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2014-12-02

2014-12-01: Roxanne Turcotte, Erik Nyström, Orchestra of the Upper Atmosphere

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-12-01

ROXANNE TURCOTTE / Fenêtres intérieures (empreintes DIGITALes)
La musique de l’électroacousticienne Roxanne Turcotte est souvent anecdotique. Elle part du quotidien et soit le transcende ou le magnifie. Ce nouveau disque propose huit morceaux composés entre 2009 et 2014. On va d’une rencontre avec le piano d’Horowitz à la mort d’un enfant, en passant par le Printemps Érable. Et la voix (captée au vol, narrée, jouée) occupe beaucoup de place. “De la fenêtre”, la pièce d’ouverture, est aussi la plus intéressante de l’album. Elle est construite sur un texte d’Étienne Lalonde lu par deux comédiens bien connus, Pierre Lebeau et Céline Bonnier. Ici, les relations voix-son et trame narrative-ambiances sont parfaites. L’œuvre évoque Robert Normandeau et  Francis Dhomont, mais on demeure résolument dans l’univers de Turcotte. “Bestiaire” est l’autre moment fort; sans voix, sans texte, sans programme, ce morceau passe à travers plusieurs transformations qui impressionnent et font du sens. Le reste de l’album me paraît plus faible, bien que rien ne soit pas digne d’intérêt.
The music of electroacoustic composer Roxanne Turcotte is often anecdotical. She starts with real-life situations and tries to either transcend or magnify them. This new CD features eight works composed between 2009 and 2014. These works tell us about an encounter with Horowitz’s piano, the death of a child, and the “Maple Spring” uprising in Quebec. And voices – captured on the fly, narrated, acted, all in French – play a key role in most of these pieces. The opening track “De la fenêtre” is the best piece here. It is built around a text by Étienne Lalonde read by two well-known Quebecois actors: Pierre Lebeau and Céline Bonnier. Here, Turcotte achieves perfect voice-sound and narrative-ambience relationships. The work evokes Robert Normandeau and Francis Dhomont, while remaining 100% Turcotte’s. “Bestiaire” is the other highlight of this set; without voice, text or program, this piece goes through a sequences of impressive and meaningful transformations. The rest of the album feels weaker to my ears, though there’s nothing here that’s not at least interesting.

ERIK NYSTRÖM / Morphogenèse (empreintes DIGITALes)
Ma première exposition au travail d’Erik Nyström, un électroacousticien suédois. Morphogenèse propose cinq œuvres dans les dix à vingt minutes. Abstraites et plutôt conventionnelles dans leur forme, elles s’intéressent par contre à un plasticisme sonore presque viscéral. Le brassage sonore, les mouvements décrits, les transformations auditives sont connectés à quelque chose de primal, sans tomber dans des émotions basiques comme la rage. “Lucent Voids” m’a transporté en m’amenant constamment à questionner le paysage qu’on me présentait. Bravo.
My first exposure tothe work of Swedish electroacoustic composer Erik Nyström. Morphogenèse features five works in the 10-to-20-minutes range. They are abstract and rather conventional acousmatic pieces, but they focus on a near-visceral form of audio aesthetics. The sonic brewing going on, the movements, the auditory transformations are all connected to something primal, without going overboard. “Lucent Voids” transported me while making me constantly question the “landscape” I was presented with. Bravo.

ORCHESTRA OF THE UPPER ATMOSPHERE / O2 (Discus)
Deuxième album (et deuxième album double) de l’Orchestra of the Upper Atmosphere, groupe anglais dont le noyau dur regroupe, entre autres, Martin Archer, Chris Bywater et Steve Dinsdale. Pensez rock instrumental progressif et psychédélique métissé d’expérimentation. Les pièces de l’album ont pour base des improvisations collectives, mais on y a ajouté ensuite beaucoup de pistes écrites, particulièrement des interventions de quatuor à cordes et de chorale. J’ai passé beaucoup de temps avec ce disque avant de vous en parler, parce qu’il est long, dense et, au final, très bon. C’est du très beau travail. “Space Smells of Strawberries” a un fort côté “Atom Heart Mother” qui me plaît beaucoup, et le premier disque dans son ensemble est d’un grand intérêt. Le second disque propose quatre très longues pièces qui s’éternisent un peu, mais il suffit de l’aborder différemment (lire: à un moment différent) pour l’apprécier. Meilleur que le premier? Question trop difficile. [Ci-dessous: Un montage de 13 minutes d’extraits de l’album.]
The second album (and the second double album) by the orchestra of the Upper Atmosphere, a British band whose core consists of Martin Archer, Chris Bywater, and Steve Dinsdale, among others. Think instrumental progressive/psychedelic rock blended it with experimentation. The album’s tracks were borne out of collective improvisations, to which layers of composed material were added later, especially string quartet and choir interventions. I spent a lot of time with this record before writing about it, because it’s long, dense, and ultimately very good. “Space Smells of Strawberries” has a strong “Atom Heart Mother” flavour that I truly like, and disc 1 as a whole is top notch. Disc 2 features four very long tracks that overstay their welcome, but I was able to appreciate it more when I approached it as a different proposition (i.e. at a different time). Is this one better than their debut? Honestly, that’s too hard of a question. [Below: A 13-minute collage of excerpts.]


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