Journal d'écoute / Listening Diary
2010-03-18
ERIC GLICK RIEMAN / Trilogy from the Outside (ind.)
Eric Glick Rieman joue du Fender Rhodes préparé. C’est une rareté en soi. Mais ce n’est pas tout: il le fait avec intelligence et sensibilité. Ses disques ne sont pas qu’une galerie de sons et d’effets obtenus, de techniques étendues développées; ce sont des œuvres intégrées, mures. Ça faisait un certain temps que je n’avais rien entendu de lui, et voilà qu’arrive Trilogy from the Outside un album triple, plus de deux heures et demie, publié de manière indépendante et disponible en téléchargement payant. Il s’agit d’un album entièrement solo, où la musique progresse lentement, à travers des pistes multiples (ou des boucles?) de piano électrique soumis à des manipulations inédites mais peu bruitistes. Il y a beaucoup de musicalité ici (mais pas de mélodisme, attention), beaucoup de délicatesse, mais aussi des passages troubles, inquiétants, qui menacent de prendre une tangente bruitiste. Un album long, mais qui fait bon usage de sa durée. Et qui impressionne beaucoup. Chapeau.
Eric Glick Rieman plays prepared Fender Rhodes. An unusual thing in itself. What’s more is that he’s doing it intelligently and with artistry. His records are not galeries of sounds and effects coarsed out of the instrument, or extended techniques developed on it; what he releases are integrated, mature works. It had been a while since my last encounter with his music, and then came this Trilogy from the Outside, a triple album, over two and a half hours of music, self-released and available as a download. This is a solo album where the music unfolds slowly through multitracked (or looped?) electric piano subjected to unusual manipulations. There is a lot of musicality (not melody) and care, but also troubled and disquieting passages where the music threatens to slide over into noise. A long album, but an album that makes good use of its duration. And a very impressive work. Bravo.
GILLES OMONT / Home Made (Multimedi’@rt)
Malgré qu’il s’agisse d’une parution indépendante, Home Made de Gilles Omont est exactement le genre d’album que j’attends habituellement de l’étiquette Dreaming: une musique synthétique fait maison, rêveuse, frôlant parfois le nouvel âge. Ce n’est pas désagréable, c’est plutôt bien fait aussi, mais l’écriture est ordinaire, plutôt convenue. Omont touche à plusieurs styles, de la techno au reggae, du jazz manouche au funk, mais toujours en surface, dans une forme édulcorée. Bref, Home Made est un disque soigné et élégant, mais il manque de cran et d’originalité.
Home Made may be self-released, but it would fit perfectly in the Dreaming label’s roster: keyboard/sampler based music recorded at home, dreamy, occasionally close to New Age. It’s not unenjoyable, and it’s rather well done, but the writing is ordinary and predictable. Omont touches bases with several styles, from techno to reggae and gipsy jazz to funk, but he stays on the surface, delivering edulcorated forms of these styles. In short, Home Made is a slick record, but it lacks originality and balls.
ALGERNON / Ghost Surveillance (Cuneiform)
Un disque splendide signé Algernon, un quintette de Chicago qui signe ici son premier disque chez Cuneiform. Mélange de jazz actuel de Chicago, de rock-in-opposition et de post-punk/skronk instrumental, Ghost Surveillance fait penser autant à Moraine qu’à Ahleuchatistas, avec quelque chose des groupes de Jason Adasiewicz ou de James Falzone. L’instrumentation est variée et changeante, mais tourne principalement autour des guiares électriques de Dave Miller et Toby Summerfield, du vibraphone de Katie Wiegman et de la section rythmique composée de Tom Perona et Cory Healey. Dix pièces entre deux et onze minutes, toutes des compositions serrées, souvent acerbes, jouées de manière très convaincante. Un must. [Ci-dessous: Un extrait de “Broken Lady” trouvé sur le site de Cuneiform.]
A splendid record by Algernon, a quintet from Chicago, here with their first CD for Cuneiform. A blend of Chicago-style avant-jazz, rock-in-opposition, and instrumental post-punk/skronk, Ghost Surveillance is reminiscent of Moraine as much as Ahleuchatistas, with something of Jason Adasiewicz orJames Falzone’s projects thrown in. The instrumentation is varied and changes from track to track, but it mainly revolves around the electric guitars of Dave Miller and Toby Summerfield, Katie Wiegman’s vibraphone, and the rhythm section consisting of Tom Perona and Cory Healey. Ten tracks ranging from two to eleven minutes in duration, all tight, often scorching compositions performed in a very convincing manner. A must-have. [Below: An excerpt from “Broken Lady” found on Cuneiform’s website.]
http://www.cuneiformrecords.com/realaudio/Algernon_Broken Lady.mp3
ZEVIOUS / After the Air Raid (Cuneiform)
Paru l’an dernier chez Cuneiform, cet album du trio américain Zevious est dans la même veine que celui d’Algernon: instrumental, entre le jazz actuel et le rock d’avant-garde, un rock-in-opposition actualisé et passé au crible du math rock et du skronk. Ici, il s’agit d’un trio guitare/basse/batterie énergique et mordant. Un tantinet trop homogène peut-être, mais une écoute satisfaisante, conseillée aux amateurs d’Upsilon Acrux.
Released last year on Cuneiform, this CD by American trio Zevious is similar to Algernon’s - to an extent. Instrumental, between avant-jazz and avant-rock, a modernized take on rock-in-opposition, seen through the lens of math rock and skronk. Zevious is a fierce and energetic guitar/bass/drums trio. After the Air Raid may be a bit too homogenous, but it’s a satisfying listen. Recommended to fans of Upsilon Acrux.
deux autres critiques du disque de Gilles OMONT "HOME MADE" que je viens d'acquerir sur son site wwww.gillesomont.com
ReplyDeletehttp://www.zicazic.com/zicazine/index.php?option=content&task=view&id=7127&Itemid=62
http://www.progressia.net/index.php4?rub=chroniques&idchronik=2493