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2014-10-16

2014-10-15: Ilia Belorukov, Marcus Rubio, Dálava

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-10-15

ILIA BELORUKOV / I Did What Was Possible to Quiet Us (Spectropol)
Un court album de l’électroniciste russe Ilia Belorukov (de l’étiquette Intonema), paru en téléchargement seulement, en mode “payez ce que vous voulez” (comme toutes les parutions chez Spectropol). Un beau disque de compositions électroacoustiques ambiantes. Le saxophone y occupe une place importante comme source sonore (c’est l’instrument principal de Belorukov à part l’ordinateur). Il est délicatement habillé et mis en boucle. Dans “Art Park”, on dirait des volutes d’Evan Parker qui n’en finissent plus de s’évanouir dans la nature. Et la pièce titre en deux parties est un bijou de musique ambiante.
A short album from Russian electronicist Ilia Belorukov (of the Intonema label), released as a “pay what you want” download, like all Spectropol releases. A fine album of ambient electroacoustic pieces. The saxophone – Belorukov’s main instrument beside the laptop – provides the main sonic source, dressed up and looped. “Art Park” sounds like drafts of Evan Parker endlessly dissipating through nature. And the two-part title track is a near-perfect ambient piece.

MARCUS RUBIO / I Don’t Think I See a Difference (Spectropol)
Sur cet album (en téléchargement “payez ce que vous voulez”), le guitariste Marcus Rubio s’intéresse au banjo, avec lequel il produit des chansons réduites à leur plus simple expression. C’est un travail de déconstruction qui, à mon avis, doit autant à Tetuzi Akiyama (voire Taku Sugimoto dans “14 bagatelles”, des motifs minimaux entrecoupées de longs silences) qu’à Frank Pahl (“A Blues (Buyer)”). Il chante aussi, et le tout (banjo et voix) est livré d’une manière crue, brute. Certaines chansons sont très intéressantes, tout particulièrement “A Blues (Buyer)” qui épuise intelligemment son sujet en 42 secondes. Mais il y a aussi des longueurs sur ce disque, et des moments qui font grincer des dents.
On this album (available as a “pay what you want” download), guitarist Marcus Rubio focuses on the banjo to deliver songs that have been stripped down to their core. His reductionist approach owes as much to Tetuzi Akiyama (or even Taku Sugimoto in “14 bagatelles”, a suite of minimal fragments interspersed with long pauses) than Frank Pahl (“A Blues (Buyer)”). Rubio sings too, and the whole thing is delivered in a raw fashion. Some songs are pretty interesting, especially “A Blues (Buyer)” in which he intelligently exhaust his material in 42 seconds. But there are overlong tracks too, and teeth-gritting passages.

DÁLAVA / Dálava (Sanasar Records – merci à/thanks to Rock Paper Scissors)
Que. C’est. Bon. Paru officiellement hier, voici le premier album (un CD) de Dálava, un groupe qui se consacre à la modernisation du répertoire traditionnel moravien. En fait, la chanteuse Julia Ulehla est l’arrière petite-fille de Vladimir Ulehla, qui a recueilli et transcrit un grand nombre de chants de la région. Elle est accompagnée de deux violonistes, d’un guitariste et d’un contrebassiste (qui joue aussi du guimbri, la basse nord-africaine dont joue aussi Joshua Abrams). Guitares et violons sont électrifiés à l’occasion, les musiciens se déchaînent souvent, bref, on nage en pleine folk-rock psychédélique, et c’est jouissif. Les solos de violon dans “Ej, lásko, lásko”, la furie guitaristique dans “Hory hučá“, la douceur planante et languissante de “Hájíčku zelený” – les moments forts ne manquent pas. La voix de Mme Ulehla n’est pas aussi envoûtante que celle d’Iva Bittová (une comparaison injuste, vous me direz), mais elle s’agence bien à l’instrumentation et l’approche choisies. Une très belle surprise. [Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
What. A. Good. Album. Officially released yesterday, here’s the debut CD by Dálava, a band that performs modernized versions of traditional songs from Moravia. Actually, singer Julia Ulehla is the great-granddaughter of Vladimir Ulehla who transcribed a large number of folk songs in his time. She is accompanied by two violinists, a guitarist, and a bassist (who also plays guimbri, the North-African bass also used by Joshua Abrams). Guitars and violins are electrified, and the musicians aren’t scared of soloing, so what this is actually is unadulterated psychedelic folk-rock... without percussion. And it’s a blast. Highlights abound: the violin solos in “Ej, lásko, lásko”; the guitaristic fury in “Hory hučá“; the trippy languor of “Hájíčku zelený”. Miss Ulehla’s voice is not as bewitching as Iva Bittová, but it befits the band’s instrumentation and approach. This one is a wonderful surprise. [Below: Listen to the whole album on bandcamp.]


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