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2010-04-19

2010-04-19: Society of Composers, Inc., Dan Fröberg, Dirac, Andrew Liles, Gibson/Rose, Sudden Cosmic Dissolution

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-19

SOCIETY OF COMPOSERS, INC. / Mosaic (Navona Records)

L’organisme américain Society of Composers, Inc. propose ici une compilation très variée de musique de chambre de sept (surtout) jeunes compositeurs.Cela va du solo de piano (“Transparencies” de James Romig, interprétée par Ashlee Mack) au septette (“Gorintou-Five Rings Pagoda” de Stephen Yip), d’œuvres mélodies et presque doucereuses à des trucs violents et provocateurs, post-Lutoslawski. Beaucoup de choses médiocres (et le manque de cohésion n’aide pas), mais j’ai bien aimé la sensibilité du quintette “Memoir of Dong-Hak” de Hee Yun Kim, ainsi que la complexité harmonique de “Aneresis”, un duo violon-piano signé Tasos Stylianou.

The US organization Society of Composers, Inc. delivers a highly diverse compilation of chamber music by seven (mostly) young composers. The selection ranges from a piano solo (James Romig’s “Transparencies” performed by Ashlee Mack) to a septet (“Gorintou-Five Rings Pagoda” by Stephen Yip), from melodic, almost sweetly-sweet melodic works to provocative post-Lutoslawskian affairs. Lots of it is mediocre (and the album’s lack of cohesion doesn’t help), but I really liked the sensitivity displayed by Hee Yun Kim in her quintet “Memoir of Dong-Hak” and the harmonic complexities in “Aneresis,” a violon/piano duo composed by Tasos Stylianou.

DAN FRÖBERG / At Dawn We All Fall Down the Stairs (Ideal Recordings - merci à/thanks to Dense Promotion)

Le premier de deux parutions simultanées du compositeur suédois Dan Fröberg chez Ideal Recordings. Celui-ci propose deux œuvres. La première (“At Dawn We All Fall Down the Stairs”, 42 minutes) est pour instruments de verre, enregistrés en plusieurs passes par multipiste. Fröberg y explore des sonorités étonnantes qui paraissent, à l’oreille, à mi-chemin entre des sons de synthèse et des larsens. Une écoute longue, il faut vouloir se laisser noyer dans cette marée de sons envahissants. La seconde (“Hat Down Wee Owl Foul Drown Death Stares”, 12 minutes) propose un collage d’enregistrements de terrains (voix diverses) sur fond d’instruments de verre. Moins intéressante.

The first of two CDs by Swedish composer Dan Fröberg released simulatenously on Ideal Recordings. This one features two works. The first one (“At Dawn We All Fall Down the Stairs,” 42 minutes) is for multitracked glass instruments. Here, Fröberg explores surprising sonics that feel halfway between synthesized sounds and feedback. It’s a long listen, and you need to be willing to embrace this sea of immersive sounds. The second piece (“Hat Down Wee Owl Foul Drown Death Stares,” 12 minutes) is a collage of field recordings (mostly voices) over glass instruments. Less interesting.

DAN FRÖBERG / The Existence of Do-Ti-La-So-Fa-Mi-Re-Do Is Everything! (Ideal Recordings - merci à/thanks to Dense Promotion)

Ce second disque est à la fois différent et tout aussi enveloppant que le premier. Il s’agit ici d’une pièce pour orgue d’église de 48 minutes intitulée “In Times Like These, The Existence of Do-Ti-La-So-Fa-Mi-Re-Do Is Everything!”. À partir d’une improvisation de Mikael Wahlin, Fröhberg a assemblé une pièce-fleuve explorant les harmoniques riches de l’instrument. Développements lents, splendides superpositions de phases, mais plutôt statique. Je pense à certaines œuvres de Phill Niblock ou de Jean-Luc Guionnet, quoi que la recherche de Fröhberg se fonde sur le son orthodoxe de l’orgue et non sur la mécanique interne de l’instrument. Notons que les textes accompagnant ces deux disques sont à la fois poétiques et frivoles, dans un style explicatif presque farfelu.

This second CD is both different and as immersive as the first one. It consists of a single track for church organ, “In Times Like These, The Existence of Do-Ti-La-So-Fa-Mi-Re-Do Is Everything!” From an improvisation by Mikael Wahlin, Fröhberg has developed an epic piece exploring the rich harmonies of the organ. Slow developments, gorgeous phase surperimpositions, but rather static. I’m thinking of some works by Phill Niblock or even Jean-Luc Guionnet (although Fröhberg’s music is based on the orthodox sounds of the organ, not its inner mechanics). Note that both CDs are accompanied by strangely poetic and frivolous liner notes that explain the music in zany, inconclusive terms.

DIRAC / Phon (Valeot - merci à/thanks to Dense Promotion)

Disque numéro trois pour Dirac, dont le précédent, Emphasis, s’était glissé dans le Top 30 2009 de Délire Actuel. Phon propose une seule pièce continue, enregistrée “live en studio” par le trio, avec ajout ultérieur de clarinette basse et d’un enregistrement de terrain.On serait tenté de parler de post-rock, mais l’approche de Dirac, malgré la présence de batterie et de guitare électrique (entre autres choses), a plus à voir avec le “drone” tel qu’il est issu de la musique de chambre contemporaine - James Tenney pour instrumentation rock. Une pièce calme mais tendue, pleine de flottements et de subtilités, pas cinématique mais offrant beaucoup de place à la rêverie dirigée. Moins zen que Emphasis, plus difficile d’écoute aussi (vu la durée), mais très réussi.

Album number three for Dirac, whose previous effort Emphasis made Délire Actuel’s Top 30 last year. Phon features a single continuous live-in-the-studio track by the trio, with a bass clarinet track and a field recording added later on. It’s tempting to label it as post-rock, but the truth is that Dirac’s approach, despite the presence of a drum kit and electric guitar, is closer to the “drone” as it evolved from contemporary music – James Tenney for a rock band instrumentation. A calm yet tense piece of music, with room, unresolved elements, and subtleties. Not cinematic, but leaving lots of space for framed reverie. Less Zen than Emphasis, a more demanding listen too (due to its duration), but very well done.

ANDREW LILES / The Dead Submariner (Beta-lactam Ring Records)

The Dead Submariner était un CD boni inclus dans une édition limitée de l’album The Dying Submariner, en 2007. J’ai la version régulière de ce disque troublant. Constatant que le disque boni était maintenant en vente en version numérique, j’ai sauté dessus. The Dying Submariner était un concerto pour piano et réverbération, un truc lourd en désespoir, en claustrophobie, en résignation. The Dead Submariner est une variation sur le même thème, soit un concerto pour guitare avec archet et réverbération. Pourtant, ce disque est moins sinistre. Le son des cordes frottées de la guitare n’est pas aussi “noyé”, aussi “à la dérive” que celui du piano. Effet d’émoussement? Je ne crois pas. C’est tout simplement que le piano sonne plus incongru au fond de l’océan. The Dead Submariner est un solide disque de musique ambiante sombre, mais ce n’est pas l’affolante illustration du vide qu’est The Dying Submariner.

The Dead Submariner was first released a bonus CD in a limited edition of the 2007 album The Dying Submariner. I have the regular pressing of that disquieting record. Noticing that the bonus disc was now available from digital music vendors, I grabbed it. The Dying Submariner was a concerto for piano and reverberation, music heavy with despair, claustrophobia, and resignation. The Dead Submariner is a variation on the same theme, this time a concerto for bowed guitar and reverberation. Yet, this one is less sinister. The sound of bowed strings is not as “drowned,” as “lost at sea” as the piano. A dulling effect? I don’t think so. It’s simply that the piano sounded more otherwordly or out-of-place at the bottom of the ocean. The Dead Submariner is a strong album of dark ambient music, it’s just not the freaky illustration of voidness that was The Dying Submariner.

LAURA GIBSON & ETHAN ROSE / Bridge Carols (Baskaru)

Très belle collaboration entre la chanteuse néo-folk Laura Gibson (que je ne connaissais pas) et l’électronicien expérimental Ethan Rose (qui, sur son disque précédent chez Baskaru, modifiait un vieil orgue de théâtre). Bridge Carols est une collection de chansons improvisées, pastorales mais d’une ruralité extraterrestre. Voix angélique d’un autre monde, ambiances sonores feutrées, traitées et retraitées, filtrées, fantômatiques, textes déconstruits et réassemblées, bribes de sagesse et de folie. Joanna Newsom sur l’acide. Laura Barrett sans ses kalimbas. Bravo. [Ci-dessous: Vidéo officielle de la chanson “Sun”.]

A wonderful collaboration between neo-folk singer Laura Gibson (first time I hear her) and experimental electronica artist Ethan Rose (on his previous CD for Baskaru, he was playing a modified theatre organ). Bridge Carols is a collection of improvised songs, extraterrestrial pastoral songs. Angel-like vocals from another world, velvety sonic ambiences, treated and re-treated, filtered, ghostly, with deconstructed and reassembled lyrics, decontextualized bits of wisdom and madness. Joanna Newsom on acid. Laura Barrett without her kalimbas. Bravo. [Official music video for the song “Sun.”]

Ethan Rose & Laura Gibson, Bridge Carols "Sun" from Slater Dixon on Vimeo.

SUDDEN COSMIC DISSOLUTION / Sudden Cosmic Dissolution (Sonic Flame)

J’aime le nom de ce power trio d’improvisation. J’y retrouve le batteur Johannes Welsch, déjà entendu dans un truc “world fusion” beaucoup plus zen. Ici, on est dans un free-rock qui, au fil des 77 minutes de ce premier album, passe de l’impro tribale (avec chants de gorge) à un freeform jazz-rock à la sauce Canterbury (pensez Soft Heap ou, plus récemment, douBt), puis à un acid rock déjanté à la Acid Mothers Temple. Le disque est trop long, certaines improvisations tombent à plat, mais il y a une belle énergie et quelques idées solides. Avec Norm Howard à la guitare et Ryan Mitchell-Boch à la basse.

I like this improv power trio’s name. I’ve heard drummer Johannes Welsch before in much more Zen world fusion project. Here, we’re in free-rock land and, in the course of this CD’s 77 minutes, we gradually go from tribal improv (with throat singing) to freeform jazz rock a la Canterbury (think Soft Heap or, for something more recent, douBt), and then on to crazy acid rock a la Acid Mothers Temple. The album’s too long, some tracks don’t lift up, but there’s a nice energy here and a few strong ideas. With Norm Howard on guitar and Ruan Mitchell-Boch on bass.

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