2014-12-12
Le cinquième album de Wozzeck, le
groupe avant-rock d’Ilia Belorukov, vient sous la forme d’un DVD audio de 200
minutes. Exactement. En fait, dans ce disque, TOUT est divisé exactement
pareil. Cinq compositions de 40 minutes, chacune composée de 40 fragments
agissant comme des permutations les unes des autres. Belorukov à l’ordinateur
(et synthé, et iPod, et guitare), Mikhail Ershov à la basse électrique, Alexey
Zabelin à la batterie. Tout le monde utilise des effets ou des électroniques
et, parfois, Belorukov manipule le son des deux autres. Chaque morceau
développe une idée bien précise et en exploite toutes les variations
méthodiquement. Ainsi, chaque morceau est très long, très répétitif, tout en
présentant constamment du changement. Et que Wozzeck aille à fond dans le death
metal (“Act 5.2”) ou qu’il adopte un tempo digne de Bohren und der Club of Gore
(“Act 5.4”), le groupe fait preuve d’un contrôle et d’une technique hors pair.
Ça ne fait pas d’Act 5 un disque
super intéressant ou que je réécouterai plusieurs fois, mais ça impressionne.
The fifth album by Wozzeck, Ilia Belorukov’s avant-rock band, comes as a
200-minute audio DVD. Exactly 200 minutes. Actually, EVERYTHING in this record
is exactly split equally. Five 40-minute compositions, each consisting of 40
fragments that stand like permutations of each other. Belorukov on laptop (and
synth, and iPod, and guitar), Mikhail Ershov on electric bass, Alexey Zebelin
on drum kit. They all use effects or electronics, and Belorukov occasionnaly
treats the other two’s sound. Each piece develops a single idea and
methodically explores its variations. So each piece is very long, very
repetitive, yet constantly changing. And whether Wozzeck goes all-out death
metal (“Act 5.2”) or adopts a tempo worthy of Bohren und der Club of Gore (“Act
5.4”), the band displays incredible control and technique. That doesn’t make Act 5 a super
interesting album that I’ll be listening to again and again, but it’s an
impressive feat.
GONG / I See You (Madfish)
Daevid Allen est actuellement en
convalescence après deux interventions chirurgicales pour lui retirer des
tumeurs cancéreuses. Il semble qu’il va bien. Et il avait eu le temps de
terminer le travail sur I See You
avant de passer au bistouri. Ainsi, ce nouvel album présente un Gong en pleine
forme. L’équipe a changé presque du tout au tout depuis 2032. Le groupe est maintenant entre les mains du fils de Daevid,
le batteur Orlando Allen. Fabio Golfetti, le guitariste responsable du chapitre
sud-américain de Gong, a enfin droit à sa place dans le saint des saints –
place qu’il partage avec nul autre que Kavus Torabi (Cardiacs, Guapo,
Knifeworld). Cela dit, l’esprit et la lettre appartiennent encore à Daevid
Allen et ses pixies amateurs de thé magique. I See You est un très bon disque. En fait, sans ses 20 dernières
minutes, il aurait été un excellent disque. “Occupy”,
“When God Shakes Hands with the Devil”, “The Eternal Wheel Spins” et “Syllabub”
forment un splendide noyau dur de space rock dynamique et – oui – jeune.
Dans “This Revolution”, on a l’impression qu’Allen livre son testament
philosophique, et cette harangue est d’une justesse telle qu’elle résonnera
longtemps en moi. Malheureusement, “Thank You” et “Shakti Yoni & Dingo
Virgin” (dix minutes chacune) épuisent rapidement leur matériel. Mais ça laisse
40 minutes de matériel premier choix. [Ci-dessous: “Syllabub”.]
Daevid Allen is currently convalescing from two surgeries to remove
cancerous tumours. He says he’s doing fine. And he was able to complete work on
I See You before undergoing surgery. So this new album showcases a Gong in great
shape. The team has changed considerably since 2032, with the band now mostly entrusted to Daevid’s song, drummer Orlando
Allen. Fabio Golfetti, the guitarist responsible for Gong’s South American
shapter, finally has his place in the shrine, but he has to share it with Kavus
Torabi (of Cardiacs, Guapo, Knifeworld). That being said, the letter and spirit
of Gong still belong to Daevid and his tea-loving pixies. I See You is a very good record, and it would have
been an amazing record were it not for its last 20 minutes. “Occupy,” “When God
Shakes Hands with the Devil,” “The Eternal Wheel Spins,” and “Syllabub” form a
wonderful core of dynamic and – yes – youthful space rock. And in “This
Revolution,” Allen delivers is philosophical testament, one so powerful, so
dead on that it will always resonate in me. Sadly, “Thank You” and Shakti Yoni
& Dingo Virgin” (ten minutes each) quickly run out of fuel. But that still
leaves us with 40 minutes worth of grade A material. [Below: “Syllabub”.]
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