Journal d'écoute / Listening Diary
2009-07-08
TONY PALMER / All You Need Is Love (Voiceprint)
Il s’agit d’une série télé sur l’histoire de la musique populaire, en 17 épisodes, réalisée par le Britannique Tony Palmer au début des années 70, maintenant rééditée sur DVD par Voiceprint. J’ai reçu les trois premiers épisodes, que j’ai fini de visionner tôt ce matin. La série embrasse large: de l’origine de la musique populaire américaine dans ses racines noires jusqu’au rock, en passant par le blues, le swing, le jazz, la comédie musicale, etc. Le propos date, le montage inclut des choses douteuses et non identifiées, mais il y a de quoi apprendre. Le premier épisode est une introduction à la série et est inclu avec chaque DVD (les épisodes sont vendus séparément). J’ai visionné le deuxième (“The Beginnings”) et le troisième (“Ragtime”). Dans “The Beginnings”, on brosse un solide portrait de l’essor de la musique afroaméricaine, en soulignant à quel point elle était coupée de l’Afrique. Puis, l’épisode se termine par des images de Fela Kuti et de la tournée africaine de Ginger Baker, question de montrer la différence et la convergence. L’épisode sur le ragtime est en fait une bio de Scott Joplin, sujet qui m’intéresse moins. Gros problème de cette série: les épisodes vendus séparément (16 boîtiers pour 17 fois 53 minutes!), alors qu’un coffret avec plusieurs épisodes par disque aurait fait l’affaire. [Ci-dessous: bande-annonce de la série.]
This is a TV series (17 episodes) on the history of popular music, directed by Tony Palmer in the early ‘70s, now reissued on DVD by Voiceprint. I have seen the first three episodes, which I finished watching early this morning. The series covers a lot of ground, from the origins of American popular music in its Afro-American roots up to rock, by way of blues, swing, jazz, musical, etc. The discourse is dated and the editing includes questionable (and occasionally unidentified) footage, but there’s plenty to learn. Episode 1 is an introduction to the series and comes bundled with every DVD (each episode is sold separately). Episode 2, “The Beginnings,” draws a solid portrait of the advent of Afro-American music and its lack of connection to African music. It concludes with footage of Fela Kuti and Ginger Baker’s African project/tour, just to show the difference and convergence between America and Africa. Episode 3, “Ragtime,” is actually a biography of Scott Joplin, which I found less interesting. The big problem with this series is its marketing: 16 episodes sold separately (and 16 Episode 1 discs, in 16 cases, for 17 times 53 minutes of material!). A box set with several episodes per disc would have been just fine. [Below: Official trailer.]
SWISS IMPROVISERS ORCHESTRA / Zwitzerland (Creative Sources)
Un ensemble d’improvisateurs actif depuis 1998, mais je n’en avais pas entendu parler encore. Est-ce leur premier disque? Ils sont neuf (du lot, seul le nom du pianiste Christoph Baumann évoque quelque chose chez moi). Un bon mélange d’impro dirigée, d’impro libre et de composition (ou canevas?). C’est solide, amusant (“Disturbed Tune”, la “Coda”), belles interactions au sein de l’ensemble. Moins guindé que certains autres orchestres. En fait, ça me fait penser beaucoup au Micro-East Collective de la fin des années 90. Un bon disque.
An improvisers’ ensemble active since 1998, but I’m hearing them here for the first time. Is this their first album? They are nine (I only knew Christoph Baumann prior to this). A nice blend of conducted improv, free improv and composition (or structured improv?). It’s strong, fun (“Disturbed Tune,” “Coda”), nice interplay within the ensemble. Less stuck-up than some other orchestras. It reminds me a lot of what the Micro-East Collective was doing in the late ‘90s.
LIONEL MARCHETTI / Knud, un nom de serpent (Le Cercle des entrailles) (Intransitive Recordings)
Si je tiens Lionel Marchetti en si haute estime, c’est principalement à cause de ce disque. C’est le disque de musique concrète que j’ai écouté le plus dans ma vie, après Forêt profonde et Sous le regard d’un soleil noir de Francis Dhomont. Marchetti retourne à l’essence même de la musique concrète: le collage et la superposition de sons sans liens, pour en faire jaillir la poésie et que l’oreille (et le cerveau qui y est attaché) se tisse sa propre histoire. Knud s’ouvre sur un griot africain en pleine transe, auquel se superpose bientôt un hymne religieux particulièrement gaga. Pour le reste: enregistrements de treks, fusées de rire sur fond de machines, et une pléthore d’autres sons, triviaux ou non, formant une épopée auditive qui vous laissera pantois... ou confus... ou les deux. Paru à l’origine en 2001, épuisé, et maintenant réédité (nouvelle pochette, pareil pour le reste). [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Intransiive.]
If I have such a good opinion of Lionel Marchetti, it is mostly because of this album. Thia ia the musique concrète record I have listened to the most over the years, after Francis Dhomont’s Forêt profonde and Sous le regard d’un soleil noir. Marchetti goes back to the very essence of musique concrète: a collage and superimposition of unrelated sounds in order to let poetry fly and let the ear (and the brain attached to it) make up its own narrative. Knud opens with an African storyteller in trance, soon joined by the kitschiest religious hymn. The rest is all trekking field recordings, bouts of laughter, machinery, and tons of other trivial and less trivial sounds, arranged in an aural odyssey that will leave you breathless… or confused… or both. First released in 2001, sold out for a while, and now reissued (new artwork but the music is the same). [Below: An Excerpt from the album, found on Intransitive’s website.]
http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int014.mp3
STEUART LIEBIG/THE MENTONES / Angel City Dust (pfMENTUM)
Du delta blues sale aux sonorités toujours un peu à côté. Oui, du blues actuel, qui n’a pas peur de l’atonalité. Avec le fabuleux bassiste Steuart Liebig, et l’harmoniciste Bill Barrett, qui ne fait qu’améliorer son rôle avec le groupe avec chaque nouveau disque. Celui-ci est leur troisième. Personnellement, je crois préférer Nowhere Calling, mais je n’ai rien à redire sur celui-ci, qui est peut-être encore plus facile d’approche.
Dirty delta blues that always sounds a bit off. Yep, avant-blues that isn’t scared of stepping outside the scale. With the fabulous bassist Steuart Liebig, and harmonica player Bill Barrett whose has been improviing his role in the group with each release. This is their third CD. I personally prefer Nowhere Calling, but I have nothing negative to say about this one. It might be an even easier listen than the first two.
QUICKSILVER MESSENGER SERVICE / Reunion (Voiceprint)
Le vénérable “jam band” de la côte ouest a connu en fait une courte heure de gloire, mi-années 60 (à l’époque, ils étaient les égaux de Grateful Dead et de Jefferson Airplane, même si l’histoire a poussé leur nom hors de la liste des grands). Personnellement, je n’ai jamais été un mordu de QMS, mais je respecte ce qu’ils ont fait. Puis, les réunions se sont succédées, épisodiques et d’un intérêt décroissant. La dernière en lice est survenue en 2006, autour des membres originaux Gary Duncan et David Freiberg, entourés de musiciens plus jeunes. Reunion tente de chroniquer un concert de cette tournée. Oui, tente. Parce que, sur mon exemplaire, les disques 1 et 2 sont interchangés (pas trop grave) et les deux premières pièces du disque 2 (marqué 1) sont en fait la même piste mise deux fois! Au-delà de ces bévues, disons que les messieurs ne sont plus en voix et que la prestation au complet est plutôt bancale.
The venerable West-Coast jam band ended up having a relatively short time at the top, in th emid-‘60s (back then, they were seen on equal standing with the Grateful Dead and Jefferson Airplane, though history has relegated them to the B list since). Personally, I have never gotten into QMS, although I do respect their original accomplishments. Then, the reunions began, short-lived and of decreasing interest. The latest happened in 2006 and featured two original members, Gary Duncan and David Freiberg, supported by younger musicians. Reunion attempts to chronicle one concert from that tour. Yes, “attempts,” for my copy has discs 1 and 2 swapped around (not too bad) AND the first tracks on disc 2 (mislabeled 1) are actually the same track repeated! These manufacturing mistakes aside, let’s just say that there isn’t much voice left in these guys, and the whole performance is shaky.
THE REMOTE VIEWERS / Sinister Heights (The Remote Viewers)
Je suis un fan des Remote Viewers depuis une dizaine d’années, dès la première fois que j’ai entendu la voix mielleuse et inquiétante de Louise Petts. Les choses ont quelque peu changé depuis, surtout dernièrement, alors que le groupe a délaissé la chanson pour se concentrer sur la composition instrumentale complexe. Sinister Heights est un album double auto-produit (sur CDR) mettant en vedette David Petts et Adrian Northover, ainsi qu’une pléthore d’invités (dont John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate et Dave Tucker). Stylistiquement, c’est très proche du disque October Rush de leur coffret Control Room, quoique que le premier disque fasse beaucoup appel au rythme. Une écriture solide, qui allie mélodisme, accessibilité et recherche, le tout enveloppé dans cette aura “film noir” qui demeure (quoique atténuée par l’absence de Louise). Le second disque est plus sombre et laisse plus de places aux choeurs de saxo tortueux typiques du groupe. Si, comme moi, vous avez accepté le changement de direction des Remote Viewers, voici un très bon album, fort en contenu à digérer graduellement. Si vous vous attendiez à des chansons glauques, vous êtes prévenus.
I am been a fan of The Remote Viewers for over a decade, ever since I heard the sweet and disquieting voice of Louise Petts for the first time. Things have changed since then, especially lately, as the group has turned away from the song format to focus on complex instrumental compositions. Sinister Heights is a self-released double CDR set featuring David Petts and Adrian Northover, plus a long list of guests (among which are John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate, and Dave Tucker). Stylisitically, this is very close to October Rush, disc 1 of the Control Room boxset, although the first of the two discs relies more heavily on rhythm. Strong writing blending melodicism, accessibility, and experimentation, with those angular sax lines, all wrapped into the “film noir” aura that is typical to this band (although less strongly since Louise’s departure). If, like me, you have come to terms with the group’s change of direction, this is a very good album with lots of material to be digested slowly. And if you are still expecting dark, moody art songs, well you’ve been warned.
Convaincu à la première écoute: quel fabuleux disque de ce groupe américain, mixé par Dan Rathbun de Sleepytime Gorilla Museum. Vehicle tombe quelque part entre le premier Sleepytime et le dernier Beardfish -- oui! Très rock progressif, mais aussi fortement RIO, avec un côté métal indéniable. Et que dire de la pochette, truffée de parodies tordues et d’histoires étranges. Un délice pour amateur d’avant-prog! [Ci-dessous: un extrait de “Kharms Way” trouvé sur le site du groupe. D’autres extraits à cet endroit.]
I’m convinced on first listen: what a fabulous CD from this American group, mixed by Sleepytime Gorilla Museum’s Dan Rathbun. Vehicle falls flat in between SGM’s first and Beardfish’s latest – seriously! Very progressive rockish, but also resolutely RIO, with an undeniable avant-metal base. And a gorgeous booklet filled with visual parodies and twisted stories. An avant-prog fan’s delight! [Below: An excerpt from “Kharms Way” found on the group’s website. More samples there too.]
http://www.mirthkon.com/audio/KHA_Sample.mp3
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