Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2010-09-29

2010-09-29: Pablo Montagne, Klangquadrat, Sarah Buechi's Thali, The Murder of Amus Ames, Lazaro


Journal d'écoute / Listening Diary 

2010-09-29

PABLO MONTAGNE / Solo Immobile [guitar works] (Setola di Maiale)
Ma première exposition au travail de Pablo Montagne, un guitariste italien qui combine des approches issues de l’improvisation libre à l’européenne, de l’onkyo et d’une certaine forme de blues. Les 14 courtes pièces de ce disque (rien au-delà de cinq minutes) sont faites de gestes mesurés mais parfois brutaux, de jeu de cordes angulaire, de bruits de caisse et de silences lourds de sens. Une approche artistique solide.
My first exposure to Italian guitarist Pablo Montagne. His approach combines elements of European free improvisation, onkyo, and a certain form of blues. The 14 short tracks (nothing over ive minutes) are made of measured – though occasionally brutal – gestures, angular picking, guitar body sounds, and leaded rests. A strong aesthetics.

KLANGQUADRAT / Roaming (Unit Records)
Un quatuor de jazz dirigé par le saxo Cédric Gschwind qui propose un bop ordinaire métissé d’une influence Brubeck. Bof. Trop “mainstream” à mon goût.
A jazz quartet led by sax player Cédric Gschwind, playing run-of-the-mill bop with a touch of Brubeck influence. Too mainstream for me.

Un très beau disque de la chanteuse Sarah Buechi, dans un projet en quintette aux accents indiens. Un tour de chant jazz actuel où elle utilise des techniques étendues. Buechi n’est pas une grande voix, mais elle compense ce qui lui manque en chaleur et en couleur par de l’audace. Et elle est bien épaulée par ses quatre musiciens, dont le pianiste Stefan Aeby et le saxo Matthias Tschopp.
A very fine record by singer Sarah Buechi, a quintet project with Indian accents. An avant-jazz song cycle where she uses extended vocal techniques. Buechi is not a great voice, but what she lacks in warmth and tone she makes up in audacity. And she is well supported by four musicians, including pianist Stefan Aeby and saxman Matthias Tschopp.

FLORIAN EGLI’S THE MURDER OF AMUS AMES / Murderish Good Music... (Unit Records)
Hmm, oui, bon. Rien de si tuant dans la musique de The Murder of Amus Ames, un jazz moderne qui brasse un peu la cage, mais qui sait aussi charmer. Florian Egli est saxophoniste. Le groupe est un trio (saxo contrebasse batterie), auquel s’ajoute un second saxo, Christoph Grab, sur quatre pièces. L’écriture d’Egli puise à plusieurs sources, avec une prédilection pour le jazz à la néerlandaise, semble-t-il (Mengelberg, même un peu de Breuker à l’occasion). Ça s’écoutait trop bien, faudrait une deuxième écoute pour que je remarque plus - ce qui n’est pas nécessairement un défaut, mais la première écoute a laissé peu de traces, outre un sentiment de bien-être.
Hmm, yes, well... There is nothing murderish about the music of The Murder of Amus Ames. Modern jazz that can be slightly raucous but also knows how to charm. Florian Egli is a saxophonist. His band is a trio (sax, doublebass, drums), to which Christoph Grab adds a second sax on four tracks. Egli’s writing draws from various sources, with a predilection for Dutch jazz, or so it seems (I hear Mengelberg and even a touch of Breuker). It went down too easily - I need a second listen to notice it more - which is not necessarily a bad point, but the first listen left little traces except for a general feeling of well-being.

LAZARO / Vision (Musea Parallele)
Pompeux, prétentieux, un son gros comme le bras pour cacher une absence totale de nuance et d’originalité. Cela dit, s’il y a un sous-genre dans le rock progressif que je n’aime pas (et même: que je déteste), c’est la branche prog-hard rock ou d’aréna. Et dans le genre, j’imagine que Vision est pas mal (quoi que remâché). Mais personnellement, je n’y trouve rien d’intéressant. J’aime encore mieux les excès d’un Derek Sherinian. En passant, Jordan Rudess ne contribue qu’un solo sur tout l’album.
Pompous, pretentious, a big ballsy sound hiding a total lack of nuance and creativity. That said, if there is one prog rock substyle I can’t stomach, it’s hard/arena prog rock. Vision might be a fair effort in that vein (although it sounds reheated). But personally, I find nothing redeeming in it. I’d rather listen to Derek Sherinian’s antics. By the way, Jordan Rudess contributes only one solo.

2010-09-28: New Hudson Saxophone Quartet, Lerouge


Journal d'écoute / Listenin Diary 
2010-09-28

THE NEW HUDSON SAXOPHONE QUARTET / Quartet at the Crossroads (Ravello Records)
Un quatuor de saxophones, musique contemporaine - on en trouve beaucoup. Ce disque propose cinq compositeurs américains de trois générations. Le “Saxophone Quartet” de Lukas Foss (décédé l’an dernier) ouvre le bal de manière cérébrale et rondement menée. Pour le reste, c’est plutôt moyen, à part le “Parquet Deformation” du jeune Michael Veloso, une pièce angulaire qui rappelle le répertoire du ROVA.
A sax quartet - not a scarce resource in contemporary classical. This CD features five American composers spanning three generations. Recently-deceased Lukas Foss’ “Saxophone Quartet” opens the proceedings in a cerebral yet engaging manner. The rest of the disc is average, except for “Parquet Deformation” by young composer Michael Veloso, a jagged piece reminiscent of ROVA’s repertoire.

LEROUGE / Un peu plus de noir (Gazul)
Il se présente uniquement sous ce patronyme et il fait de l’électroacoustique ambiante. Un peu plus de noir me fait beaucoup penser aux univers sonores d’Artemiy Artemiev, de Philip B. Klingler, voire de Peter Frohmader ou de Brume. Des ambiances électroniques troubles, aux rythmiques quasi-industrielles parfois, des apparitions vocales inquiétantes, des concoctions à la frontière des textures synthétiques et du bruitisme esthète. Un peu monocorde à la longue, mais réussi, et certaines pièces sont frappantes (dont “Spiritualité sans Dieu”).
He goes only by this surname, Lerouge, and he makes ambient electroacoustic music. Un peu plus de noir brings to mind the soundworlds of Artemiy Artemiev, Philip B. Klingler, and even Peter Frohmader and Brume. Troubled electronic moods with occasional quasi-industrial rhythms, disquieting vocal appearances, assemblages on the fence between synthesized textures and aesthetic noise. A tad monotonous in the long run, but well done, and some tracks are striking (“Spiritualité sans Dieu” being one).

2010-09-28

Délire actuel, 2010-09-28


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 21 septembre 2010 (rediffusion le 27 septembre)
Show aired on September 21, 2010 (repeated on September 27)

DESCRIPTION
DESCRIPTION
La NYFA / Non-Visual Objects 2010 : 1re heure: The NYFA Collection, un coffret de 5 CD consacré aux artistes boursiers de la New York Foundation for the Arts (et un survol intéressant des musiques nouvelles new yorkaises). 2e heure: Trois nouveautés de l’étiquette d’art sonore Non-Visual Objects.
The NYFA / Non-Visual Objects 2010: 1st hour: The NYFA Collection, a 5-CD set devoted to fellows of the New York Foundation for the Arts (and a fine overview of New York new music). 2nd hour: Three new releases from the sound art label Non-Visual Objects.

RAPHAEL MOSTEL / Night and Dawn (8:38) - The NYFA Collection (Innova)
ANNEA LOCKWOOD / RCSC (2:45) - The NYFA Collection (Innova)
ANNIE GOSFIELD / Don’t Bite the Hand That Feeds Back (3:23) - The NYFA Collection (Innova)

BORA YOON / g i f t (4:31) - The NYFA Collection (Innova)
PAULINE OLIVEROS / Sound Patterns and Tropes (13:06) - The NYFA Collection (Innova)

ERIC JOHN EIGNER / Music for Faucets (2:15) - The NYFA Collection (Innova)
JOHN LINDBERG / Skip (8:12) - The NYFA Collection (Innova)
BLOB / Mire (3:24) - The NYFA Collection (Innova)


I8U / Montag (5:53) + Dienstag (5:33) - und transit (Non-Visual Objects)
CHRISTOPHE CHARLES / Unter den linden (extrait/excerpt: 10:30) - unter den linden (Non-Visual Objects)

TIM BLECHMANN & SEIJIRO MURAYAMA / 347 (extrait/excerpt: 12:40) - 347 (Non-Visual Objects)
ASHER / Untitled Passage V (5:41) - selected passages (Non-Visual Objects)

FOURM / set.grey 001 (5:41) - set.grey (Non-Visual Objects)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

I8U
Un projet multidisciplinaire.
A multidisciplinary project.

Délire musical, 2010-09-28


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 28 septembre 2010   (rediffusion le 3 octobre)
Broadcast Date: September 28, 2010  (rebroadcasted on Oct. 3)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: JAGA JAZZIST / Book of Glass - One-Armed Bandit (Ninja Tune)

ETRON FOU LELOUBLAN / Gifle Hubert (6:40) - Etron Fou Leloublan à Prague (Gazul)
ZU / Beata Viscera (3:59) - Carboniferous (Ipecac)
THE EX / The Lawn of the Limp (4:04) - 30 (Ex Records)

*NOW / The Hands on My Clock Stand Still (3:23) - Piccadillly Sunshine, Part Four (Past & Present)
PFM / Cerca la Lingua (5:34) - Jet Lag (Cherry Red Records)
THE CONSPIRATORS OF THE OCCULT / Yell (3:51) - Cani Arrabbiati (Musea)

KINSKI / Newport (5:02) - Be Gentle with the Warm Turtle (Strange Attractors Audio House)
FOND OF TIGERS / Soheb (4:27) - Continent and Western (Drip Audio)
ELEPHANT9 / Fugl Fønix (3:43) - Walk the Nile (Rune Grammofon)

OZONE QUARTET / Mutoid Man (extrait/excerpt: 3:00) - Nocturne (Flat Five Records)

merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE CONSPIRATORS OF THE OCCULT / GOBLIN
Voici la version originale de “Yell” by Goblin (dont nous avons fait joué la reprise par The Conspirators of the Occult)
This is the original version of  “Yell” by Goblin (tonight’s show featured a cover version by The Conspirators of the Occult)

FOND OF TIGERS
Un concert de Fond of Tigers avec Mats Gustafsson résumé en cinq minutes, sauce psychédélique.
A full concert by Fond of Tigers with guest Mats Gustafsson summed up in five minutes, psychedelic-style.

2010-09-27: Yochk'o Seffer, Barton McLean, Charlemagne Palestine, Idée Manu, Marc Lohr,


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-09-27

YOCHK’O SEFFER / Condor (Musea Parallele)
Membre fondateur de Magma et de Zao, le saxophoniste Yochk’o Seffer a bâti une carrière solo vénérable, même si elle est restée en grande partie à l’abri des projecteurs. L’étiquette Musea s’affaire dernièrement autour de sa personne (parution d’un document d’Ethnic Duo et d’un documentaire sur Seffer). Voici rien de moins qu’un album triple, Condor, qui présente Seffer sous divers angles (y compris son art pictural dans le généreux livret). Disque 1: des duos plutôt free jazz (quoique qu’en partie écrits) avec le batteur Jean-Pascal Molina et résolument improvisés avec la contrebassiste Joëlle Léandre. Disque 2: travail d’écriture musicale dans un duo avec le saxo Sylvain Miller - ici Seffer est strictement au piano. Disque 3: une pièce à grand déploiement d’une demi-heure, “Trabla n° 12” pour trois saxos solistes (Seffer, Jean-Michel Goury et Laurent Matheron), steel-drums (François Causse) et ensemble de saxophones (Ensemble CRRBB); plus “Ima” (22 minutes) pour saxo et bande, en format vidéo. Évidemment, il reste peu de l’élan zeuhl de Zao ou Magma dans ces musiques, mais Seffer développe au fil de ces trois disques un style musical unique, entre la fougue de la “Fire Music” américaine et une exploration plus méticuleuse d’harmonies jazz explosées.
A founding member of Magma and Zao, saxman Yochk’o Seffer has built a noteworthy solo career, although it has remained mostly out of the limelight. The Musea label has been busy releasing more of his music (an archival document from Ethnic Duo and a French documentary). Here is a triple set entitled Condor featuring Seffer in various guises (including as a painter throughout the generous booklet). Disc 1: free jazz duos with drummer Jean-Pascal Molina and free improvisation duos with bassist Joëlle Léandre. Disc 2: his composition work with saxman Sylvain Miller - here Seffer plays piano throughout. Disc 3: a large-scale 30-minute work, “Trabla n° 12” for three solo saxes (Seffer, Jean-Michel Goury and Laurent Matheron), steel-drums (François Causse) and saxophone ensemble (Ensemble CRRBB); plus “Ima” (22 minutes) for sax and tape, as a bonus video file. There is little left of Magma or Zao’s zeuhl impetus in Seffer’s music, but the man develops throughout this set a unique music style that taps into American “Fire Music” and yet explores more meticulously exploded forms of jazz harmonies.


BARTON MCLEAN / Soundworlds (Innova)
Un disque consacré aux compositions et au travail électroacoustique de Barton McLean, solo et au sein de McLean Mix, son duo avec sa conjointe. J’ai écouté ce disque, mais je l’ai peu remarqué. Pourquoi au juste? Je ne sais trop. C’est un peu convenu, ça manque de punch. Par contre, j’ai apprécié les jeux de field recordings et de superpositions d’instruments dans “Rainforest Images II”.
A record of acoustic and electroacoustic compositions by Barton McLean (solo and with McLean Mix, his duo with his wife). I listened to this record, but it didn’t register. Why, exactly? I’m not sure. It’s a little predictable, and it lacks some punch. However, I did appreciate the field recordings and instruments overlays in “Rainforest Images II.”


CHARLEMAGNE PALESTINE / Strumming Music: For Piano, Harpsichord and String Ensemble (Sub Rosa  - merci à/thanks to Forced Exposure)
On ne saurait résumer la carrière et l’œuvre de Charlemagne Palestine à son “strumming”, mais cette approche novatrice du piano (qui consiste à répéter inlassablement les même notes, en complexifiant graduellement les accords, afin de générer toujours plus d’harmoniques et d’atteindre un état de conscience altéré) compte pour beaucoup dans l’aura qui l’entoure. L’étiquette belge Sub Rosa propose un triple saut dans cette Strumming Music, à travers des enregistrements inédits des années 70. D’abord “Strumming Music” pour piano, interprétée par Palestine sur un Bösendorfer - splendide orgie d’harmoniques où se confondent ce que le pianiste joue et ce que le piano joue de lui-même. Ensuite, une version pour clavecin interprétée par Betsy Freeman - plus sèche, évidemment; très différente. Enfin, une version pour cordes enregistré en 1977 au Conservatoire de musique de San Francisco - encore là une refonte importante de l’œuvre, adaptée au quatuor à cordes. Chaque pièce est présentée sur son propre disque (même “Strumming for Strings” qui, à 24 minutes, aurait pu être ajoutée à l’un ou l’autre des deux premiers disques), pour préserver l’unicité de chacune. [Ci-dessous: Trois extraits de l’album à écouter.]
Strumming should not be used to sum up a career and body of work the size of Charlemagne Palestine’s. However, this innovative piano technique (consisting in repeating tireleslly the same notes while gradually adding intervals in order to generate ever more harmonics and reach an altered state of consciousness) accounts for much of this composer’s aura. Belgian label Sub Rosa proposes a three-fold immersion in Palestine’s Strumming Music through previously unavailable recordings from the 1970s. First up is “Strumming Music” for piano, performed by Palestine on a Bösendorfer - a splendid orgy of harmnics where you end unable to differenciate between what the pianist plays and what the piano plays on its own. Then comes a version for harpsichord performed by Betsy Freeman - drier, of course, and very different. Finally, another version of the piece for strings, recorded at the San Franscisco Music Conservatory in 1977 - again deeply rearranged and adapted. Each piece gets its own CD (even the 24-minute “Strumming for Strings” which could have easily been included on one of the first two CDs). This reinforces the singularity of each piece.  [Below: Three sound clips from the album.]

IDÉE MANU / Water Chute (Unit Records)
Idée Manu est un quatuor dirigé par la pianiste-compositrice Manuela Keller. Water Chute offre un jazz actuel tout ce qu’il y a de plus suisse: réjouissant sans excès, méticuleux sans devenir pointilleux, créatif mais élégant - certains jugeraient le résultat froid, mais cette retenue me plaît lorsqu’elle est bien assumée, et c’est le cas ici. Le tromboniste Nick Gutersohn occupe beaucoup de place dans les arrangements (il semble y avoir beaucoup de trombonistes en Suisse). Jan Schlegel est à la basse électrique et Marco Käppeli tient la batterie, à mon grand plaisir. L’album propose un joyeux (oui, joyeux) amalgame de compositions originales de Keller et de reprises incongrues de Messiaen (deux extraits du “Quatuor pour la fin du temps”) et de Satie (deux “Sports et divertissements”). “Le Yachting” du dernier et la “Danse de la fureur” du premier constituent les moments forts de ce disque surprenant.
Idée Manu is a quartet led by pianist/composer Manuela Keller. Water Chute delivers typical Swiss avant-jazz: joyful but not too much, meticulous without getting ridiculous, creative though elegant - some would qualify the result as being cold, but I like this kind of restraint when it is well carried, and this is the case here. Trombonist Nick Gutersohn seems to be the key figure in the arrangements (trombonists seem to be a big thing in Switzerland jazz). Jan Schlegel is on electric bass, and Marco Käppeli handles the drums - I’m fond of that guy. The album features a cheerful (yes, cheerful) blend of Keller originals and unusuak covers from Messiaen (two movements from “Quartet for the End of Time”) and Satie (two of his “Sports et divertissements”). The latter’s “Le Yachting” and the former’s “Danse de la fureur” are the highlights on this surprising CD.

MARC LOHR & GERÄT7 / Stick No Bill (Unit Records)
Sur ce disque mordant, le batteur-compositeur Marc Lohr est solidement encadré. Outre deux saxos, un trombone, une guitare et une basse, on trouve l’accordéoniste Camilla Barratt-Due qui fait office de facteur X, son instrument faisant régulièrement sortir la musique de ce qui aurait pu être la voie prévisible. L’écriture de Lohr est guillerette, un jazz actuel qui ne craint pas les dissonances et qui semble même puiser son inspiration en partie dans le Rock-in-Opposition ou King Crimson circa 1973-1974. Convaincant et enthousiasmant.
This CD has bite, and drummer/composer Marc Lohr is strongly supported by a cast of six: Two saxes, a trombone, a guitar, a bass, and Camilla Barratt-Due’s accordion - the X factor, as her instrument regularly pushes the music out of the predictable rut. Lohr’s writing is cheerful - avant-garde jazz unafraid of dissonances and potentially drawing some of its inspiration from Rock-in-Opposition or even King Crimson circa 1973-1974. Convincing. I’m won over.

2010-09-25

2010-09-24: The Smith Quartet, Warm Widow, Negativland Presents


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-09-24

THE SMITH QUARTET / Philip Glass: Complete String Quartets (Signum Classics)
J’ai une histoire houleuse avec Philip Glass. Je l’adore, puis il m’emmerde, puis je l’adore à nouveau, etc. Je crois qu’au fond, j’adore sa musique, mais sa facilité me repousse occasionnellement (un peu comme les bouquins de Stephen King, j’imagine). Et cet album double où le Smith Quartet interprète solidement les cinq quatuors à cordes du grand compositeur minimaliste américain résume bien mon dilemme. C’est un album d’abord excellent, puis barbant, puis excellent à nouveau. Il débute par le plus célèbre des quatuors à cordes de Glass, soit le n° 3 “Mishima”, tout simplement splendide. Le n° 2 “Company” est pas mal aussi. Mais le 4 et le 1 se perdent dans les méandres de leur propre facilité (oui, c’est conflictuel...). Et le n° 5 renoue avec la splendeur, surtout dans sa finale. Donnez-vous une chance, n’écoutez pas les deux disques tout d’une traite.
I have a troubled history with Philip Glass. I love him, then he bores me, then I start loving him again, and so on. Deep down, I think that I adore his music, but its “easiness” repels me at times (a little like Stephen King’s books, I guess). And this double CD wher The Smith Quartet turns in strong performances of Glass’ five string quartets embodies my dilemma. It’s excellent at first, then boring, then excellent again. The album starts with Glass’ best known string quartet: #3 “Mishima”, a splendid piece of music. #2 “Company” is pretty good too. Then #4 and #1 get lost in the meanders of their simplicity (yes, it’s kind of conflicting...). And #5 comes back to greatness, especially in its finale. Give yourself a chance, don’t listen to both discs in one sitting.

WARM WIDOW / Widower (White Box - merci à/thanks to Forced Exposure)
Une référence: The Fall, tôt dans leur carrière. Warm Widow est un trio punk guitare-basse-batterie et Widower a été enregistré à la sauvette avec les moyens du bord. Résultat, l’album arrive à capturer un groupe rebelle, où les structures sont savantes mais la livraison brouillonne. Ce disque crie, tonne et pue. Il est honnête, mais cette honnêteté, bien que brutale, cache une dimension intellectualisée. “Cracker” et “Back of the Class” me ramène au Hex Induction Hour de The Fall.
One reference: The Fall - early Fall. Warm Widow is a guitar/bass/drums punk trio, and Widower was recorded with little means and in little time. The result captures a rebellious band whose music shows developed structures and hasty delivery. This record screams, thunders and stinks. It’s honest, but its honesty, as brutal as it may be, hides a certain level of intellectualization. “Cracker” and “Back of the Class” take me back to The Fall’s Hex Induction Hour.

NEGATIVLAND PRESENTS / Thighmotactic (Seeland)
Ce n’est pas un album de Negativland, mais plutôt un projet de Mark Hosler (de Negativland), avec la participation des autres membres du groupe. Thighmotactic est un album de chansons où le chant est au premier plan et le collage sonore au second plan (un album normal de Negativland inverse cet ordre de priorité). Les textes eux-mêmes sont collagés à partir de bribes trouvées ça et là. Un disque relativement accessible, absurde, hilarant parfois, moins agressant que les concoctions sonores habituelles de Negativland. Cela dit, vous ne convertirez pas votre grand-mère pour autant: Holser est loin d’être un grand chanteur!
This is not a Negativland album proper, but a side project by Negativland’s Mark Hosler, one which the band’s other members participate. Thighmotactic is an album of songs where singing takes the front of the stage and sound collaging steps back (a normal Negativland CD would switch these two around). The lyrics themselves are collaged from found bits and pieces. Relatively accessible, absurd, occasionally hilarious, less audio-terrorist than Negativland’s usual sound collages. That being said, you won’t be converting your grandmother with this release, for Holser is a far cry from being a great singer!

2010-09-23

2010-09-23: Bunny Beck, Sylvio Cadotsch, Piccadilly Sunshine 4, Charalambides


Journal d'écoute / Listening Diary

2010-09-23


BUNNY BECK / Sound Tapestries (Big Round Records)
Ce ne serait pas juste pour moi de dire que ce disque est mauvais. Mais pourquoi me l’a-t-on fait parvenir? Bunny Beck est un pianiste bop tout ce qu’il y a de plus ordinaire, conventionnel et conservateur. Sound Tapestries est prévisible, remâché, déjà vu, mais surtout, ce disque n’est pas du tout dans mes cordes. J’arrête là et le disque et ma critique.
It wouldn’t be fair of me to say that this record is bad. But why was I sent this? Bunny Beck is a run-of-the-mill bop pianist, as conventional and conservative as they come. Sound Tapestries is predictable, reheated, been there heard that. Most of all, it ain’t my cup of tea. So I’ll hit the stop button on track 5.

SILVIO CADOTSCH / ODEM (Unit Records)
Le tromboniste Silvio Cadotsch propose ici un quatuor avec Rafael Schilt (saxo ténor), Fabian Gisler (contrebasse) et Dominic Egli (batterie). J’aime bien Egli, qui fait ici du beau boulot en amenant du fluide dans la rythmique. Les compositions de Cadotsch ont un aspect un peu formaliste, tout en poussant vers quelque chose de plus free. C’est peu audacieux mais agréable, sympathique même. Mais sans plus.
Trombone player Silvio Cadotsch offers here a quartet session with Rafael Schilt (tenor sax), Fabian Gisler (doublebass) and Dominic Egli (drums). I like Egli, and here he does a fine job bringing fluidity to the rhythm section. Cadotsch’s compositions are slightly formal, although they tend to push toward something freer. It lacks boldness, but it’s a fine, enjoyable listen. Nothing more though.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Piccadilly Sunshine, Part Four (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)
Quatrième tome de cette série consacrée aux 45 tours obscurs issus du courant pop psychédélique britannique de la fin des années 60 (lire: chansons d’inspiration beatlesque post-Sergeant Pepper’s). Une sélection intéressante, un peu mielleuse. À signaler: les prouesses vocales de Barry Ryan sur “I’ll Be on My Way Dear”, “Stop! Thief” de Keith Field et sa partie d’orgue, et l’excellente “The Hands on My Clock Stand Still” de Now. Tout est repiqué de 45 tours et parfois, j’ai l’impression qu’on aurait pu amélioré le son un peu plus, à peu de frais...
The fourth installment in Past & Present’s series devoted to obscure 45s from England’s late ‘60s psychedelic pop scene (i.e. songs inspired by Sergeant Pepper-era Beatles). An interesting selection, though a bit honeydripping. Worth mentioning are: Barry Ryan’s vocal prowess on “I’ll Be on My Way Dear”, the organ part on Keith Field’s “Stop! Thief”, and the excellent “The Hands on My Clock Stand Still” by Now. Everything is lifted straight from 45s and, at times, it feels like just a little more money could have made a big difference on sound quality.

CHARALAMBIDES / Emerald Message (Wholly Other)
Un album sur CD-R à circulation limitée (jusqu’à sa parution sous forme numérique), qui faisait suite à l’excellent A Vintage Burden, Emerald Message propose quatre pièces de 15 minutes environ, quatre improvisations instrumentales, souvent à deux guitares. Une session très simple, bien sentie, “Revelations” mène du train joliment, mais il s’agit d’un disque satellitaire dans la discographie du groupe.
A limited-edition CD-R (well, until its broader digital release) that followed up on the splendid A Vintage Burden, Emerald Message features four 15-minute tracks, four instrumental improvisations, often with two guitars. A very simple session, with feeling, and “Revelations” gets nicely noisy, but it’s still a minor offering in the band’s discography.

2010-09-21

Délire actuel, 2010-09-21

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).

You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 21 septembre 2010 (rediffusion le 27 septembre)

Show aired on September 21, 2010 (repeated on September 27)

DESCRIPTION

DESCRIPTION

William Parker 2009-2010 / Improvisation : 1re heure: Un regard sur les disques récents du grand contrebassiste américain William Parker. 2e heure: de l’improvisation européenne.

William Parker 2009-2010 / Improvisation: 1st hour: We throw an easr at some of legendary American bassist William Parker’s recent offerings. 2nd hour: European improvisation.

WILLIAM PARKER / Cathedral Wisdom Light (extrait/excerpt: 7:30) - At Somewhere There (Barnyard Records)

JOËLLE LÉANDRE & WILLIAM PARKER / [1] (5:56) - Live at Dunois (Leo Records)

*DAVID S. WARE / Celestial (6:24) - Onecept (AUM Fidelity)


*WILLIAM PARKER / We the People Who Are Darker than Blue (17:41) - I Plan to Stay a Believer: The Inside Songs of Curtis Mayfield (AUM Fidelity)

COLLECTIVE 4TET / Clear Skies (extrait/excerpt: 8:00) - In Transition (Leo Records)



FRED VAN HOVE, P. DUNMALL, P. ROGERS & P. LYTTON / Moves (15:05) - Asynchronous (Slam Productions)

JIM LEWIS, ANDREW DOWNING & JEAN MARTIN / Groove (3:17) - On a Short Path from Memory to Forgotten (Barnyard Records)


RIVIÈRE COMPOSERS’ POOL / Ways of Moving (4:48) + The Summer Works Suite: Part Seven (6:13) - Summer Works 2009 (Emanem)

JEAN-PIERRE DROUET & EDWARD PERRAUD / Open Flux (5:14) + Halo (6:04) - √2 (Quark)


SEI MIGUEL / Amor (extrait/excerpt: 7:00) - Esfíngico (Clean Feed)

merci à/thanks to:

*Improvised Communications

COMPLÉMENTS

SUPPLEMENTS

WILLIAM PARKER

Le projet Mayfield en concert.

The Mayfield tribute project live.



L’homme dans toute sa gloire, en solo.

The man in all is solo glory.

Délire musical, 2010-09-21

DÉLIRE MUSICAL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).

You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 21 septembre 2010 (rediffusion le 27 septembre)

Broadcast Date: September 21, 2010 (rebroadcasted on Sept. 27)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST

Thème/Theme: DUB TRIO / Mortar Dub - Another Sound in Dying (Ipecac)

ÓLÖF ARNALDS / Surrender (5:23) - Innundir Skinni (One Little Indian)

JOANNA NEWSOM / ’81 (3:51) - Have One on Me (Drag City Records)

*ERGO PHIZMIZ / Hotel (3:53) - Things to Do and Make (Care in the Community)

MATS/MORGAN BAND / Daisy (5:33) - The Music or the Money? (Cuneiform)

PLOTZ! / Walk Dance (2:48) - The Kid (SNP Records)

VRIL / Baffling Calcium Lantern Light (2:15) - The Fatal Duckpond (ReR Megacorp)

CHARMING HOSTESS / Seven Spirits (2:19) - The Bowls Project (Tzadik)

MATT ELLIOTT / A Broken Flamenco (5:18) - Howling Songs (Ici d’ailleurs)

PETER HAMMILL / Forsaken Gardens (6:24) - The Silent Corner and the Empty Stage (EMI)

OCTOBRE / Violence (5:43) - 1972-1989 (Audiogram)

merci à/thanks to:

*Forced Exposure

COMPLÉMENTS

SUPPLEMENTS

JOANNA NEWSOM

“’81” à la télé (sur Jimmy Kimmel Live).

“81” TV performance (on Jimmy Kimmel Live).

PETER HAMMILL

Une autre fantastique chanson, “My Room”, tirée d’un DVD en concert, Passionkirche.

Another fantastic song, “My Room”, taken from a live DVD entitled Passionkirche.

2010-09-20: Anne LeBaron, Blob, Etron Fou Leloublan, Joanna Newsom

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-09-20


ANNE LEBARON / 1, 2, 3, 4 (Innova)

Innova propose un album double consacré à la harpiste Anne LeBaron, à la fois interprète, compositrice et improvisatrice. Ce disque double la présente dans des solos, duos, trios et quatuors d’improvisation en tous genres, acoustiques et électroacoustiques. Parmi les musiciens qu’elle côtoie ici, remarquons Wolfgang Fuchs, Torsten Müller, Leroy Jenkins (deux beaux duos), Paul Rutherford et John Lindberg. Il s’agit d’un joli compendium, mais je n’ai pas été interpellé, outre par les trois pièces d’un quatuor composé de LeBaron, Müller, Rutherford et Fuchs ou Chris Heenan.

Innova proposes a double album of music by harpist Anne LeBaron. It features the performer/composer/improviser in solo, duo, trio, and quartet settings, all improvisations. She plays alongside Wolfgang Fuchs, Torsten Müller, Leroy Jenkins (two beautiful duos), Paul Rutherford, and John Lindberg. 1, 2, 3, 4 is a fine compendium, but nothing here really grabbed me, except for the three pieces by a quarter consisting of LeBaron, Müller, Rutherford and Fuchs or Chris Heenan (in one track).


BLOB / Earphonious Swamphony (Innova)

Musique improvisée des marais! John Lindberg (contrebasse), Ted Orr (guitare MIDI), Harvey Sorgen (batterie) et leur invité Ralph Carney (instruments à vent) proposent de l’improvisation qui bouillonne, purule, s’enlise, mute, et qui groove avec les grenouilles. Le plus surprenant, c’est que ça ne stagne pas! Trève de plaisanterie, voici un excellent disque de musique tordue et engageante, habillée d’une présentation rigolote. Et les grenouilles, c’est pas une blague: leurs coassements reviennent constamment dialoguer avec les musiciens. 13 courtes pièces qui vont droit au but. “Humidity” est merveilleusement loufoque.

Improvised swamp music! John Lindberg (doublebass), Ted Orr (MIDI guitar), Harvey Sorgen (drums) and their guest Ralph Carney (wind instruments) play bubbling, gargling, festering, mutating improvisations that groove with the frogs. And the surprising thing is that their music is not stagnating! Joking aside, this is an excellent record of twisted and engaging music dressed up in a funny concept. And I’m not kiding about the frogs: their songs provide the album’s leitmotiv, and the musicians engage with them. 13 short, focused tracks. “Humidity” is brilliantly awkward.


ÉTRON FOU LELOUBLAN / Étron Fou Leloublan à Prague (Gazul)

Splendide! Un enregistrement en concert d’Etron Fou, qui plus est à Prague - à l’ambassade française, puisque le gouvernement communiste avait refusé au groupe le droit de se produire en Tchécoslovaquie. Nous sommes en 1984, neuf mois avant l’enregistrement de Face aux éléments déchaînés. Le groupe (alors un trio: Guigou Chenevier, Ferdinand Richard, Jo Thirion) interprète donc surtout les pièces de cet ultime disque à venir, dont les excellentes “Gifle Hubert”, “Tous le poussent” et “Comment choisir son infirmière”. Et un solo déjanté de jouets signé Guigou. Pas un disque essentiel, mais un ajout bienvenu à la discographie du groupe, qui ne comptait pas encore de documents d’archive.

Splendid! A live recording from Etron Fou Leloublan, in Prague - at the French Embassy, since the Communist government had refused the band’s request to play in Czechoslovakia. The year is 1984, nine months before the recording sessions for Face aux éléments déchaînés. The band (by then a trio: Guigou Chenevier, Ferdinand Richard and Jo Thirion) are performing mostly material from that ultimate album, including key tracks like “Gifle Hubert”, “Tous le poussent” and “Comment choisir son infirmière.” Plus a crazy toy solo from Guigou and a coupl of older tracks. Not an essential record, but a welcome addition to the band’s discography, which included no such archival release until now.


JOANNA NEWSOM / Have One on Me (Drag City)

Je bois ses paroles à la fois profondes et naïves; sa voix de fée mutine m’enchante et m’envoûte; ses arrangements me vont vibrer, qu’il s’agisse de harpe solo ou de tout un orchestre. Joanna Newsom fait résonner en moi quelque chose qu’avait fait résonner avant elle Joni Mitchell (Blue), Jane Siberry (The Walking) et Tori Amos (Little Earthquakes). Ys demeure un sommet - un des cinq disques que j’amènerais sur une île déserte), mais Have One on Me lui succède fièrement, après une longue attente. Un album généreux (un triple, deux heures de chansons), qui s’approche pas à pas, en laissant les mélodies complexes et les structures non-linéaires de Newsom séduire l’oreille petit à petit. La dame n’a rien perdu de son originalité, mais elle a calmé les idiosyncraties de sa voix. “’81’ est pour moi un classique instantané. Et “No Provenance”. Et “In California”. Et “Esme” et “Ribbon Bows”. Et. [Ci-dessous: “’81”, prestation pour la BBC.]

I drink her deep-yet-naive lyrics; I am enchanted and entranced by her pixie voice; her arrangements move me, be it solo harp or full orchestra. Joanna Newsom makes me resonate like few ladies before her have: Joni Mitchell (Blue), Jane Siberry (The Walking), Tori Amos (Little Earthquakes). Ys remains a pinnacle, one of the five records I would take with me on a desert island, but Have One on Me is a worthy follow-up, after a long wait. It’s a generous album (three CDs, a total of two hours of songs), that should be approached step by step, giving time to her complex melodies and non-linear developments to gradually charm your ears. The lady has lost nothing of her uniqueness, but she has tamed her vocal idiosyncrasies. To me, “’81” is an instant classic. And so is “No Provenance.” And “In California.” And “Esme” and “Ribbon Bows.” And. [Below: “’81”, live on the BBC.]