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2009-07-31

2009-07-30: Jason Kahn, Dial M for Murder, Apogee, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-30

JASON KAHN / Vanishing Point (23five - merci à/thanks to Dense Promotion)

Une œuvre de 47 minutes, faite de statique, de surfaces vibrantes (métal? cymbales?) et de hautes fréquences, dont les interactions sont savamment agencées pour dérouter l’oreille, confondre le cerveau rationnel et prendre le contrôle de l’âme. Elle commence par la superposition choquante d’un bourdonnement délicat (objets vibrants sur une surface - un tambour? - mise à vibrer par des sous-graves) et d’un bruit blanc très cru (attention, c’est tout de même pas Merzbow!). À mesure que la pièce avance, cette tension s’amenuise, les éléments s’intègrent et quelque chose d’organique émerge. À comparer avec le disque de Goh Lee Kwang écouté hier: Vanishing Point est tout aussi abstrait, froid et exigeant, mais il réussit à émouvoir et il n’esquive pas la volonté de l’auditeur. Du grand art. [Ci-dessous: Vous trouverez un extrait du disque sur cette page de 23five.]

A 47-minute work consisting of static noise, vibrating surfaces (metal?, cymbals?), and high frequencies whose interactions are carefully arranged in order to disconcert the ear, confuse the rationa brain, and take over the soul. The piece opens with the shocking superimposition of a delicate drone (objects vibrating on a surface – a drum? – set off by sub-bass frequencies) and a raw slab of white noise (don’t worry, it’s still not Merzbow territory!). As the piece develops, this tension subsides, elements fusing to let something organic emerge. Let’s compare this CD to the Goh Lee Kwang CD reviewed yesterday: Vanishing Point is just as abstract, cold, and demanding, but it engages you and moves you, and it doesn’t try to eschew your attention. This is true art. [Below: There is an audio sample of the album on this 23five.org page.]

http://www.23five.org/recordings.html


DIAL M FOR MURDER! / Fiction of Her Dreams (Tapete Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un groupe suédois dont c’est le premier album. Pop électronique gothique, quelque part entre l’assurance crasse de Poni Hoax et le côté lugubre de Peter Murphy période Deep. Plus sympathique que je ne l’aurais crû. En fait, je me laisse accrocher facilement. Je ne dis pas que ce disque demeurera longtemps dans mon champ de vision, mais il aura certainement droit à quelques autres écoutes, pour le simple plaisir de réentendre cette voix lasse et désabusée et ces textes presque nihilistes. [Ci-dessous: Vidéo officielle de la chanson “Oh No”.]

A Swedish group, and this is their full-length debut. Gothic electro-pop, somewhere between the poising assurance of Poni Hoax and the lugubre side of Deep-era Peter Murphy. More enjoyable than I expected. Actually, I’m easily hooked. I’m not saying this is something I’ll be coming back to for years, but it will definitely get a few more listens, if only for the pleasure of listening again to this dispirited voice and those near-nihilistic lyrics. [Below: Official video for the song “Oh No.”]

Dial M For Murder! - Oh No!


APOGEE / Mystery Remains (Musea)

Apogee est le projet solo d’Arne Schäfer, leader du groupe allemand de rock progressif Versus X. Difficile parfois de tracer une ligne entre la musique de l’un et de l’autre, outre le fait que les albums de Versus X sonnent plus organiques (il y a un groupe derrière), ceux d’Apogee restant quelque peu prisonniers de leur statut de créature de studio (Schäfer fait tout sauf la batterie, confiée au batteur de Versus X). L’un comme l’autre font un rock progressif symphonique aux chansons longues et tortueuses. Sur Mystery Remains, les textes tombent souvent dans la philosophie et la critique sociale de premier niveau. L’homme écrit relativement bien, mais ça a tendance à traîner en longueur, et sa voix, sans être agressante ou désagréable, ne charme pas. Sur ces points, il y a beaucoup de similitudes entre Apogee et The Tangent.

Apogee is the solo project of Arne Schäfer, leader of the German progressive rock group Versus X. It’s hard to trace the line between solo and group efforts, except for the fact that Versus X’s albums have a more organic (as in “group”) sound, while Apogee’s remain chained to their studio-bound status (Schäfer plays everything except the drums parts). Both favor symphonic prog rock with long, complicated songs. On Mystery Remains, the lyrics are often philosophical or socially critical to the first degree. Schäfer writes relatively well, but it tends to go on for too long, and his voice, without being aggravating, is not charming. On these accounts, Apogee shares several similarities with The Tangent.


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Myth of the Love Electrique (Riot Season)

[Suite de mes aventures templesques, qui se poursuivent depuis le 27 juillet]. Myth of the Love Electrique est paru un an avant Acid Motherly Love (chroniqué hier), sur la même étiquette. Quatre pièces, toutes dans les 10 à 20 minutes (75 minutes au total), dont deux sont des suites dans le plus pur esprit AMT: une succession de thèmes effrennés (signés Kawabata Makoto) et bucoliques (signés Tsuyama Atsushi). Une différence, la présence d’Hitagawa Hao à la voix (le reste est l’équipe stable de AMT-Melting Paraiso à l’époque, soit Kawabata, Tsuyama, Higashi et Shimura). J’aime particulièrement la suite “Five Dimensional Nightmare,” une solide représentation de la musique du groupe dans son incarnation plus complexe et développée. À l’inverse, “Pink Lady Lemonade (May I Drink You Once Again?)” est une déception, un simple jam sur les deux accords de “Pink Lady Lemonade”, auquel s’ajoutent les vocalisations de Hitagawa -- à des kilomètres de la charge émotive que peut porter ce classique du groupe.

[The continuation of my Temple-esques adventures that started on July 27.] Myth of the Love Electrique came out one year before Acid Motherly Love (reviewed yesterday), on the same label. Four pieces between 10-20 minutes (for a total duration of 75 minutes), two of which are typical AMT suites, i.e. a sequence of frantic themes (by Kawabata Makoto) and psych-pastoral drones (penned by Tsuyama Atsushi). One difference between the two albums is the presence of Hitagawa Hao on vocals (the rest of the line-up is typical for AMT-Melting Paraiso around 2006: Kawabata, Tsuyama, Higashi, and Shimura). I’m particularly fond of “Five Dimensional Nightmare,” an excellent illustration of AMT in their more complex and developed guise. On the other hand, “Pink Lady Lemonade (May I Drink You Once Again?)” is disappointing, a simplistic two-chord jam on the “Pink Lady Lemonade” vamp, with Hitagawa’s vocalizations added – miles behind the emotional charge this classic song of the group can carry.

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