Journal d'écoute/Listening Diary
2009-06-30
VAN DER GRAAF GENERATOR / Live at the Paradiso 14:04:07 (Voiceprint)
C’était le 14 avril 2007. Après avoir perdu (ou renvoyé, l’histoire est demeurée obscure) le saxophoniste David Jackson, Van der Graaf Generator tient le pari de poursuivre en trio et se lance dans une tournée. Dans un de ses bulletins aux fans, Peter Hammill lance un cri: fini la “réunion” de VDGG axée sur la reproduction nostalgique des vieux hits, voici le VDGG du 21e siècle. Il n’avait pas tort. Ce soir là à Amsterdam (comme les quelques soirs précédents), Hammill, Hugh Banton et Guy Evans ont pris la scène d’assaut, cultivant la recherche du chaos au sein de l’ordre comme jamais auparavant – ce fut toujours la recette de ce grand groupe rock, plus émotif et expérimental que ses comparses du milieu rock progressif. Ils sont forts, précisément brouillons, justement free, passionnés à l’os. On n’avait pas entendu Van der Graaf si sale, cru et intense depuis l’époque de Vital. Le public du Paradiso a eu droit à deux nouvelles chansons (qui se retrouveront sur Trisector un an plus tard) et une interprétation sidérante de “Gog”, la pièce la plus funeste et terrifiante jamais écrite par Hammill. Oui, ils ont les cheveux blancs, mais ils se démènent avec l’énergie du démon! Le concert était filmé et diffusé en direct sur le web par FabChannel. Maintenant retiré du web, il paraît sur DVD. Il s’agit d’une bonne captation, avec un son très décent et une image ferme, au montage dynamique (mais pas trop!), sans artifice. Il y a quelque fois un léger décalage son-image, mais rien de dramatique. Le même concert est également disponible sur CD double. Et c’est le premier document vidéo en concert de ce groupe depuis le concert de Charleroi en 1975! [Ci-dessous: Extrait de “Gog” servant de bande-annonce officielle.]
The date is April 14, 2007. After losing (or firing, we still don’t know the full story) saxman David Jackson, Van der Graaf Generator has decided to carry on as a trio and launch into a European tour. In one of his newsletters, Peter Hammill summed up the situation and set high expectations, stating that the reunion phase of the band was over and that this would be VDGG for the 21st century. He wasn’t wrong. That night in Amsterdam (and the few previous nights of the tour), Hammill, Hugh Banton, and Guy Evans took the stage by storm, finding chaos within order like never before – it’s always been the approach of this great rock band, more emotive and experimental than its fellow so-called progressive rock groups. They’re loud, accurately messy, free-playing, and passionate to the bone. We hadn’t heard a VDGG this raw, dirty, and intense since Vital. The Paradiso audience was treated to two new songs (later to be included on Trisector) and a riveting performance of “Gog,” by far the scariest, gloomiest song Hammill has ever penned. Yes, they’re all white-haired, but man do they still have energy! This concert was shot professionally and broadcasted live on the web by FabChannel. Now that FabChannel has closed down, that concert has been made available on DVD. It’s a good film, with very decent sound and steady video with dynamic editing and a total lack of silly effects. There’s a very slight de-sync between audio and video on some tracks, but nothing too aggravating. The same concert has also been released on a double CD set. And this is the first official video documentation of the band since their concert in Charleroi in 1975! [Below: Official trailer - an excerpt from “Gog”]
Dans les faits, j’ai regardé le DVD précédent en fin de soirée hier. Ce matin, j’ai commencé plus calmement...
Actually, I watched the previous DVD late last night. This morning, I started with something calmer…
MATT MILTON, DAVID THOMAS, RYAN JEWELL & PATRICK FARMER / Bear Ground (Creative Sources)
De l’improvisation tellement douce et tranquille qu’elle est passée inaperçue ou presque. Faudra réécouter très attentivement. Pour vous dire, Jewell est crédité pour de la respiration! Pour le reste: violon, alto, caisse claire, voix, tambour (au singulier) et objets. Pas désagréable, TRÈS retenu, mais est-ce que ça se tenait, ou est-ce que ça habitait simplement l’espace? À suivre...
Improvisation so quiet and peaceful that it went by almost unnoticed. I’ll need to listen again very attentively. Just to show you, Jewell is credited for breathing! Other instrumentation: violin, viola, snare drum, voice, drum (singular), and objects. Not unpleasant. VERY discreet, but was it holding together or was it only occupying the listening space? More later...
STADE / Freewheel (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une proposition intéressante, au résultat mitigé. Le duo Stade (Pierre Audétat et Christophe Calpini), qui fait quelque part entre le drum’n’bass et l’électro-jazz, a collaboré en studio avec trois grands jazzmen ou improvisateurs, soit Erik Truffaz (trompette), Elliott Sharp (guitare électrique) et Grégoire Maret (harmonica) – séparément. Puis, ils ont échantillonné les interventions de ces invités pour monter de courtes pièces qui tiennent autant de l’électro-jazz que du hip-hop (l’invité faisant office de rappeur). Ce n’est pas inintéressant, mais ça manque un peu de substance et, même si cette réalisation particulière de l’idée est nouvelle, je n’arrive pas à me défaire de l’impression que ce territoire a déjà été exploité à outrance il y a une dizaine d’années...
An interesting proposition on paper but lukewarm on record. Stade (Pierre Audétat and Christophe Calpini) is something of a drum’n’bass meets electro-jazz duo. They recorded with three great jazzmen or improvisers: Erik Truffaz (trumpet), Elliott Sharp (electric guitar) and Grégoire Maret (harmonica) - separately. Then, they sampled their guests’ interventions and assembled short pieces that fall somewhere between electro-jazz and hip-hop (the guest acting as the rapper). It’s not without interest, but it lacks substance and, even though that particular execution of the idea is new, I can’t shake off the feeling that this territory has been explored to death ten years ago…
KRENG / L’Autopsie phénoménale de Dieu (Miasmah - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un disque inquiétant, d’une beauté sombre, constitué de musiques pour la danse ou le théâtre, ici réorganisées en un tout étonnamment solide. C’est le premier album de Kreng (Pepijn Caudron, un Belge), un compositeur dans la veine post-classique, avec un fort accent doom. Jeune fille qui pleure sur un prélude de Chopin, musiques aux ambiances glauques, mélodisme en mineur sur craquements angoissants. Erik Skodvin (Svarte Greiner) signe la pochette et c’est sans surprise, puisqu’il y a une réelle affinité entre les deux artistes. En longueur, ça devient un peu mièvre, mais c’est captivant. Ne pas écouter par une journée ensoleillée, ce serait faire exprès. [Ci-dessous: Un court extrait, tiré du site de Miasmah.]
A disquieting record of a sombre beauty, made of pieces for dance and theatre, here reorganized in a surprisingly coherent whole. This is the debut full length release by Kreng (Pepijn Caudron), a Belgian composer working in a doom-heavy post-classical style. A young girl crying over a Chopin prelude, melodies in minor over anguishing creaking, sado-masochistic moods that draw you in instead of repulse you. The artwork is by Erik Skodvin (Svarte Greiner) and it comes as no surprise, as these two artists definitely have something in common. In the long run, the album gets a bit cheesy, but it’s mostly captivating. Don’t listen to this on a sunny day or you would miss the point. [Below: A short excerpt found on Miasmah’s website.]
http://www.miasmah.com/music/clips/miacd010_clip2.mp3
SPUNK / Kantarell (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)
Enfin, un quatrième album studio pour ce quatuor d’improvisatrices norvégiennes, l’un des meilleurs toute catégorie confondue. Rares sont les groupes d’improvisation qui durent. Kantarell prouve encoure une fois que Spunk prend sa démarche artistique au sérieux... mais pas trop! Beaucoup de croisements sonores intrigants, de jeux de confusion entre instruments acoustiques et électroniques, de moments de pure rigolade (cérébrale) pour dénouer les tensions. Du grand art. Ces quatre Norvégiennes méritent qu’on s’intéresse à elles autant qu’aux improvisateurs britanniques. Une musique riche, qui engouffre l’esprit dans ses méandres, tout en le laissant respirer. Un must.
Finally, a fourth studio release by this great quartet of Norwegian female improvisers, one of the best in this field. Lasting free improvising groups are few and far between, but Kantarell proves once more how strong Spunk is, and how these ladies take their artistic approach seriously…with tongue in cheek! Lots of intriguing sonic pairings, confusion games between acoustic and electronics instruments, moments of pure (intellectual) fun to unwind after tense episodes. High art. These four deserve to draw as much attention as the British male improvisers. The music is rich and engulfes your mind with its many folds. A must-have.
KIILA / Tuota Tuota (Fonal - merci à/thanks to Forced Exposure)
Et un troisième disque pour la troupe finlandaise Kiila, qui fait dans la folk-pop expérimentale scandinave. Expérimentale, soit, mais d’une manière somme toute accessible. Il y a un élément Incredible String band mêlé à de la folk underground à l’américaine, une touche d’Espers et de MV & EE, de Volcano the Bear aussi, mais le dépouillé de tout marasme ou mélancolique, question de faire hop la vie! Ça boit comme de l’eau actuelle par une chaude journée d’été. Avec Sami Sänpäkkilä (l’homme derrière Es, voir l’entrée du 2009-06-25). [Ci-dessous: un extrait de l’album qui s’ouvrira dans le lecteur du site de Fonal.]
And a third record for this Finnish bunch (the band’s core consists of eight musicians on this release). Kiila plays experimental Scandinavian folk-pop. And “experimental” is not really the keyword here, as their music turns out to be pretty accessible. There is an element of The Incredible String Band here, mixed with American-style underground folk, and a touch of Espers and MV & EE, Volcano the Bear too, but all these stripped from any bleakness or melancholia, for Kiila is very sunny-side-up. It goes down your throat like fresh avant-water on a hot summer day. With Sami Sänpäkkilä (the man behind Es, see my 2009-06-25 enty). [Below: A track off the album - link opens in Fonal’s website media player.]
http://www.fonal.com/jukebox/jb.php?track=139&volume=sata
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