2014-12-09
Le Journal des
épisodes est un cahier de compositions et de dessins, des trucs très
courts, écrits à la volée par le batteur Michel Lambert en 1988 et récemment
réarrangés pour trio de jazz. Pour le contexte, relisez ma
critique du premier tome. Ce deuxième disque propose 97
épisodes totalisant 44 minutes. C’est dire à quel point c’est court. Chose
intéressante, plusieurs fragments chronologiquement contigus développent une
idée mélodique, harmonique ou rythmique similaire. L’album est donc étonamment
cohérent, malgré son découpage intempestif, malgré même l’insertion, à travers
les épisodes en trio (avec Guillaume Bouchard à la contrebasse et Alexandre
Grogg au piano), de quelques épisodes pour quintette à cordes et deux épisodes
pour orchestre symphonique. Tout aussi fascinant que le premier tome, mais plus
réussi au chapitre de la logique interne.
Journal des épisodes is a set of very short compositions and drawings made on the fly by
drummer Michel Lambert, one per day, in 1988, and recently rearranged for jazz
trio. For more background, go back to my review of Vol. 1. Volume 2 adds 97 episodes, for a total
duration of 44 minutes. See how short these episodes are? The interesting thing
though is that several chronologically contiguous episodes develop a similar
melodic, harmonic or rhythmic idea. So the album is surprisingly...
wholesome... despite extremely short durations and the insertion, amidst trio
episodes (Lambert, Alexandre Grogg on piano, and Guillaume Bouchard on bass),
of a handful of string quintet episodes and two symphonic orchestra episodes.
As fascinating as the first CD, but tighter in terms of internal logic.
Un trio de multi-instrumentistes grecs, plus deux
invités. Psaltérion, piano préparé. Électroniques, objets – nous sommes dans
l’improvisation libre de type bruits discrets travaillés en synergie. Une trentaine
de minutes plutôt bien tournées. Une musique abstraite mais bien organisée et
tout de même porteuse d’une certaine charge émotive.
A trio of Greek
multi-instrumentalists, plus two guests. Psaltery, prepared piano, electronics,
objects – this is free improvisation of the type “quiet sounds worked on in
synergy”. About 30 minutes of interesting music. The music is abstract but well
organized, and it carries a certain level of emotion too.
A Far Cry est un ensemble à cordes de Boston. Ce
disque propose deux œuvres qu’il a commandées à Andrew Norman et à Ted Hearne.
Le Norman, “The Companion Guide to Rome”, propose neuf mouvements qui
traduisent, en termes musicaux, l’architecture romaine. Un travail poussé au
niveau conceptuel, mais qui ne nuit pas à l’éclosion d’une musique sensible,
moderne et puissante. “Law of Mosaics” de Hearne propose une série de citations
musicales transformées en profondeur, comme si le compositeur se transformait
en artiste-échantillonneur expérimental. Les six mouvements de cette pièce vont
dans toutes les directions, un peu trop d’ailleurs, ce qui en fait une œuvre
inégale mais intéressante. Ma préférence va au Norman, mais les deux morceaux
se complètent bien.
A Far Cry is a
string ensemble from Boston. This CD features two works commissioned from
Andrew Norman and Ted Hearne. The Norman piece, “The Companion Guide to Rome”,
consists in nine movements that translate Roman architecture in musical terms. A
deeply conceptual process that does not hinder the eclosion of sensitive,
modern, powerful music. Hearne’s “Law of Mosaics” features extensively
transformed music quotes, the composer turning into an experimental sampling
artist of sorts. The six movements of this piece go in all directions – they
scatter too much actually, making the piece uneven, though still interesting. I
prefer the Norman, but these two works complement each other well.
Une parutions inusitée pour l’étiquette américaine
Innova: un album solo du contrebassiste autrichien Bernd Klug (qui a travaillé
avec Martin Siewert, entre autres). Cold
Commodities propose une douzaine de solos de contrebasse métissés de sons
trouvés – communications policières, bruits d’appareils ménagers, espaces
résonants, etc. Démarche intéressante, techniques étendues, choix parfois
intéressants (particulièrement dans “A Male Black Wearing White, Red and Black
Stripes”), mais plutôt froid dans l’ensemble.
An unusual
release for US label Innova: a solo album by Austrian bassist Bernd Klug (who
has worked with Martin Siewert among others). Cold Commodities features a dozen doublebass solos mixed in
with found sounds – police communications, household devices, resonating
spaces, etc. Interesting artistic process, extended techniques, fine choices at
times (especially in “A Male Black Wearing White, Red and Black Stripes”), but
the album as a whole is rather cold.
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