minutieuse, plutôt cérébrale mais bien menée, avec un apport intéressant des électroniques. Rien de phénoménal, mais un concert honnête (en avril 2008). De toute façon, Leimgruber s’associe très rarement à des projets médiocres.

The last CD from Portuguese label Creative Sources’ latest shipment (just go back a few days for my reviews of the other titles) features a German quartet. Behind the name Ember hides a free improvisation quartet whose best known member is saxophonist Urs Leimgruber. He plays here with Alexander Schubert on electronics, pianist Oliver Schwerdt, and drummer Christian Lillinger. Meticulous, rather cerebral, but consistent free improvisation, with a strong contribution from the electronics. Nothing phenomenal, but a honest live performance (from April 2008). In any case, Leimgruber has very rarely associated with mediocre projects.


SABINE ERCKLENTZ & ANDREA NEUMANN / LAlienation (Herbal International)

Sabine Ercklentz (trompette, électroniques) et Andrea Neumann (cadre de piano, électroniques) travaillent ensemble depuis un bout de temps, dans divers projets, mais leur duo est un lieu de création particulier, où elles se permettent un peu de tout. LAlienation (on aurait envie d’y mettre une apostrophe, oui, sauf que la pochette faisant allusion aux grosses lettres blanches du “Hollywood”, on comprend qu’il s’agit d’un jeu de mots entre Los Angeles et alienation) – LAlienation, donc, couvre une palette large, entre l’impro libre microsonique, le field recording et le post-jazz. Voilà un disque stimulant (par les techniques utilisées, mais aussi les juxtapositions), aguichant (on y trouve de jolies mélodies) et varié (chacune des cinq pièces propose un cadre, des outils et une approche différents). Et c’est la pochette la plus saisissante à m’être passée entre les mains dernièrement!

Sabine Ercklentz (trumpet, electronics) and Andrea Neumann (piano frame, electronics) have been working together for a while now, in various projects, but their duo remains a special creative space where they can try a little of everything. LAlienation covers a lot of ground, from microsonic free improvisation to field recording and post-jazz. This is a stimulating record (the techniques used, their juxtaposition), sexy (there ARE some pretty melodies), and diverse (each of the five tracks has a different frame, tools and concept). And it’s the most striking cover artwork I have seen in a while!


@C / Music for Empty Spaces (Baskaru)

Miguel Carvalhais et Pedro Tudela (@c) ont offert à l’étiquette française Baskaru un solide disque d’électronique expérimentale. Music for Empty Spaces utilise des enregistrements réalisés en tournée - enregistrements de concert et de terrain - pour créer une longue œuvre faites d’espaces sonores en creux, de subtiles agencements d’ambiances et d’électroniques microscopiques. Un peu froid, mais profond, et d’une plasticité intéressante.

Miguel Carvalhais and Pedro Tudela (@c) have offered to the French label Baskaru a strong opus of experimental electronic music. Music for Empty Spaces is built from concert and field recordings made while on tour. A long multi-part work made of hollow sound spaces and delicate pairings of ambiences and microscopic electronics. A little cold to the ear, but deep, and aesthetically pleasing.


FLAVIE / Jazz et tralala (indépendant)

Changement de registre. C’est par le recommandation d’une amie qui s’y connaît (bonjour Eve-Marie!) que je me suis retrouvé avec un exemplaire du démo de Flavie, une jeune chanteuse-poète de Sherbrooke. Ce démo de quatre pièces enregistré avec un guitariste et un contrebassiste dévoile une auteur-compositrice-interprète facétieuse et éminemment honnête. Elle chante et récite, parfois les deux en même temps, d’une voix vraie, sans rien de fantastique mais qui vient du cœur. “Forestale Florale” est la chansons la plus réussie du lot, à cause de sa structure audacieuse et la qualité du texte. Je me soucie peu de Barbara et de la manière dont Flavie aborde son “Chapeau bas”, mais la “La valse du hic” est sympathique, entre la chanson française et brésilienne. “Pourquoi tu chantes?” est un poème dit a cappella, une “profession de voix” touchante qui, au lieu d’être mièvre (c’était un risque), réussit à contextualiser ce qui précédait. J’aurais aimé entendre plus de chansons de son crû, mais ce démo promet. Il y a dans Jazz et tralala une naïveté bon enfant qui m’agace un peu, mais elle fait partie intégrante de la démarche.

Let’s switch gears. Thanks to a recommendation from a friend of mine in the know (hi, Eve-Marie!), I found myself with a copy of Sherbrooke singer-songwriter-poet Flavie’s demo CDr. This four-track disc recorded with a guitarist and a bassist reveals a playful and thoroughly honest singer-songwriter. She sings and recites (simultaneously at times) with a not-so-great voice, but pleasant enough, and she sounds real and coming from the heart. “Forestale Florale” is my personal pick, because of its daring structure the quality of the lyrics (in French, in case you haven’t guessed yet). I don’t really care about Barbara or Flavie’s take on her song “Chapeau bas”,but “La valse du hic” is fine, somewhere between French and Brazilian chanson. “Pourquoi tu chantes?” is an a cappella poem about why Flavie sings, what it means to her. It could have been dreary, but it manages to contextualise what came before it. There’s a childlike naivete throughout Jazz and tralala that irritates me a little, but it fits Flavie’s character and artistic process.


BAKO DAGNON / Sidiba (Syllart Productions/Discograph - merci à/thanks to Forced Exposure)

Si Bako Dagnon est une quasi-légende au Mali depuis les années 80, elle s’est fait connaître du grand public occidental en 2007 seulement, avec son premier disque, Titati. Celui-ci lui fait suite. Cette chanteuse à la voix grave et chaude maîtrise l’art du chant qui raconte (dans sa langue natale), et cette voix est ici encadré avec beaucoup de classe. On passe aux grandes productions grand public d’Ali Farka Touré, Bassekou Kouyate, ou même Youssou N’Dour. À mon goût personnel, ça devient parfois trop joliet, trop facile, trop léché - et bien que j’aurais apprécié un son un peu plus sale, les quelques touches de dub, presque échappées, qu’on trouve sur ce disque n’arrivent qu’à sonner incongrues, sans vraiment le salir ou le contemporanéiser. Tout de même un beau disque qui plaira aux amateurs de “world beat” africain.

Bako Dagnon may be near-legendary in Mali since the 1980s, but the general non-African public is aware of her voice since 2007 only, with the release of her debut Titati. This one is the follow-up. This low-register singer has a warm voice and masters the art of telling stories through song (in her native tongue). And that voice is framed with classy arrangements, akin to and on par with the general public productions of Ali Farka Touré, Bassekou Kouyate, or even Youssou N’Dour. To my personal taste, it sounds a bit too pretty, easy and sterilized. However, as much as I’d like this to be a bit dirtier-sounding, the bits of dub surfacing here and there sound incongruous. Still, a fine record that will definitely appeal to fans of African World Beat.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Piccadilly Sunshine Part Three: British Pop Psych and Other Flavours 1967-1970 (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une compilation sympathique de 45 tours pop psychédéliques britanniques d’époque. Rien d’inquiétant, rien de connu non plus, quelques perles aussi, dont “Love Will Find a Way” interprétée par Howard Walker mais réalisée par Mel Collins avant son passage dans King Crimson, ainsi que “Lucky Sunday” d’Episode Six, dont le chanteur était alors Ian Gillan (futur Deep Purple). Pour le reste, du joli, du kitsch et quelques trucs bien sentis: “Remember Daphne” de Paul Slade, “I Can’t Sleep” de Studio Six, l’étrange “Dance with the Man in the Teapot” de J.A. Freedman.

A fun compilation of UK psych pop 45s. Nothing threatening, nothing known either, but there’s a few gems herein, like “Love Will Find a Way” by Howard Walker, a single produced by Mel Collins before he joined King Crimson, and Episode Six’s “Lucky Sunday” at a time when their singer was future Deep Purple frontman Ian Gillan. The rest of it is cute, kitsch, and occasionally ballsy: “Remember Daphne” by Paul Slade, “I Can’t Sleep” by Studio Six, the strange “Dance with the Man in the Teapot” by J.A. Freedman stood out.

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